posté le 08-01-2014 à 09:27:40

Autre légende de l'île de Sein

 

 

 

 

La Légende des arbres

 

 

Il y a plus de deux milles années, il fut annoncé par Dieu qu'un nouveau né était venu au monde à Nazareth et qu'il fallait que tous, animaux et végétaux, aillent saluer le petit bébé, Fils du Dieu Unique.

 

Tous les représentants des animaux se mirent en route, et les racines des représentants des végétaux prirent leur suite sur les chemins poussiéreux.

 

Mais sur les îles celtes du bout de la Terre, en Armorique, la Foi n'était pas encore assez forte et la traversée à venir était tellement désagréable à envisager, que pas un arbre ne prit la route pour saluer l'enfant Jésus. Les chênes étaient trop fiers pour cela, les saules trop occupés à faire de la musique dans leurs branches, les bouleaux et les autres arbres se plaignirent de ne pas avoir le pied marin et de risquer de voir leur écorce se gâter dans l'eau de mer. Ils restèrent donc sur l'Ile de Sein comme sur les autres îles du bout de la Terre.

 

Las, Dieu s'aperçut de la défection des arbres des îles et voulut connaître les raisons de leur manque de respect vis à vis de son fils naissant. Lorsqu'il comprit que les raisons invoquées n'étaient que futiles, vaines et égoïstes, il se mit fortement en colère. Il les condamna à mourir déracinés dans une tempête d'une rare violence, et à faire mourir tous leurs descendants de la même manière.

 

Tous les arbres tombèrent, déracinés et implorèrent la pitié de Dieu pour leur descendance. Mais Dieu n'avait pas oublié que son propre fils n'avait pas été honoré comme il l'aurait fallu par ces arbres des îles et il maintint sa condamnation. Depuis deux mille années, il lance sur ces îles des tempêtes magistrales pour empêcher aux glands et autres graines de se lancer à l'assaut du ciel.

 

Voilà pourquoi il n'y a pas d'arbres sur l'Ile de Sein, et pourquoi il y a tant de tempêtes.

 

 

 

Tempête sur l'île

 


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posté le 07-01-2014 à 08:36:30

Légende de l'île de Sein

 

 

 

 

Sur l'Ile de Sena, vivait une toute petite population d'hommes et de femmes dans un village au centre de l'île. Neuf de ces femmes n'étaient pas comme les autres. Elles ne vivaient pas dans le bourg, et refusaient les hommes. Elles refusaient l'argent. On les appelait les Neufs Gallesinae.

 

On disait d'elles qu'elles étaient très belles et qu'elles vivaient en virginité perpétuelle. Il leur arrivait d'aller sur la mer et d'y rencontrer des hommes, mais au retour sur l'île, elles retrouvaient leur virginité primitive.

 

Elles étaient connues de très loin principalement pour deux de leurs connaissances. Elles étaient savantes dans l'art de guérir l'inguérissable, et dans celui de l'augure. Le pouvoir des plantes et la divination n'avaient aucun secret pour elles. De leurs chants, elles savaient provoquer à volonté les plus violents ouragans, ou calmer les mers les plus démontées. Elles commandaient aux vents, à la pluie et aux courants. La plus sollicitée était la plus savante, la plus belle et la plus jeune des neufs : Velléda.

 

Elles honoraient l'ancien Dieu, vénérant en lui l'Entité Créatrice qui avait pour nom Oiv. Ce nom était si sacré que nul n'avait le droit de le prononcer. Mais elles fêtaient aussi Dana, la Terre nourricière, la mère de toute chose vivante, minérale, végétale ou animale, si présente sur Sena ; Lug, représentant la Lumière et la Vérité ; Belen, le symbole de l'Esprit Solaire et du disque flamboyant nécessaire à toutes vies ; Esus, représentant la Foudre et la force vivante ; Ogmios, représentant le Verbe emblème de l'éloquence ; et enfin Don, symbole de la Mer si ardente.

 

Elles étaient filles de Dana et pensaient que la force d'Oiv était dans chaque parcelle de ce qui vole comme les oiseaux, coure comme les biches, marche comme l'homme, rampe comme le serpent, saute comme la sauterelle, germe comme le grain, grandit comme l'arbre, roule comme le galet, tombe comme la pluie, chauffe comme le soleil. Druidesses, Prêtresses, Maîtresses de la porte entre les deux Mondes, elles avaient le pouvoir de prendre la forme de toutes les choses vivantes sous la protection de Dana. Elles pouvaient ainsi voler dans le ciel, nager sous les eaux ou stagner en granit.

 

Leur existence n'est plus attestée sur l'Ile de Sein depuis plusieurs siècles maintenant, mais les neufs Gallisinae ont laissé une telle empreinte dans chaque roche, chaque brin d'herbe qu'on peut sentir leur présence à présent que l'ére du XXIème siècle est sur nous. Leur légende fait partie intégrante de l'île et permet de mieux comprendre le respect naturel et instinctif des Sénans envers la nature et la mer.

 

 

 

 


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anaflore  le 07-01-2014 à 09:23:43  #   (site)

je connaissais pas ....bon mardi

 
 
posté le 06-01-2014 à 11:10:27

Il était une fois "le Buron"

 

Harbourg et le grand jardin à Marée basse

 

 

Soudain un hurlement inhumain à glacer le sang déchire l'air, mon père vient de se faire coincer entre la barre et l'un des bancs du cockpit(13 mm d'épaisseur) qu'il casse d'ailleurs avec son dos. Le gouvernail doit être prisonnier d'une faille bloquant ainsi la barre . Impossible de faire quoi que ce soit tant la pression est forte, fort heureusement cela ne dure que très peu de temps, Tiki repartant sur l'autre bord libère son capitaine. C'est à ce moment que la décision est prise de quitter le bord. Mon père souffre énormément, l'hématome qui apparaît sur son ventre ne laisse rien présager de bon, nous espérons tous qu'il n'a pas une blessure interne requiérant des soins d'urgence.

 

 Comme l'on dit, les femmes et les enfants d'abord ... Avant de descendre dans le youyou qui nous attend, je me saisis d'un petit éventail en plastique(très laid) que ma mère m'a acheté à Jersey. Le transfert n'est pas simple, le voilier peu concerné semble t'il par notre départ continue sa gigue frénétique. Dans les minutes qui ont suivi j'ai cru à plusieurs reprises ma dernière heure arrivée, recroquevillée dans le fond de la minuscule embarcation je fermais les yeux, retenant mon souffle, à chaque fois que Tiki revenait se vautrer de mon coté. Nous sommes finalement tous les quatre dans l'annexe, mon père est decendu le dernier, on sent qu'il a du mal à se résoudre à cet abandon . Bob nous éloigne à grands coups de rame vigoureux de la coque menaçante. Tristes nous le sommes tous, Tiki fait peine à voir, il semble nous supplier de rester à ses côtés. Je pleure maintenant à grosses larmes, que ne donnerais je à cet instant pour que ce cauchemar cesse et que notre vieil ami reprenne sa fière allure de toujours. Brusquement alors que nous sommes plongés dans nos pensées, Bob s'écrie :

 -"La vache, il part sans nous!"

 Effectivement, Tiki s'est redressé et flotte, nous narguant peut être un peu. Il semble nous dire :

-"Et bien vous voyez que tout n'était pas fini...Vous feriez bien de vous dépêcher de venir me récupérer plutôt que de rester bouche bée".

Aussi vite que nous le permet le pneumatique nous rattrapons le fugueur qui s'il s'est libéré des cailloux n'est pas sauvé pour autant. Nous nous sommes plantés sur l'avancée rocheuse d'un ilôt et si le bateau est actuellement dans un trou d'eau libre il n'en est pas moins entouré par d'autres  récifs.

 

 Bob et mon père remontent à bord en priant le ciel que Monsieur Johnson n'est pas subi d'avaries trop graves et qu'il daigne redémarrer. Sans moteur la partie est perdue d'avance à long terme, les courants risquent de pousser le voilier qui rencontrera inévitablement un autre caillou. Les voiles quant à elles ne pourraient être d'aucun secours, Tiki n'est pas un dériveur léger qui vire sur place. Tiki veut vivre et son diesel aussi apparement puisqu'au premier coup de démarreur et accompagné d'une magnifique gerbe d'eau il se met à ronronner sans même un hoquet. L'espoir renaît, tout n'est pas perdu. Le bateau s'est battu pour continuer sa route, à nous maintenant de le ramener au port et de panser ses blessures. La cabine, aux dires de mon père, est une petite piscine, ce qui est d'ailleurs visible puisque la ligne de flottaison a disparu sous l'eau. Toujours dans l'annexe avec ma mère, je regarde les deux marins s'affairer, mon père s'il souffre toujours semble avoir oublié sa blessure. Subitement et oh miracle, le voile de brume qui ne nous a pas quittés depuis le matin se déchire nous permettant ainsi de découvrir que la situation est relativement critique. Bob se précipite sur les fusées de détresse qui heureusement ne sont pas trop humides et parvient à en envoyer deux d'affilé.

 

 Au loin dans la baie croisent plusieurs bateaux qui attendaient probablement une éclaircie pour sortir, nous avons appris par la suite que même faible la visibilité était nettement meilleure près de la côte. Deux dériveurs, un chalutier et ce qui semble être un "Folie douce" font déjà route vers nous probablement interloqués de voir une aussi grande unité si proche de l'île de Harbour. L'appariton des deux gerbes rouges de détresse ne fait que les conforter dans leur idée qu'il se passe quelque chose d'anormal. Les pêcheurs arrivent bien entendu les premiers sur place et proposent de nous prendre en remorque. Ils n'on pas besoin d'explications pour voir que Tiki est entrain de couler doucement malgrè la pompe électrique qui tourne en continu. Ces hommes de la mer connaissent le coin comme leur poche et c'est grandement grâce à eux que le bateau retrouve enfin sa liberté. Embarquées sur un dériveur qui va nous déposer sur une cale à St Malo, nous regagnons la maison avec ma mère en fin d'après midi. Le porte monnaie étant resté à bord, il nous faut faire du stop au grand dam de ma chère maman qui désapprouve cette pratique.

 

Ce n'est que bien plus tard dans la soirée que nous avons des nouvelles . Tiki va aussi bien que possible, mis au sec dans un chantier naval, il attend sagement de se faire bichonner avant de retrouver les vagues et le large.

 

Durant des mois, mon cher capitaine de père a été obligé de me traîner de force à bord après cette journée particulière. Il a fort bien fait et je ne peux que le bénir d'avoir été plus têtu que moi. Psychologiquement éprouvée, j'ai dû surmonter ma terreur des reflets dans l'eau et de la gîte. C'était plus fort que moi même lorsque je savais qu'il n'y avais pas le moindre rocher à des miles à la ronde. J'ai lutté longtemps pour retrouver ma passion et si j'y suis parvenue c'est que mon amour pour la mer, la voile et le large a probablement été le plus fort. J'ai fini par retrouver toutes mes sensations, mais trop tard pour Tiki et moi, vendu 3 ans après l'échouage, il est au fond de l'eau lorsque je peux enfin refaire corps avec un voilier. C'est à bord du Teb qu'un beau jour j'ai à nouveau su barrer au moindre frisson de la coque. Ce Half Tonner de 9 mètres que je vois moi aussi cingler vers le large de la fenêtre du salon n'a jamais remplacé Tiki dans mon coeur mais il y conserve néanmoins une place particulière.

 

 

Baie de St Malo, prise de la cale de Dinard

 

 

 

 


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posté le 05-01-2014 à 09:24:30

Il était une fois "Le Buron"-4

 

Ile de Cézembre àl'arrière plan

 

 

Phare du grand jardin à la pointe de l'ïle

 

Postée à l'avant avec mes yeux de 10 ans je "joue" à la vigie. Nous entendons à babord(gauche) la cloche de la bouée signalant les roches derrière l'ile de Cézembre, puis subitement sortie de nulle part je distingue la haute silhouette massive du "Grand Jardin"(phare longue portée). Ma mère est venue me rejoindre peut être pour que je ne tombe pas à l'eau ou peut être tout simplement parce qu'elle se dit que deux paires d'yeux valent mieux qu'une.

Seul dernier bastion avant l'eau libre de la baie, le "Buron" reste encore invisible mais comme il se trouve assez éloigné du phare ill va falloir patienter un peu avant d'essayer de le trouver.

 

Depuis un moment nous entendons la puissante corne de brume d'un bâtiment apparemment important. Les voiles affalées nous avançons prudemmment au moteur dans le couloir descendant du goulet donnant accès à l'entrée du port tout en faisant fonctionner à intervalles réguliers notre petite sirène manuelle. Le bruit des machines du cargot que nous percevons maintenant distinctement s'amplifie rapidement. Pour notre plus grand malheur le monstre qui remonte vers le large paraît être au centre de la passe probablement pour ne pas frôler de trop près les écueils de bordure de Cézembre. Pourtant équipé d'un radar, il devient de plus en plus évident qu'il ne nous a pas repérés sur son écran ou qu'il ne souhaite tout simplement pas se dérouter pour ne pas trop se rapprocher des dangers fort proches. Malgrè le malaise qui s'insinue en moi je continue à scruter inlassablement l'opacité nous entourant pour parvenir à trouver celui qui annonce l'au libre et qui va nous permettre d'abattre nous évitant ainsi une collision qui parait inéluctable. J'entrevois soudain une masse sombre sur notre tribord(droite) ce que j'annonce immédiatement au barreur qui demande une confirmation à ma mère. Celle-ci un peu moins sûre que moi prends un temps de réflexion avant de répondre qu'effectivement on voit "quelque chose". Le cargot est maintenant tout proche et si nous ne le voyons pas encore, nous "sentons" sa coque imposante. Se fiant à mon acuité visuelle , mon père décide de modifier la route de Tiki ce qui de toute façon nous évitera de nous faire harponner. Il était temps, à environ 2O métres  déchirant le voile de brume glisse sous nos yeux un mastodonte qu'il n'aurait pas fait bon embrasser. La tension à bord comme par enchantement descend de plusieurs degrès.

 

Le fameux Buron avec le fort Harbourg à l'arrière plan

 

Toujours plantée à la proue je fixe maintenant la surface lisse de l'eau, surprise par ce que je viens de découvrir. Voici ce que je dis mot à mot :

 -"Oh maman, regarde dans l'eau on dirait des journaux."

Suivant mon doigt ma mère hurle alors : -"On est sur les rochers"

 Un choc sourd et violent l'empêche de rajouter quoi que ce soit. Tiki vient de s'échouer, le "Buron" n'avait été qu'un mirage dix minutes auparavant.Plus de peur que de mal pour nous deux qui nous retrouvons assises sur le pont. A l'arrière, les deux hommes qui ont entendu l'avertissement bien trop tard restent figés quelques secondes, le temps de comprendre ce qui se passe. Une fois revenu de sa stupeur mon père lance la marche arrière à pleine puissance essayant ainsi de sortir le voilier du guépier dans lequel il se trouve. Rejoignant tant bien que mal le cockpit qui nous semble plus sûr, nous manquons à plusieurs reprises de passer par dessus les filières avec ma mère. Tiki est comme possédé, passant inlassablement d'un bord sur l'autre en frappant la mer avec toute la force de ses douze tonnes. Déjà capelés avec des gilets de sauvetage depuis notre départ de St Hélier, nous n'avons à nous préoccuper que d'organiser un peu le vaste foutoire qui règne autour de nous. L'eau monte dans la cabine à une vitesse assez ahurissante et maints objets flottent çà et là ajoutant au dramatique de la scène. Mon père toujours à la barre tente de faire pivoter Tiki tandis que Bob qui s'est saisi de l'annexe s'applique à la rendre opérationnelle. En temps normal, elle est fastidieuse à gonfler mais dans les conditions actuelles cela relève du tour de force. Je sanglote doucement non seulement de peur mais aussi de tristesse. Mon beau lévrier des mers souffre et gémit à fendre l'âme. Allons nous donc le perdre ainsi, si proche de la côte et par calme plat ? Inutile d'envoyer des fusées de détresse même si mon père en donne l'ordre, elles se perdent dans la brume et doivent etre invisibles de la terre. Comme je l'ai dit pas de vhf à bord, cela nous aurait permis d'envoyer un appel de détresse mais il n'est plus temps d'avoir des regrets.

 

Fort Harbourg

 


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nathysjade  le 05-01-2014 à 17:30:14  #   (site)

je te souhaite une bonne année , je t'embrasse smiley_id117175

 
 
posté le 04-01-2014 à 09:18:07

Il était une fois "le Buron" - 3

Enchevêtrement de mâts dans le port
Après un copieux petit déjeuner, nous rangeons le bord avant d'aller prendre une douche chaude. Les fanatiques peuvent aussi ressentir la morsure du froid et la température n'est pas vraiment très élevée ce matin là. Le vendredi et le samedi s'écoulent tranquillement entre courses, bricolage et balades.

 

Shopping Queen's street

 

Nous comptons repartir le dimanche matin en nous servant des courants favorables comme à l'aller. La météo n'annonce aucun coup de vent dans les 48 heures et semble plutot favorable pour la saison, nous devrions donc être de retour à St Malo en début d'après midi.

 Désagréable surprise au lever, un brouillard à couper au couteau nous accueille. La marina semble être sortie tout droit d'un film fantastique. Cette purée de pois n'est pas faite pour nous arranger mais renseignements pris à la capitainerie elle devrait se lever rapidement. Une mauvaise visibilité si elle n'est pas forcément dangereuse peut être préoccupante. Tiki ne possède que peu d'électronique(même pas un poste VHF), nous sommes en 1968 il ne faut pas l'oublier et la règlementation pour la plaisance est beaucoup moins stricte qu'à l'heure actuelle(seules les fusées rouges de détresse sont obligatoires, ainsi que les gilets de survie et la bouée couronne à lancer au malheureux passé par dessus bord au passage musclé de la bôme). Bob ayant des impératifs, mon père décide d'appareiller(de quitter le port) sans plus tarder non sans avoir préparé la route encore plus minutieusement qu'à l'accoutumée. Il va s'agir de naviguer au compas en évitant de rentrer à l'intérieur du redoutable plateau des Minquiers, sinistrement célèbre dans la région. Même par grand beau temps les bateaux à fort tirant d'eau(ayant une quille importante) ne s'aventurent pas dans ce labyrinthe de roches dont certaines affleurent à marée haute. Des bouées lumineuses indiquent sa périphérie mais avec le brouillard nous ne pourrons sûrement pas les apercevoir.

 

 A l'heure prévue nous quittons le ponton, heureusement que nous avons les courants avec nous, Eole a décidé de faire la grasse matinée ce qui implique que nous allons devoir naviguer au moteur en attendant qu'il daigne se lever. Personne n'aime le diesel à bord mais il faut reconnaître qu'il lui arrive d'être utile. Deux heures environ après le départ le vent se lève nous permettant d'envoyer les voiles et d'éteindre Monsieur Johnson qui en plus de sentir mauvais nous vrille les oreilles. L'impression de voguer dans de l'ouate s'accroît maintenant que le silence est revenu; c'est ce que l'on peut appeler "naviguer à l'aveuglette". Nous apercevons à peine l'avant de Tiki qui ne fait pourtant que 12 mètres. Tous les sens en éveil et fatigués par cette navigation stressante, nous poussons un soupir à la fois de joie et de soulagement lorsque vers 13 heures nous devinons plus que nous ne la voyons la première tourelle de la passe de St Malo. Par mesure de précaution, nous nous en approchons un peu pour être bien sûr que ce n'est pas une illusion d'optique. A force de fixer, les yeux finissent par voir ce qu'ils désirent. C'est bien Les Courtis, nous avons fait une route sans bavure jusqu'à présent. Maintenant il va cependant falloir être encore plus attentifs. Si au large le trafic est faible, il n'en va pas de même aux abords des côtes. De plus la passe, réputée pour être difficile regorge de dangers potentiels interdisant tout écart de barre. Ce n'est pas une partie de plaisir qui nous attend même si nous sommes proches de notre but.

 

 

 


Commentaires

 

kryspassions  le 04-01-2014 à 13:32:15  #   (site)

Mdr, suis trop feignante pour écrire un bouquin. Cette petite histoire est en plus très courte.
La croisière s'amuse qui va venir après est beaucoup plus longue.
J'espère que tu aimeras autant
Bisous

Misscalimero  le 04-01-2014 à 08:47:16  #

Quelles aventures!!! tudevrais ecrire un bouquin!!! c'est genial!!
bisous

 
 
posté le 03-01-2014 à 10:27:39

Il était une fois le "Buron" - 2

 

 

 

Il fait nuit lorsque nous appareillons, je barre tandis que les hommes s'activent autour des voiles. Ma mère, quant à elle, range méthodiquement la nourriture. L'espace dans une cabine est restreint et chaque chose doit trouver la place qui lui convient le mieux. Tiki, en ancien bateau de course qu'il est, n'offre que peu de confort. Ce n'est que bien plus tard qu'il va bénéficier d'un aménagement pour la croisière, en fait juste avant de couler dans le détroit de Gibraltar(comme je l'ai précisé prcédemment).

La côte défile doucement, à droite la silhouette des remparts de St Malo, à gauche le rivage dentelé dinardais.

 

A l'avant, mon père ronchonne, une fois de plus nous allons naviguer au près serré, ce qui signifie 2 fois la route puisqu'il va fallloir tirer des bords. Je ne vais pas me lancer dans un cours de théorie mais pour celles et ceux qui ne savent pas ce qu'est le près serré, je vais l'expliquer brièvement. Déjà, c'est la pire des allures... La proue(l'avant) du bateau pointe vers le lit du vent et il est donc nécessaire de maintenir un cap à quelques degrés de ce dernier pour ne pas stopper la course du voilier. Suis-je assez claire? Je l'espère. Le près serré est la bête noire des plaisanciers d'une façon générale...Plus d'efforts, une distance doublée et une coque inclinée(la gîte) qui fait parfois se demander à certains ce qu'ils sont venus faire dans cette galère. Par bon vent, il vaut mieux penser à amarrer solidement tout ce qui se trouve dans la cabine sous peine de voir passer des objets volants identifiés ou non. En l'occurence, nous avons un force 4 (2O noeuds ou environ 4O kms) établi, c'est une aubaine pour Tiki, sa fine carène frémit déjà prête à s'élancer dès que la plume(les voiles) sera envoyée. Mon père a choisi de partir à la renverse du courant , celui ci va donc nous pousser vers le large durant quelques heures (la navigation en Bretagne doit impérativement tenir largement compte des courants dûs aux marées, parfois fort violents ils leur arrivent de réserver des surprises de taille aux marins inattentifs).

 

Une nuit froide et étoilée comme je les aime nous envellope. Un peu plus tard, après le dîner, j'aurai l'immense bonheur de tenir compagnie à mon père durant son quart. Encore trop jeune pour demeurer seule à la barre durant 4 heures, je reste malgrè tout dans le cockpit apprenant ainsi les règles de la navigation nocturne. Instants magiques, où la complicité entre le père et la fille habités par une passion identique est à son comble.

 Fascinée par le sillage de Tiki, que la lune rend argenté, j'écoute avec attention et admiration mon capitaine me raconter la mer. Les heures passent toujours trop vite dans ces moments là. Il est temps pour nous de céder la place . Equipier attitré de Tiki, Bob enregistre les recommandations et consignes du grand chef, c'est lui aussi un fameux marin. Tiki n'a plus guère de secrets pour lui depuis le temps. Tandis que nous descendons nous glisser dans nos duvets, il s'installe pour savourer à son tour le bonheur que les heures à venir vont lui procurer. Barrer de nuit donne des sensations toutes particulières, entre ciel et mer avec comme compagnes les étoiles, la lune et la grande dame qui chuchote, on a l'impression d'être seul au monde. On se sent à la fois puissant et tout petit face aux éléments et à la beauté sauvage de la nature. Je sais que mon père, même s'il a confiance en son second, ne dormira que d'un oeil. Capable de détecter le moindre changement de cap au bruit de l'eau sur la coque, il reste prêt à intervenir au moindre problème. Il a d'ailleurs dans les années suivantes éviter à Teb d'aller s'éventrer sur une barrière de récifs.

 

A l'aube, se profile au loin la masse sombre de l'île. Tout le monde est déjà debout, pas de grasse matinée possible lorsque l'équipage est restreint. Il va nous falloir tirer un bord pour amener Tiki dans l'axe de la passe d'entrée. Ce ne sera pas le dernier, celle-ci se trouvant dans le lit du vent nous allons devoir virer à plusieurs reprises. Le petit déjeuner est reporté à plus tard, dans n'importe quelles conditions, la mer est et reste la patronne. C'est elle qui détermine, même indirectement les manoeuvres qui vont être nécessaires et l'emploi du temps à bord. Maîtresse exigeante, elle reste dangereuse même par calme plat pour l'étourdi qui pense l'avoir conquise. L'accès au port de St Hélier est très mal pavé et bonnes connaissances de l'endroit ou pas, il faut rester vigilant.

 

Arrivant à marée haute, nous n'avons pas besoin de patienter pour pouvoir passer le seuil(sorte de marche à l'entrée de certaines marinas qui ne permet pas toujours aux bateaux de rentrer lorque l'eau est basse). Nous atteignons le ponton que l'on nous a indiqué alors que tout s'éveille doucement autour de nous.

 


Commentaires

 

Misscalimero  le 04-01-2014 à 08:45:32  #

coucou!
On s'y croirait!!!
je continue ma lecture!
bisous

anaflore  le 04-01-2014 à 06:27:35  #   (site)

moi le bateau c'est mon cauchemar et pourtant étant ilienne je le prend plus souvent que je le souhaiterai
merci de tes bons voeux que 2014 te donnes plein de belles choses

kryspassions  le 03-01-2014 à 19:02:59  #   (site)

bonsoir
Merci Wolfe, pour mes écrits si tu aimes, tu vas être servi, pour tout ce qui concerne la mer c'est fait avec de l'humour, les situations sont parfois des plus cocasses et j'en garde des souvenirs impérissables.
Pour la Bretagne, ç'est un peu plus sérieux mais je pense que cela reste plaiant à lire.
Bonne soirée
Bisous

wolfe  le 03-01-2014 à 18:48:30  #   (site)

Bonsoir
J'adore ce que tu écris sur ton blog!
Et bravo pour la photo du jour!
Bisous

 
 
posté le 02-01-2014 à 10:21:17

Il était une fois le"Buron"

Dans les articles qui vont suivre et ce  durant quelques jours, je vais m'efforcer de vous faire sourire au récit d'un échouage mémorable alors que je n'étais encore qu'un marin en herbe. Bonne lecture à vous tous

 

 

 

 

Novembre 1968, un mois et une année qui restent gravés dans ma mémoire. C'est encore aujourd'hui presque hier tant la précision des images qui affluent me donne l'impression de les vivre en cet instant où j'écris.

 Pour la Toussaint, à ma grande joie, le Tiki part en virée pour Jersey. Les iles Anglo-normandes, nous les connaissons fort bien pour y relâcher régulièrement depuis des années. Environ sept heures de route (lorsque tout va bien) nous séparent de St Hélier (port de Jersey), un long week end suffit donc amplement pour la navigation et l'incontournable shopping dans les boutiques "Free Taxes" de l'île.

Je suis d'autant plus ravie par cette sortie que je vais sécher un jour d'école. Bonne élève, je préfère cependant sans conteste l'air du large à l'atmosphère confinée de la salle de classe.

 Ma mère, comme d'habitude est chargée de l'avitaillement. Piètre marin, elle est embarquée en qualité de cuisinière, ce qui lui convient tout à fait étant incapable de participer à la plus petite manoeuvre. La pauvre se "sacrifie" pour que je ne risque pas de me noyer toute seule en cas de problème. Sourire attendri de ma part, lorsque l'on sait qu'elle nage à peu près comme un fer à repasser alors que de mon coté, je participe déjà  à l'époque à des compétitions de natation.

Un ami de mon père va venir compléter l'équipage, Tiki est un bateau "physique" qui requiert des muscles. D'un poids total de 12 tonnes, avec son lest en plomb de 4 tonnes, il n'est équipé que du strict minimum(pas d'enrouleur de foc ni de bome électrique en ce temps là). On hisse les voiles à la force des bras et l'étarquage(raidissement de la toile) n'est pas toujours évident meme si les winchs et manivelles sont d'une taille respectable.

 Le départ prévu le jeudi dans la soirée se déroule sans encombre. Avec mon père, nous allons cherché Tiki mouillé au large afin d'aller récupérer cuisinière et équipier à la cale.. Cela facilite le chargement du matériel et évite à ma chère maman l'habituelle acrobatie pour passer du zodiac au pont du bateau. Ce transbordement très délicat peut parfois être vraiment problématique lorsque le clapot est fort. J'ai maintes fois eu l'occasion d'assister à des scènes cocasses suscitant fort jurons et imprécations.

 

 

 

L'entrée du port de St Hélier

 

 

 

 

 

 

 


Commentaires

 

kryspassions  le 03-01-2014 à 14:44:58  #   (site)

Coucou
Merci beucoup, c'est gentil
Bonne journée
Bisous

Kriemhild  le 03-01-2014 à 13:46:26  #   (site)

Bonjour !

Toutes mes félicitations pour la photo du jour !!!

Bonne après-midi

kryspassions  le 03-01-2014 à 08:25:56  #   (site)

Coucou
Merci Jakin.
La suite aussitôt que possible
Bonne année
Bisous

Misscalimero  le 03-01-2014 à 07:59:15  #

coucou!!
felicitation pour la photo du jour!!!! le debut de la gloire lol
bonne journée
bisous

anaflore  le 03-01-2014 à 05:36:59  #   (site)

bravo pour la photo et bonne année

jakin  le 03-01-2014 à 03:13:00  #   (site)

Compliments pour la photo du jour...on attend la suite avec impatience.....
Jakin, smiley_id210602

Misscalimero  le 02-01-2014 à 10:38:34  #

coucou!!
ouh j'ai hate de connaitre la suite!!!! pour ce qui est de ta maman j'aurai eu la même reaction, je te suivrai...mais j'aurai trés peur LOL je sais nager mais je me suis toujours demander si je ne cederai pas à la panique en tombant au large...J'ai jamais poussé l'experience pour savoir si ce serai la réalité hein LOL pour tout te dire je ne suis jamais monté sur un bateau! Enfin si, seulement un groos avec plein de touristes dedans!
à bientot pour la suite!!
bisoooous
(je met ton blog dans mes favoris pour pas louper la suite!)

 
 
posté le 01-01-2014 à 09:05:41

Bonne et heureuse année 2014

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Commentaires

 

Misscalimero  le 02-01-2014 à 10:35:00  #

BONNE ANNEE!!! tout plein de bonnes choses pour toi et ta jolie famille!!!
bisooous

wolfe  le 01-01-2014 à 12:28:49  #   (site)

Je te souhaite une très bonne année 2014!

 
 
posté le 31-12-2013 à 07:11:39

Un peu d'humour, apprendre les termes marins

Bonjour à vous tous chers lecteurs. Je vais ouvrir prochainement dans cette rubrique une histoire dans laquelle il sera question d'un convoyage de voilier. Il en est surement parmi vous qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau et ne connaissent donc pas les termes utilisés à bord. J'ai pris soin de ne pas m'en servir à outrance mais dans certains cas il est difficile de les contourner.

Afin de vous aider à mieux suivre, je vous propose un petit lexique non rébarbatif, je vous rassure. Que vous soyez néophyte ou marin, je vous en conseille la lecture si vous souhaitez vous instruire en passant un moment agréable.

 

 

 

 

Annexe : Sorte de barquette inesthétique, à prédominance chavireuse, que tout yacht bien né se doit de trainer au bout d'une ficelle. Une annexe comporte 3 ou 4 places et sert à transporter ensemble vers les bistrots du port une dizaine d'équipiers assoiffés.

 

 Aussière : Grande corde manquant totalement de souplesse de caractère; ses emplois sont multiples. Elle peut etre utilisée pour se faire agréablement remorquer par le chris-craft d'un ami, pour amarrer le bateau au port, ou, le plus souvent pour repecher un équipier maladroit.

 

Accastillage : Bidules, poulies, taquets, winches, gouvernails, tout ce que vous voudrez, qu'on ajoute sur le pont pour faire joli et vous détériorer les orteils.

 

Bome : monstrueuse matraque horizontale située au bas de la grand voile et servant à faucher tout ce qui dépasse du pont dans les changements de bord(virages).

 

Beaupré : Egalement horizontal et dépassant de l'avant du bateau, cet éperon menaçant, qui feint de supporter une voile, a l'avantage d'intimider les concurrents trop familiers en régate(course). Il est extremement commode pour pratiquer des ouvertures dans les coques des adversaires.

 

 Balancine : Immense ficelle servant à soutenir la monstrueuse matraque citée plus haut, comme si cette garce avait besoin d'etre soutenue

 

 Barreur : Selon les cas : Etre intelligent, courtois, fin, prévoyant, intuitif ou bien arquebuse dégénérée, bovin myope, aliéné mental, sadique grossier capable de déboiter sans mettre son clignotant et de vous envoyer sur les rochers en vous coupant la route.

 

Bitte ou borne d'amarrage : lieu de contestation où des malotrus, arrivés après vous, viennent enrouler leurs aussières par dessus les votres.

 

Bou't : Manière snob que les initiés emploient pour nommer n'importe quelle ficelle du bord.

 

Compas : En patois "yachtinguien, boussole. Si vous n'en trouvez pas pas dans votre Prisunic habituel, achetez un grand bol, remplissez le d'huile d'olive et jetez y une boussole; recouvrez le tout d'un morceau de plastique transparent fixé par un élastique et posez le devant vous quand vous etes à la barre. Je ne sais si ce compas vous indiquera vraiment le Nord mais vous vous prendrez du moins pour Magellan.

 

Carénage : Action de caréner(astiquer la carrosserie). Récurage démentiel de la coque permettant de s'instruire. Munissez vous d'un traité de zoologie aquatique et vous pourrez en observant la couche de cinq centimètres de madrépores qui détruit votre vernis à ongles, préparer votre licence en céphalopodes ou votre doctorat es plancton.

 

 Chavirer : Action précise laissant d'excellents souvenirs de vacances(à évoquer l'hiver devant ceux à qui c'est arrivé); chavirer consiste simplement à faire venir la quille au dessus des voiles.

 

Croisière : Voyage qui débute agréablement. La croisière autorise baignades nonchalantes et bronzettes langoureuses.

 

 Course-croisière : Le contraire

 

Cockpit : Bureau du Président Directeur Général, ou lieu ou se tient le barreur, sorte de salle à manger de plein air(et parfois de pleine mer). il peut servir accessoirement de baromètre. Si le temps est beau, le cockpit est plein de belles allongées. Dans le cas contraire, on n'y découvre qu'un pauvre type hirsute à la mine renfrognée.

 

Défenses : Vieux pneus pendant sur le coté et servant à empecher un tas d'imbéciles de vous rayer les portières. Autre nom : Pare-battage

 

Démanilleur : Bien qu'il s'agisse là d'un bijou à porter en sautoir vous n'en trouverez pas chez Van Cleef et Arpels. Il s'agit d'une clé en forme de diapason utilisée pour débloquer les manillons coincés. Interjection habituelle des équipiers : "Quel est l'enfant de s..... qui s'est encore servi de mon démanilleur pour ouvrir la boite de petits pois?"

 

Drisses : Ficelles pendant le long du mat qui permettent de hisser les voiles

 

Embruns : Petites parties de la mer glacée ayant la particularité de dégouliner lentement entre votre épine dorsale et le caban étanche chargé de la protéger.

 

Epave : Le bateau des autres

 

Epissure : Travaux de broderie. "Faire une épissure" : Attacher 2 bouts de ficelle ensemble pour faire croire qu'il n'y en a qu'une. Chaque fois qu'on coupe une drisse par erreur, on fait une épissure et personne ne s'aperçoit qu'il en manque un mètre...

 

Ecope : Compensateur de non-étanchéité. Sorte de cuillère, le plus souvent égarée, servant à suppléer aux défections habituelles de la pompe électrique.

 

Flèches ou barres de flèches : Bouts de bois ou de métal horizontaux servant un peu à écarter les haubans du mat et beaucoup plus à se raccrocher lorsqu'on tombe du sommet de ce dernier.

 

Foc : Voile triangulaire située à l'avant. Selon Paul Valéry, la mer serait "un toit tranquille... où picorent les focs". A cheval sur le beaupré, je vous conseille de vérifier cette affirmation poétique par force 8. Vous m'en direz des nouvelles.

 

Gréement : Tous les machins servant à suspendre la totalité des choses aux trucs indispensables

 

Guindeau : Appareil pratique situé à l'avant et chargé de remonter l'ancre à votre place(lorsqu'il fonctionne). "Vire au guindeau", parole imprudente d'une chanson optimiste invitant l'équipier à se précipiter sur la manivelle et partant à se faire fracturer le tibia.

 

Haubans : La plupart des fils de fer latéraux, plus ou moins rouillés, dont on attent qu'ils retiennent le grand mat en position verticale(jusqu'à force 6 naturellement).

 

Harnais(dit de sécurité) : Sorte de brassière individuelle qui vous rend solidaire de bateau quelle que soit l'opinion que vous en ayez. Dans certaines circonstances le harnais peut vous aider à une mutation spontanée en mammifère des grands fonds.

 

 Hiloire : Suivant l'excellent dictionnaire de la voile de Mr Barberousse : "Cloison d'un rouf destinée à empecher l'eau de pénétrer dans la cabine". Je vous conseille de vous étendre sur votre couchette au dessous des hiloires avec un bon ciré et de méditer sur cette définition.

 

Horizon : Ligne stupide qui recule au fur et à mesure que vous avancez. "Fouiller l'horizon" : mettre sa main en visière et tourner sur soi meme dans le sens inverse des aiguilles d'une montre . Expression grave indispensable...!

 

 Invité : Emm......

 

 Invitée : Personne agréable à manipuler avec grande autorité selon ses compétences(vaisselle, épluchages divers, guitare et surtout astiquage des chromes)

 

Jeter l'ancre : Arriver au terme du voyage. Action déclenchant des réflexes imprévus(soupirs de soulagement ou larmes de désespoir). Jeter l'ancre permet donc de savoir si vous etes un etre sociable ou un misanthrope.

 

Ligne de flottaison : Ravissant trait coloré peint le long de la coque dont la disparition indique au capitaine que la vanne des wc est "encore" restée ouverte.

 

Manille : Pièce en forme de 'U" fermée par une vis(manillon) qui a une forte tendance à toujours etre coincée.

 

Mal de mer : Se conjugue avec le verbe avoir et uniquement au deuxième et troisième personne; exemple : tu as le mal de mer, il ou elle a le mal de mer. Pourtant n'a pas le mal de mer qui veut, aussi vais je vous indiquer une recette efficace qui vous permettra de vous faire dorloter en croisière et de couper aux corvées déprimantes. Recette : Absorber après une nuit blanche, alors que le bateau est au mouillage, deux boites de tripes à la mode de Caen(froides) suivies d'une tarte Tatin(chaude); le tout accompagné d'un litre de chateau-yquem bien liquoreux(tiède). Descendre ensuite près du réservoir de carburant, y introduire un petit tuyau de caoutchouc et procéder à la vidange(aspirer d'un coup sec). S'installer enfin à la table à cartes et tenter de faire le point en observant la lampe tempete qui se balance au plafond. Si en dépit de tous ces efforts vous n'etes pas arrivés à vos fins, renoncez. Cet acharnement pourrait etre mal vu des équipîers fragiles.

 

 Noeud d'aviateur : Tout noeud réalisé par quelqu'un d'autre que vous. Le noeud d'aviateur, généralement impossible à défaire dans les cas urgents, se détend tout seul dès que vous cessez de le regarder. Pour le réussir, il suffit d'écouter attentivement les explications du skipper au sujet du noeud de cabestan et d'essayer de les mettre en pratique.

 

 Petite dépression locale : insignifiante chute du baromètre dans votre secteur permettant de vérifier l'étanchéité réelle du bateau...par 20 mètres de fond.

 

Pompe : Substantif : Prétendu aspirateur à eau Verbe : A l'impératif...Invitation stupide à actionner frénétiquement un levier qui ne pompe rien du tout Choix d'expression : "Mais pompez donc cher ami, nous nous enfonçons!"

"Nom de D...! Que quelqu'un fasse couler la douche pour amorcer ce satané siphon!".

 

Proue : Lieu où l'on accroche(pin up) l'exquise faire valoir aux trois quarts nue qui doit faire bonne figure(de proue) quel que soit l'endroit où les moustaches d'écume viennent la chatouiller.

 

Presse étoupe : Pièce d'une mentalité épouvantable, entourant parfois l'arbre d'hélice et censée isoler l'intérieur du bateau de l'extérieur. Note : Notre presse étoupe nous a lachement abandonnés. Si jamais vous le rencontrez, ayez la gentillesse de nous prévenir. Nous avons des comptes à régler.

 

 Quille : C'est le truc ovale qui pend sous le bateau

 

Rouf : Toit. Surface plus ou moins horizontale permettant de s'étendre au soleil. Si un ami vous interpelle, ne pas relever la tete, c'est que... la bome va passer.

 

Rating : Calcul hypocrite permettant à une Ferrari de courir contre des 2 cv

 

Réchaud à gaz(sur crémaillère) : Sorte de bombe thermonucléaire sur laquelle on fait chauffer son café au lait. Se déplace autour d'un axe afin de rester horizontale, a moins qu'un vieux torchon oublié ne bloque l'ensemble auquel cas c'est la casserole de café bouillant qui se déplace.

 

Taquet : Petite pièce de bois permettant d'accrocher les cordes et de faire sécher la lingerie féminine humide.

 

Toucher : Expérience minéralogique qui permet de vérifier la solidité des roches en les frappant d'un bon coup de quille. "On touche", ne se dit pas mais se vocifère. "On touche bande de ceci ou de cela" est plus fréquemment employé que "Messieurs, nous venons de toucher".

 

Trinquette : Petite voile triangulaire située à l'avant et qui est censée etre d'un grand secours lorsque le temps est infect et que vous trinquez.

 

Winch : Le winch est aux voiles ce que le moulinet du pecheur est à la truite. Encouragement bien sympathique connu des invités : "Au lieu de lire les aneries de votre sacré Virgile, astiquez moi plutot les winchs"

 

 

Pour terminer cette courte leçon sur les termes techniques de navigation voici quelques expressions courantes à retenir :

 

 "Amenez" : Lachez donc cette ficelle espèce de c..! La voile va descendre toute seule. Or si vous lachez la voile descend effectivement mais l'extremité de la ficelle(encore appelée drisse) se précipite au sommet du mat où  on vous prie poliment d'aller la chercher.

 

"Envoyez" : Opération contraire. Vous tirez comme une brute sur une corde et la voile ne monte pas

 

"Parez à" : Veut dire : "Posez votre saucisson, rebouchez la bouteille de vin et préparez vous à..."

 

"Paré à" : Signifie 'J'ai posé le saucisson, la bouteille est rebouchée et je suis pret à"

 

"Prendre l'écoute" : Ne veut pas dire : "S'installer au soleil avec un transistor", cela signifie "Essayer de se saisir d'une corde frénétique et mouillée, tirer dessus comme un sauvage pour inviter une voile à passer du coté où précisément elle refuse d'aller"

 

 "Tous à Babord(gauche)" - "Tous à Tribord(droite) : A ne pas confondre...! Si vous etes au sommet d'une colline près de la mer et que vous apercevez à la jumelle les équipiers d'un yacht qui vient vers vous se précipiter à droite c'est que leur skipper à lancer l'ordre "Tous à Babord". S'ils se jettent à gauche, c'est qu'ils ont été invités à se rendre à Tribord.

Tags: #mer
 


Commentaires

 

nathysjade  le 03-01-2014 à 07:41:25  #   (site)

Bonjour j adore la bretagne
Merci smiley_id118669 de nous faire voyager
Bisous

kryspassions  le 31-12-2013 à 08:51:56  #   (site)

Coucou MissCalimero
Contente de t'avoir fait rire.
Bon réveillon
bisous

Misscalimero  le 31-12-2013 à 07:59:30  #

Bonjour!!
je ne te dis pas que je vais retenir tout ça, j'ai déjà du mal avec babord et tribord (que je ne retiens pas !!) alors là...
mais je peux te dire que j'ai passé un super moment à te lire!! tu m'as fais rire!! tes definitions sont dignes d'un manuel humoristique pour le parfait marin!! lol
bon dernier jour de 2013!
bisooous

 
 
posté le 30-12-2013 à 09:32:02

Mes anciens compagnons de route

Avant d'ouvrir véritablement cette rubrique, je souhaiterais vous présenter les voiliers qui ont compté pour moi tout au long de ma vie. A leur bord, j'ai vécu des moments fantastiques dont je garde des souvenirs qui resteront gravés au plus profond de moi aussi longtemps que je vivrai. Les cinq premiers ont appartenu à mon loup de mer préféré(mon père) grâce à qui j'ai pu vivre ma passion  et apprendre la mer. Très agé et gravement malade, il ne peut plus maintenant que regarder les grands osieaux blancs s'éloigner vers le large de la fenetre du salon. Ce chapitre sur la mer, c'est un peu ma façon à moi de le remercier d' avoir toujours été là à mes cotés. 

 

 

 

 

Le "Christina", minuscule voilier de 6 mètres à la coque en bois. C'est sur ce petit dériveur que j'ai commencé mon apprentissage à 2 ans 1/2. Sorti des chantiers Bernard(la tremblade) qui n'existent plus, il n'a été construit qu'en très peu d'exemplaires.

 

 

 

 

 

Le "Tiki", ancien 8 mètres J.I.(jauge internationale), ce lévrier des mers de 12 mètres à la coque également en bois est toujours là quelque part dans mon coeur. C'est à son bord que ma passion est née. Il a fini sa magnifique carrière tragiquement puisque coulé au large de Gibraltar, il repose depuis des années au fond de l'océan. Ancien bateau de course, il fut gréé en yawl à sa retraite, seule sa cabine fort peu aménagée rappelait ses heures de gloire.

 

 

 

Tiki toutes voiles dehors

 

 

 

Tiki sous spi

 

 

 

 

Le "Ty Caprice", remplaçant le "Tiki" lorsque nous l'avons vendu, ce petit 7 mètres 4O nous a agréablement surpris de par le confort de sa cabine. Très marin et amusant à manoeuvrer lors des régates, il nous a fait découvrir les avantages des coques plastiques. L'entretien du "Tiki" tant au niveau carénage qu'au niveau des peintures et vernis nous demandait plusieurs semaines par an.

 

 

 

Ty Caprice par mer calme

 

 

 

 

"Ty Caprice" étant un peu petit pour des navigations prolongées, le "Teb", un half tonner de 9 mètres fut choisi lors d'un salon nautique il y a de cela plus de trente ans. De construction italienne, il avait de quoi satisfaire toutes nos exigences. Toujours en baie de St Malo, nous pouvons l'apercevoir à chacune de ses sorties, ce qui met un peu de baume au coeur au vieux capitaine(mon père) désormais cloué à terre.

 

 

 

Teb sous spi dans la baie de St Malo

 

 

 

 

Voici "Apalousa", le grand frère du "Teb". Un caprice en quelque sorte puisque nous nous sommes retrouvés durant quelques temps avec 2 voiliers. 14 mètres pour cette magnifique carène qui aurait pu nous emmener vers de très lointains horizons.

 

 

 

le splendide spi d'Apalousa

 

 

 

Je passe maintenant aux deux voiliers dont le capitaine était mon homme de coeur du moment. Vous les retrouverez sous peu tout au long de ce que j''ai appelé "La croisière s'amuse".

 

 

 

 

Le "Systéo", un étap 22 de 6 mètres 2O. Petit oui mais costaud comme vous le constaterez. Très marin, insubmersible, il a pourtant le défaut de faire de l'eau par les listons(pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un liston... : ornement longitudinal en saillie qui court de l'arrière à l'avant d'un bateau au niveau du pont (çà c'est le dictionnaire). Pour ma part, je dirais que c'est la bordure qui sert à cacher et à sécuriser (en l'étanchéifiant) la liaison entre coque et pont).

 

 

 

 

Le "Pfoumf", celui là c'est un coup de coeur, vous pourrez découvrir pourquoi et comment dans "la croisière s'amuse". 11 mètres 80 pour ce Fugue des chantiers "Sapo". Acquis pour être rénové, il était prévu pour traverser l'atlantique. Il est à l'heure actuelle quelque part sur les côtes sénégalaises. Son capitaine n'a pas l'air très décidé à faire le grand saut pour passer de l'autre coté mais je n'en sais pas plus. J'ai cette information grace à la balise qui le localise.

 

 

 

 

 

Carène du Fugue

 

 

 

 

 

 

 

Tags: #mer
 


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Misscalimero  le 30-12-2013 à 09:20:24  #

Magnifique!! quelle vie tu as dû avoir! cette sensation de liberté, de grands espaces!!! je comprends que tu ne puisses pas vivre loin des côtes!!!
je reviendrai sur ton blog! c'est une belle invitation au voyage!!
merci
bisoous

 
 
 

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