Remparts avec le donjon dans le fond
Pour découvrir Saint-Malo, le mieux est de commencer par faire le "tour des murs".C'est ainsi que les Malouins appellent leur promenade favorite autour des remparts.Aussi vaste que les Jardins des Tuileries à Paris, la citadelle est ceinturée d'une muraille longue de 1754 mètres. Une spécificité des remparts de Saint-Malo est qu'ils sont posés sur le rocher qui supporte la ville et ne tiennent que par le poids des pierres empilées.
Le spectacle de la mer, les couleurs changeantes du ciel, l'impressionnante stature des hôtels, le tout confère à donner à la cité corsaire l'aspect d'un vaisseau de pierre face à l'océan. Cette muraille de granit qui ceinture la ville fut construite à partir du XIIème siècle, puis restaurée après l'incendie qui ravagea la ville en 1661. L'ingénieur architecte de Vauban, Siméon Garengeau, entreprit aussi des travaux d'agrandissement de ces fortifications qui eurent lieu en 4 étapes de 1708 à 174
Pour y accéder, rien de plus facile, empruntez les sombres escaliers raides taillés dans le granit qui se trouvent au niveau des grandes portes. Arrivés à l'air libre, vous aurez le loisir de faire une balade magnifique. Garni de mâchicoulis, flanqué de plusieurs tours, tourelles et bastions, le chemin de ronde offre une magnifique promenade de près de 2 kms avec vue sur les imposantes façades des hôtels de la ville, le Fort National, les îles de Harbour, de Cézembre, de la Conchée, du Grand et du Petit Bé, et sur toute la Baie de Saint-Malo.
Vous y découvrirez des fûts de canons, des statues édifiées à la mémoire de ceux qui participèrent à l'histoire de la ville corsaire(Duguay Trouin, Chateaubriand, Jacques Cartier, Surcouf) et des esplanandes où il vous sera possible de vous reposer un peu en admirant une vue à vous couper le souffle.
Duguay Trouin(corsaire du roi)
Jacques Cartier
Le mois d'août 1944 restera la grande tragédie de la ville. Saint-Malo sera bombardé pendant 15 jours, notamment avec des bombes incendiaires au phosphore. La plupart des maisons seront détruites. L'Intra-Muros, qui avait survécu à tant de conflits, n'est plus que gravas et cendres... Cependant et malgrè toute attente, les remparts eux résistèrent.
La force et le caractère de Saint-Malo qui rendent la cité si attachante viennent de son histoire si riche, encore vivace dans les vieilles pierres des remparts et du château. Les ombres des corsaires s'y cachent, qui scrutent l'océan et guettent les voiles qui s'approchent...
Les remparts furent classés monuments historiques en 1921
Il était une fois un jeune homme du nom de Tag possédant douze juments qui donnèrent naissance ensembles à onze jolies pouliches alezanes et un affreux gringalet bleu.
Le poulain possédait un don...il parlait et Tag, subjugué, suivait toutes ses instructions. Bien nourri l' animal devint un cheval gigantesque. Il était doté de pouvoirs magiques et conseilla à son maître de gagner sur son dos la cour du roi.
Les chevaux du roi étaient atteints d'une maladie inconnue et le cheval de Tag les guérit par magie. Tag fût nommé chevalier et grand chambellan.
Une dame de la cour qui le détestait suggéra au roi de l'envoyer conquérir le cheval du monde. Aidé par son cheval enchanté, Tag y parvint, mais son ennemi suggéra de l'envoyer quérir le princesse aux cheveux d'or. Notre ami mena encore sa mission à bien grâce a la reine des oies sauvages, qu'il avait sauvé de la faim. Le roi voulut épouser la princesse sur le champ, mais elle s'y refusa, parce qu'elle ne pouvait se marier sans avoir avec elle les biens contenus dans un coffre de son château.
Tag fût encore chargé d'y aller et ramena l'objet grâce au roi des poissons à qui il avait rendu service autrefois
Le roi qui voulait retrouver sa jeunesse lui ordonna alors de se mettre en quête de l'eau de mort et de l'eau de vie, car il était possible de rajeunir si l'on était successivement tué puis ressuscité. Tag réussit cette fois encore moyennant le sacrifice de son cheval. Dès qu'il eut en sa possession les deux eaux, il arrosa l'animal avec celle de vie et le ressuscita. Quant à la princesse aux cheveux d'or, elle versa sur le roi l'eau de mort... se gardant bien de l'asperger ensuite d'eau de vie et put ainsi épouser Tag qu'elle aimait depuis le premier jour.
Comme dans le mythe grec de Persée et de la Méduse , la légende de Carnac immortalise une puissante armée...
Les temps étaient durs pour le vieil homme chassé de Rome. Corneille avait été pape, pontife sans autre puissance que celle de sa foi, ardente et de la ferveur de ses disciples. Mais c'était encore trop tôt pour l'empereur , et il avait dû fuir la puissance romaine, toujours plus loin.
Le mois d'Avril n'était pas loin quand il parvint au bord du Grand Océan d'Armorique. Il savait que les éclaireurs de l'armée romaine étaient sur ses traces et le cherchaient pour le mettre à mort. Etrangement, ce bout du monde, cette mer immense insufflèrent une force nouvelle dans le corps du pieux vagabond. C'est ici, qu'il délivrerait une fois encore son message d'espoir, il voulait vivre pour les hommes de cette terre et même pour les braves animaux qui avaient tiré son attelage jusqu'ici. Des paysans semaient dans l'un des petits champs qui couraient jusqu'au rivage. Corneille interrogea leur chef. Quelle graine confiaient ils au sol ? de l'avoine, affirma l'homme. "Alors prépare toi à la moissonner dès demain", répliqua t'il, bénissant le champs d'un geste ample. Le lendemain au premier soleil, l'avoine mure ondulait sous le vent. Les fermiers commencèrent à la coucher sous leur faux, dans une bonne odeur d'herbe tranchée.
Un nuage de brume s'éleva à l'horizon, l'armée romaine arrivait dans un tintamarre d'épées et de cuirasses. Les cultivateurs s'immobilisèrent. "Avez vous vu récemment un homme âgé, dans un char mené par des boeufs ?" interrogea l'officier drapé de rouge. " Il est passé pendant que nous semions cette avoine", lui répondit un enfant. Le centurion avisa le paysage désert, la côte, les près et les champs sans relief. "Notre gibier doit être remonté au Nord depuis bien des jours, songea t-il. Malgrè le pas lent de ses boeufs , il aurait donc des mois d'avance sur nous". Le lendemain, il reprit tout de même sa traque -la gloire de Rome exigeait une victoire- mais soudain, au milieu de la lande, des centaines de boeufs, surgis de nulle part, chargèrent sans pitié. Les javelines rebondissaient sur leur cuir, les flèches se brisaient et plus d'un guerrier resta sur le terrain, piétiné par les durs sabots. L'affront devenait intolérable, il fallait exterminer ce Corneille pour l'honneur de Rome. Des renforts arrivèrent de garnisons voisines, la poursuite commença et au bout de quelques heures, les soldats découvrirent leur proie, marchant à côté de sa charrette.
Les Dieux étaient avec eux, car le vieillard s'était engagé sur une mince langue de terre cernée par la marée haute. Le centurion allait ordonner à ses hommes de se déployer pour prévenir la fuite de leur victime quand sa vision s'obscurcit. Ses paupières se fesaient pesantes, et sa bouche peinait à articuler. Sous ses yeux qui perdaient leur lumière, ses hommes devenaient gris, nul souffle ne soulevait leur poitrine. Il ne distinguait plus leurs visages ni leurs corps. Armes et armures, tout se fondit dans une même gangue pierreuse, lourde et mate.
Des paysans qui passaient par là s'immobilisèrent devant l'inconcevable image qui s'offrait à eux. Là où s'était tenue une importante armée, des pierres s'élevaient sur plusieurs rangées vers l'est, aussi loin que portait le regard. Devant la mer, Corneille élevait ses mains jointes vers le soleil. Le silence pesa interminablement sur ce petit morceau d'Armorique. Enfin, une alouette chanta, les boeufs reprirent leur marche et les fermiers leur route, comme si rien autour d'eux n'avait changé...
Le gigantisme de Carnac, qui compte 3000 pierres réparties sur trois alignements force l'admiration autant que la rêverie. Mais ces silhouettes muettes gardent pour elles leur secret.
kryspassions le 30-05-2014 à 06:24:54 # (site)
Coucou Gégé
C'est effectivement un endroit monumental plein de mystère.
J'aime ces légendes bretonnes qui donnent souvent froid dans le dos.
Bisous
gegedu28 le 29-05-2014 à 08:03:17 # (site)
Bonjour Krys,
Et oui toujours aussi étrange le mystère des alignements de Carnac.
Percerons nous un jour ce mystère ?
... pas sur !
Stèles funéraires, ou autres significations ? ... y a de quoi se creuser la cervelle.
Carnac, je n'y suis allé qu'une seule fois, ... çà me plairait bien d'y retourner !
Bon jeudi de l'Ascension.
Au plaisir de se relire.
Gégédu28
Le grand Bé et le môle de St Malo
Il est temps que je vous fasses découvrir la plage de Bon-Secours, après celle de l'Eventail. Relativement importante, elle se termine au pied du môle de St Malo qui indique l'entrée de l'avant port de la ville. Elle est accessible, si l'on vient de la vieille ville par un escalier escarpé, taillé à même la roche. Possédant une piscine naturelle que la mer recouvre à marée haute on est assuré de pouvoir s'y baigner dans une eau renouvelée régulièrement.
La piscine de Bon-Secours et le Grand Bé
A l'ouest de cette bande blonde dorée, à environ 500 mètres du rivage, s'élève le Grand Bé, ilôt inhabité qui devient presqu'île aux marées basses ce qui permet d'y accéder par une chaussée cimentée assez récente qui a remplacé une passerelle en bois. La découverte d'un silex durant la Seconde Guerre Mondiale laisse supposer que l'îlôt était habité lors de la préhistoire.
L'attraction principale du Grand Bé est la découverte après une ascension ardue de la tombe de Châteaubriand à l'ouest de celui-ci.
La tombe de Châteaubriand
C'est en 1823 que le célèbre écrivain conçoit d'être inhumé face au large. Ce n'est que quelques années plus tard qu'il obtiendra de la ville de St Malo la cession d'un petit coin de terre où s'élève maintenant sa tombe nue de toute inscription, seulement surmontée d'une croix.
Situé à quelques encablures de son grand frère, le Petit Bé, fort de défense, fut construit par Vauban et Garangeau ; pouvant accueillir une garnison importante, il restera propriété de l'armée française qui l'entretient jusqu'en 1885. Déclassé militairement, il sera alors confié à la ville.
Petit Bé
Bien que classé monument historique, il sera rapidement laissé à l'abandon et ce jusqu'en 2000. Ce n'est qu'à cette époque que furent entrepris de gigantesques travaux de restauration, permettant ainsi aux promeneurs des visites guidées du site racontant son histoire.
l'île et Fort Harbour
Le dernier bastion de la rade de St Malo est Fort Harbour, situé sur la commune de Dinard. Il fut construit comme les autres sous les ordres de Vauban. Protégeant 2 des passes d'accés de St Malo, il participera activement au système de défense de la ville corsaire avec les autres forts dont je vous ai déjà parlés. Ayant perdu toute vocation militaire, il appartient désormais à des particuliers dont Alain Delon fit partie à une époque.. L'île est un site inscrit depuis 1934 quant au fort il est classé monument historique depuis 1952;
Petite note pour ceux qui auraient un jour l'envie de visiter les deux "Bé". Soyez extrêment prudents, ne vous laissez pas surprendre par la marée remontante et si par hasard c'est le cas ne tentez surtout pas la traversée à la nage. De violents courants extrêment dangereux ont déjà à leur actif de nombreuses victimes. Attendez gentiment que les sauveteurs bretons viennent vous récupérer.
Plage de l'éventail
Déambulant tranquillement, nous approchons des remparts où nous distinguons maintenant les toits du château et les multiples drapeaux claquant au vent. La plage du Sillon est derrière nous, longue étendue dorée qui semble se prélasser sous un ciel breton plus au moins clément, il faut bien l'admettre.
Le fort à marée basse
Le fort à marée haute au loin Cézembre
Au détour d'un amas de rochers, nous accédons à la plage de l'Eventail, plus petite elle est située directement au pied des remparts comme plusieurs autres. C'est de là que nous pouvons apercevoir, sinistre et sévère un peu au large le Fort National anciennement Fort Royal puis Fort Impérial. Construit par Vauban et Garangeau sur le rocher de l'Islet, il vit ses travaux commencés en 1689 ne se terminer qu'en 1743 après moultes modifications. Bien avant lui, se trouvait sur cet emplacement un petit phare, sorte de torchère qui était allumée les nuits de tempête(naufrageurs ou pas, ne me le demandez pas, je n'en ai pas la moindre idée, sourire). L'endroit servait également aux exécutions, les quatre piliers et le bûcher dominés par la croix des Ardrillés ne furent détruits qu'aux alentours du 17 ème siècle.
les abords du fort à marée basse
Fortement armé et possédant une importante garnison, il était un peu "l'Oeil" de la cité de par sa situation permettant une vue générale de la rade. Ce fut en 1817, le lieu d'un duel mémorable entre Surcouf notre bon corsaire et 12 officiers prussiens. l'histoire raconte qu'il en étripa 11, laissant partir le plus jeune afin qu'il puisse témoigner que tout s'était passé dans les règles.
Situé au bout de la plage, le fort est accessible à pieds à marée basse mais gare à ne pas oublier que les marées dans la baie du Mont St Michel évoluent à la vitesse d'un cheval au galop, ne vous laissez donc par surprendre sauf si vous avez 6 heures à perdre.
Vue rapprochée
Le Fort fut déclassé en 1889, ce qui n'empêcha pas l'armée allemande de s'en servir pour y emprisonner sans nourriture 380 malouins irréductibles. Pami ces captifs, 18 furent fauchés par les obus alliés qui détruisirent une partie du Fort et du corps de garde. Reconstruit par la suite selon les plans d'origine, on y trouve aujourd'hui un musée retraçant les événements qui s'y sont produits tout au long de sa carrière militaire.
Temps breton "gracieux"
salem5 le 19-12-2014 à 20:26:22 # (site)
La maman reste cette femme la plus précieuse , celle qui donne ( par la grâce de Dieu) , cette femme sublime qui consent les plus lourds sacrifices et endure les plus rudes souffrances pour l'éducation de son enfant.
Un créature de rêve qu'on ne remerciera jamais , qui mérite tout notre gratitude , et dont la disparition nous donne tant de chagrin mais nous laisse d'impérissables souvenirs de bonheur après tant d'années passées à ses côtés sous sa protection et son indéfectible amour!
Bonne fête alors à toutes les mamans du monde et que Dieu les protège et les récompense .
Un ami huereux de sa visite dans votre site passions et à bientôt !
Je vais vous conter ce qui n'est pas une légende mais bien un fait réel, imaginé par nos voisins anglo-saxons au temps très lointain des grandes courses(les corsaires malouins ne sont pas étrangers à ce projet machiavélique)
Aquarelle de l'école anglaise du 17ème siècle
Lors de la guerre allumée par la fameuse ligue d'Augsbourg où toutes les puissances d'Europe conspiraient pour l'abaissement de la France, les Anglais , excédés par les attaques des corsaires malouins formèrent un plan pour détruire la cité qui osait méconnaître leur empire sur la mer. Ils de la faire tout bonnement sauter par le biais d'une machine infernale composée d'un bâtiment de 90 pieds de longueur ayant la forme d'une galiote à bombes et qu'ils avaient rempli de poudre, bombes, boulets, grenades etc...
Les Anglais se croyaient si sûrs de leur succès , que le célèbre Adisson chanta d'avance dans ses vers la destruction de Saint Malo. Le dimanche 29 novembre 1693 à huit heures du soir, temps de pleine mer, le bateau piégé toutes voiles dehors s'approcha,sans que nul ne le vit, des remparts. Un coup de vent providentiel le jeta sur un rocher où il s'échoua lamentablement à cinquante pas des murs. Ce naufrage imprévu pressa le capitaine qui ordonna de mettre le feu à bord, l'inventeur de la machine infernale périt avec les quarante marins qui l'accompagnaient dans un canot de sauvetage au moment de l'explosion gigantesque qui se produisit. Toute la ville fut ébranlée, des cheminées tombèrent, les vitres se brisèrent et certaines maison perdirent leur toit mais les remparts toujours intacts narguaient l'ennemi ancré à quelques encablures de là. Un grand nombre de bombes et de carcasses tombèrent cependant dans les ruelles et l'on retrouva même 2 canons dans un grenier. L'invincible cité corsaire n'était que partiellement blessée. La seule victime de ce drame fut, dit-on, un chat mort retrouvé dans une gouttière.
Quand la mer se retira, elle laissa à sec trois cents bombes et autant de barils remplis d'artifice qui ne firent de mal à personne. Au matin du 3O, l'Amiral commandant la flotte anglaise tira un coup de canon et appareilla avec la honte d'avoir échoué dans l'infâme mission qui lui avait été confiée, conçue par la fureur haineuse de son gouvernement.
La bouée qui n'existait pas à l'époque
Je vous l'avais bien dit que Saint Malo n'avait pas forcèment besoin de tous ses forts défensifs. Elle se suffisait à elle-même comme le prouve de nombreuse épaves ennemies éventrées, constituant un véritable cimetière marin dans la baie.
A la suite de cette attaque, l'écueil ayant sauvé la ville pris le nom de la "Roche aux Anglais et croyez moi il ne fait pas bon s'approcher de la bouée verte qui le signale en la prenant du mauvais côté si l'on possède un bateau à fort tirant d'eau.
Plage du Sillon, vue des remparts
Durant un certain temps, nous allons quitter le sentier des douaniers que nous retrouverons après notre visite de Saint Malo. Pour accéder aux remparts que nous apercevons au loin, nous allons emprunter une immense plage.
Les remparts pris de la plage
Cette longue étendue de sable blond, appelée la plage du Sillon est bordée par de respectables maisons datant de 1900, auxquelles sont venus se rajouter un nombre important d'hôtels à la vue imprenable. Elle longe la Chaussée du sillon dont elle porte d'ailleurs le nom.
Brise-lames
Entrecoupée de çà de là par des rangées de poteaux en bois(brise lames), elle est particulièrement dangereuse aux marées d'Equinoxe lorsque le vent se met de la partie.
Le Sillon à marée haute
La rue balayée par des lames imposantes est impraticable(en principe) mais cependant attire de nombreux touristes friands de fortes émotions et de photos spectaculaires. Une digue en granit censée protéger les habitations face à la mer n'est pas toujours suffisante pour retenir les furies de la grande dame en colère.
Le Sillon est l'une des plus grande plage de la région et offre un panorama sur le large qui ne peut laisser indifférent. Derrière les remparts, on aperçoit de l'autre côté de la baie, la ville de Dinard et une grande partie de la côte menant au Cap Fréhel. Pensez à prendre vos jumelles, le Cap n'est pas la porte à côté et par visibilité moyenne il n'est possible que de l'entr'apercevoir.
Tout en flânant(inutile de se précipiter, les remparts présents depuis des siècles ne s'enfuieront pas quoiqu'il arrive), il va nous être possible de découvrir les cinq forts de mer principaux (oeuvres de Vauban et de Garangeau) qui avaient pour mission de protéger la cité contre les attaques venues du large, notamment celles de nos chers voisins anglais...
Plateau rocheux du fort de la Conchée
Tous regroupés à plus ou moins longue distance de la ville, ils en assuraient la défense(j'ouvre une petite parenthèse pour préciser que la baie de Saint Malo est l'une des plus dangereuses qui soit, truffée de plateaux rocheux et d'écueils affleurant à marée basse, elle est actuellement soigneusement balisée et les passes qui en permettent l'accès sont hérissées de perches, balises, bouées, phares et tourelles. Le Gps et les cartes marines permettent de naviguer sans danger si l'on ne s'amuse pas à se prendre pour un kamikaze). Revenons aux forts, à environ 3 kms de la terre, "La Conchée" bâtit sur le plus important ilôt(le Quince) d'un ensemble rocheux appelé les haies de Conchée fut construit à partir de 1693; ce vaisseau de granit dont les murs font plusieurs mètres d'épaisseur mesure environ dix huit mètres de large pour trente cinq de long.
Les haies de Conchée(premier plan, la Bouée de la Roche aux Anglais)
La construction à peine débutée fut détruite par la flotte anglaise entre le 26 et le 29 novembre 1693. La "Machine Infernale" dont je vous conterai le récit la prochaine fois fut lancée contre la cité durant ces assauts. Ce n'est qu'en 1726 que la construction fut définitivement achevé, fierté de Vauban qui le qualifiait d'imprenable avec ses rochers, ses voûtes de granit , ses remparts et sa batterie imposante..
Le Fort
Durant les guerres du Premier Empire, le fort tint toujours les frégates ennemies à distance même s'il avait été quelque peu désarmé. En 1807, il possède encore 14 canons pour seconder l'île de Cézembre qui est alors plus sérieusement équipée. Les travaux d'entretien de cette fabuleuse forteresse cessèrent en 1823. Elle fut déclassée en 1889 et vendue à l'Etat en 1900. En 1943, l'armée allemande utilise "La Conchée" comme cible pour régler ses tirs d'artillerie, ce qui endommagera la partie sud de ce fier bastion .
Façade sud du fort, abimée par les tirs allemands
Quarante ans après la libération, classé monument historique le fort est restauré peu à peu, son accès extrêmement difficile rend les travaux parfois compliqués.
Blason de la ville
Avant de pénétrer dans la vieille ville et de vous la faire visiter du mieux que je peux, je vous retrace en résumé l'histoire de la Cité Corsaires
L'Antiquité
St Malo en 1586
Pendant l'Antiquité, cette région était occupée par les Coriosolites, un des peuples d'Armorique. Ils avaient établi un village de pêcheurs sur le site d'Alet, proche de l'emplacement actuel de Saint-Malo. Lorsque les romains envahirent le pays, ils firent d'Alet la capitale des Coriosolites.
Au VIe siècle, un moine, arrivé du sud du Pays de Galles, débarqua non loin. Il allait rejoindre Aaron, un ermite breton renommé qui s'était retiré sur une presqu'île rocheuse isolée, le "Calnach", ensuite appelé "Rocher d'Aaron" à la mort du vieux sage. Le moine deviendra peu après évêque d'Alet. Il décèdera à Sainte en 621. Bien après sa mort, ses reliques furent transportées juqu'au rocher d'Aaron, qui changea encore de patronyme pour prendre celui du moine. Ce dernier s'appelait Maclaw, mais les autochtones l'adaptèrent rapidement en "Malo".
D'Aleth à St Malo
Si l'endroit avait maintenant son nom définitif, il n'était encore peuplé que par quelques pêcheurs et beaucoup d'oiseaux de mer...
Avec le Xe siècle arrivèrent de grand bouleversements, sous la forme de géants blonds au sourire carnassier et aux haches tranchantes... Ces Normands (appelés aussi Vikings), ravagèrent la ville d'Alet, dont les habitants trouvèrent refuge sur le rocher de Saint-Malo, plus facilement défendable. Une petite cité portuaire s'y élèvera bientôt, très vite protégée par un cercle de remparts.
Les guerres de course
SurcoufPar son emplacement stratégique, son caractère indépendant (Saint-Malo refusera longtemps toute souveraineté étrangère, qu'elle soit française ou anglaise,...), la ville deviendra vite un grand centre commercial. Pour protéger les cargaisons de marchandises, les navires s'armeront et leurs équipages s'entraîneront au combat.
Au XIIIe siècle, commencera les "guerres de courses". Les plus puissants des navires marchands n'hésiteront pas à gagner quelques extras en attaquant des proies plus faibles, qu'elles soient sous pavillon étranger (de préfèrence anglais !), ou qu'il s'agisse de concurrents... Au XVe siècle, pendant la guerre de Cent Ans, les marins de Saint-Malo remportèrent nombre de victoires et établirent la réputation et la légende de la ville qui sera plus tard connue comme "Cité des Corsaires".
Les Corsaires Malouins
Au XVIIe siècle, Louis XIV décidera de mettre un peu d'ordre dans ces conflits marins. Les guerres de courses seront règlementées et devront obéir à des règles strictes. Comment reconnaître le fourbe pirate de l'honnête armateur sinon ? L'Amirauté attribuera désormais des lettres de marque. Elles auront valeur d'autorisation pour les guerres de course pendant des périodes qui seront définies en fonction de la situation internationale. Les prises réalisées par ceux qu'on appelera désormais des corsaires (par opposition aux pirates) seront "équitablement" réparties : 1/5e pour le roi, 1/10e pour l'Amirauté, 2/3 pour l'armateur, le solde revenant à l'équipage.
Les corsaires Malouins, déjà bien entraînés et dépositaires d'une longue tradition de marins, seront pami les plus redoutés. Certains rentreront dans l'histoire, comme le légendaire Surcouf. Les guerres de courses seront abolies en 1856.
Les travaux de Vauban
Le fort de la Conchée
Après sa visite de la ville, Vauban décidera de grands travaux afin de garantir la protection de la cité et d'en étendre la superficie, les remparts du XIIe siècle étant devenus quelque peu obsolètes. Bien que décédé entre temps, son projet sera respecté et achevé en 1737.
La Révolution Française se profile à l'horizon, suivie de la sombre période de la Terreur, qui sera particulièrement tranchante à Saint-Malo... Après cette période cahotique, le port retrouvera son activité.
La seconde guerre mondiale
Le mois d'août 1944 restera la grande tragédie de la ville. Saint-Malo sera bombardé pendant 15 jours, notamment avec des bombes incendiaires au phosphore. La plupart des maisons seront détruites. L'Intra-Muros, qui avait survécu à tant de conflits, n'est plus que gravas et cendres...
La reconstruction s'efforcera de respecter les plans originels de Saint-Malo. Le résultat, malgré quelques incongruités, est réussi et plaisant à parcourir.
St Malo aujourd'hui
Depuis le milieu du XXe siècle, la ville s'est tournée vers le tourisme, exploitant son patrimoine qui reste exceptionnel. Elle s'est ainsi dotée de services modernes qui en font une station balnéaire de qualité.
Mais la force et le caractère de Saint-Malo qui rendent la cité si attachante viennent de son histoire si riche, encore vivace dans les vieilles pierres des remparts et du château. Les ombres des corsaires s'y cachent, qui scrutent l'océan et guettent les voiles qui s'approchent...
kryspassions le 22-05-2014 à 06:58:58 # (site)
Coucou
Merci, tu es gentille. Je m'efforce de donner l'envie à mes visiteurs de lire et de revenir. Bon, j'avoue, j'aime écrire lol.
bisous
Pour ceux qui n'ont pas lu dans un précédent article comment la ville corsaire a vu le jour, je me propose de vous faire un petit résumé avant de reprendre notre randonnée.
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Pendant l'Antiquité, la région était occupée par le peuple des Coriosolites d'Armorique. Ils avaient établi un village de pêcheurs sur le site d'Aleth(actuellement un quartier de saint Servan). Lorsque les romains envahirent le pays, ils firent d'Aleth la capitale du peuple autochtone.
Au VIème siècle, un moine arrivé du sud du pays de Galles, débarqua non loin de là. Il allait rejoindre Aaron, un ermite breton renommé qui s'était retiré sur une presqu'ïle rocheuse isolée, Le "Calnac'h, ensuite appelé"Rocher Aaron" à la mort du vieux sage. Le jeune moine deviendra peu après l'évêque d'Aleth. Il décédera en 621 à Saintes. Bien après sa mort, ses reliques furent ramenées dans la région et déposées sur le Rocher Aaron qui changea une fois encore de patronyme et devint le "Rocher Maclaw". Rapidement les habitants du coin adaptèrent le nom gallois en Malo.
Si l'endroit avait maintenant son nom définitif, il n'était guère peuplé que d'oiseaux de mer. Avec le Xème siècle arrivèrent de grands bouleversements, sous la forme de géants blonds au sourire carnassier et aux haches tranchantes(Les Vikings). Ils ravagèrent la cité d'Aleth dont les habitants trouvèrent refuge sur le Rocher Malo plus facilement défendable. Peu à peu s'élèvera à l'endroit actuel de la cité corsaire, un petit village portuaire très vite protégé par un cercle de remparts. Ainsi naquit la ville de Saint Malo.
Panomarique de Saint Malo avec son avant port
Commentaires
josiane/tachka le 11-06-2014 à 07:33:26 # (site)
J'ai visité étant très jeune mais j'en ai peu de souvenirs !!!
Bisous