#légendes
posté le 03-08-2014 à 09:18:25

La Fée des houx

Le jour tombait sur le verger dans lequel un vieux paysan et son épouse se reposaient de la fatigue du jour. Au fond de leur champ, se dressait la masse imposante que les gens d'Essé et les autres appellent La-Roche-Au-Fées.

 


 
 
posté le 01-08-2014 à 08:25:37

Le chat de Jean Foucault ( Légende bretonne)

Jean Foucault avait toujours eu des chats pour lutter contre les mulots, souris et autres campagnols. Mais à la différence de ses voisins, Jean traitait bien les gardiens de ses récoltes. Ils les nourrissaient, leur donnait un abri et jamais ne les battait. Mieux, il n'était pas en reste d'une bonne claque ou d'un leste coup de pied dans le derrière des garnements surpris à tourmenter un petit félin. Au village, on considérait cette habitude comme une faiblesse d'esprit, mais Jean n'en avait cure.

 


 
 
posté le 29-07-2014 à 07:55:51

Légende de Carnac..."L'armée pétrifiée"

Comme dans le mythe grec de Persée et de la Méduse , la légende de Carnac immortalise une puissante armée...

 


 
 
posté le 18-07-2014 à 09:18:44

Le barde Hyvarnion et la belle Rivanone-Légende finistérienne

Fontaine de St Ufold- oncle de St Hervé

C'est à la fontaine de Landouzan qu'eut lieu la rencontre, annoncée par ses rêves, entre le barde Hyvarnion et la belle Rivanone. Une nuit, au château du Jugduval, l'excellent musicien eut la vision d'une juvénile et charmante orpheline qui chantait au bord d'une source. Le lendemain, un jeune homme de lumière entrait dans la chambre du barde et lui affirmait qu'il allait épouser cette jouvencelle de son rêve. Deux jours plus tard, Hyvarnion apercevait sa promise qui se languissait sur la margelle de la fontaine. Sa robe était blanche et rose était son visage, et elle chantait "quoique je ne sois, hélas, qu'un pauvre iris du bord de l'eau, c'est moi qu'on nomme  la petite reine". Elle aussi avait eu un songe où elle voyait le conjoint prédestiné. Le mariage fut célébré - chacun des époux fit un voeu - La bienheureuse épouse souhaita que son enfant ne connut rien des fallacieuses jouissances du monde. 9 mois plus tard, lui naissait un beau bébé - aveugle ! on le prénomma Hervé ce qui veut dire "amèreté" - Dès que le petit Hervé eut atteint l'âge de 5 ans, il perdit son père. Sa mère, Rivanone, et lui se retrouvèrent dans la pauvreté et sans amis.  Dans sa tristesse, elle lui chantait et il grandit en aimant sa poèsie et sa musique. Quand il eut atteint l'âge de 7 ans, elle le confia aux soins d'un saint homme  appelé Athian et elle voulut finir ses jours près de la fontaine où elle avait rencontré son époux. L'enfant voyagea à travers le pays, chantant et mendiant, guidé par un chien blanc qu'il tenait par une corde. Lorsqu'il eut 14 ans, avec l'accord de sa mère, il chercha refuge auprès de son oncle, ermite qui tenait en forêt une école monastique. Son oncle lui tranmit tout son savoir et bien vite l'enfant fit preuve de pouvoirs surprenants et excella dans la connaissance au-delà des autres élèves. Il fit jaillir une source en tapant le sol de son baton. Il avait 15 ans, lorsqu'un loup dévora l'âne de son guide, le nommé Guiharan. Il se mit en prière et le loup s'attela lui-même à la carriole et devint le compagnon du saint. Depuis lors, St Hervé est invoqué contre les loups "Vat-t'en par St Hervé, si tu es loup des champs" Après la mort de sa mère, Hervé sillonna la région en compagnie de son fidèle Guiharan et se retira à Lanrivaoré.A la mort de son oncle, il devint abbé. Lorsque vint le temps de sa mort, il demanda à sa nièce Kristine :"Tina, prépare mon lit,mais pas comme d'habitude. Prépare-le sur la terre ferme devant l'autel - place une pierre comme oreiller et couvre mon lit de cendres". En pleurant, elle accomplit son voeu et pendant que les moines regardaient vers le lit de mort ils entendirent une musique des choeurs célestes qui l'accueillaient et ainsi mourrut le saint aveugle breton. Jusqu'à la révolution française, une chapelle (maintenant détruite) possédait la plus inhabituelles des reliques : le berceau dans lequel Hervé avait été bercé.

 


 
 
posté le 10-07-2014 à 07:57:02

La légende de la fée de l'ile du Loch

L'île du Loc'h  est  la plus grande des Glénans, même en déduisant la surface très variable, (4 à 5 hectares au minimum), d'un étang qui occupe le centre de l'île et lui donne son nom. L'eau de cet étang est saumâtre et les bords marécageux n'évoquent guère le souvenir de la Fée du Loch, dont la légende, fort embellie, est racontée par Emile Souvestre.

 


 
 
posté le 14-06-2014 à 08:58:08

La femme du loup gris

Il y avait une fois un roi qui avait trois filles.Les deux aînées lui plaisaient plus que la cadette, et il leur achetait toutes sortes de beaux vêtements et de parures et ne leur refusait jamais rien. C'était tous les jours pour elles des fêtes, des bals et des parties de plaisir.Et pendant ce temps-là, leur cadette restait à la maison et n'avait d'autres vêtements que ce dont ne voulaient plus ses sœurs. Elle se tenait toujours à la cuisine, avec les domestiques, et s'assoyait sur un escabeau, au coin du foyer, le soir, pour écouter leurs chansons et leurs contes. Aussi ses sœurs l'avaient-elles surnommée Luduennic, c'est-à-dire Cendrillon, et ne faisaient aucun cas d'elle.Le vieux roi aimait beaucoup la chasse. Un jour, il s'égara dans une grande forêt. Il rencontra un vieux château, qu'il ne connaissait pas et frappa à la porte. La porte s'ouvrit et il se trouva en présence d'un énorme loup gris. Il recula d'effroi et voulut fuir. Mais, le loup gris lui dit :— N'ayez pas peur, sire ; entrez dans mon château, pour y passer la nuit ; j'ai à vous parler, et demain, on vous remettra sur le bon chemin, pour vous en retourner chez vous, car on ne vous fera pas de mal, ici.Le roi entra, bien que peu rassuré.Rien ne manquait, dans ce château. Il soupa avec deux loups, qui s'assirent à table comme des hommes, puis on le conduisit à une belle chambre à coucher, où il y avait un excellent lit de plume.Le lendemain matin, quand il descendit de sa chambre, les deux loups l'attendaient près d'une table magnifiquement servie. Après qu'ils eurent mangé et bu, un des loups (ils étaient frères) dit au roi :— Or ça, roi de France, parlons maintenant d'affaires. Je sais que vous avez trois filles, et il faut qu'une d'elles consente à m'épouser, ou il n'y a que la mort pour vous ; bien plus, mon frère et moi et les nôtres nous mettrons tout votre royaume à feu et à sang. Demandez d'abord à votre fille aînée si elle consent à me prendre pour époux, et venez demain me rapporter sa réponse.Voilà le roi bien embarrassé et bien inquiet. — J'en parlerai à ma fille aînée, répondit-il. Les deux loups le remirent alors sur le bon chemin pour s'en retourner chez lui, et le quittèrent, en lui recommandant bien de ne pas manquer de revenir le lendemain.— Hélas ! Se disait-il tout en marchant, jamais ma fille aînée ne voudra prendre un loup pour mari ; je suis un homme perdu !…En arrivant à son palais, il vit d'abord Cendrillon, qui l'attendait, près de la porte, triste et les yeux rouges, d'avoir pleuré, dans la crainte qu'il ne fût arrivé malheur à son père. Dès qu'elle l'aperçut, elle courut à lui pour l'embrasser. Mais, le roi ne fit pas attention à elle et il se hâta de se rendre auprès de ses deux aînées. Celles-ci étaient, comme toujours, occupées à se parer et à se mirer.— Où donc êtes-vous resté passer la nuit, père ? Vous nous avez fait vous attendre, hier soir, et causé de l'inquiétude.— Hélas ! Mes pauvres enfants, si vous saviez ce qui m'est arrivé !…— Quoi donc ? Dites-nous vite, père.— Je me suis égaré, dans la forêt, en chassant, et j'ai passé la nuit dans un vieux château, où deux loups m'ont donné l'hospitalité.— Deux loups, père ? Vous plaisantez, sans doute, ou vous avez rêvé cela. Et que vous ont-ils donc dit, cesloups ?— Ce qu'ils m'ont dit ?… Hélas ! Rien de bon, mes pauvres enfants.— Mais encore ? Dites-nous vite, père.— Un d'eux, mes pauvres enfants, m'a dit qu'il lui faut une de mes trois filles pour femme, ou sinon il n'y a que la mort pour moi, et de plus, ils mettront tout le royaume à feu et à sang. Le voulez-vous prendre pour mari, ma fille aînée ?— Il faut que vous ayez perdu la tête, mon père, pour me faire une pareille demande ; moi, prendre un loup pour mari, quand il y a tant de beaux princes qui me font la cour !— Mais, ma fille, s'il me fait mourir, et s'il met tout le royaume à feu et à sang, comme il l'a promis ?…— Et que m'importe, après tout ? Pour moi, je ne serai jamais la femme d'un loup, croyez-le bien.Et le vieux roi se retira là-dessus, triste et soucieux.Le lendemain, il retourna au château de la forêt, comme on le lui avait recommandé.— Eh bien ! Lui demanda le loup gris, que vous a répondu votre fille aînée ?— Hélas ! Elle m'a répondu qu'il faut que j'aie perdu la tête pour lui faire une proposition semblable.— Ah ! elle vous a répondu cela ? Eh bien ! Retournez chez vous, et faites la même demande à votre seconde fille.Et le roi s'en retourna encore, le cœur plein de tristesse et de douleur et fit la même demande à sa seconde fille.— Comment, vieil imbécile, lui répondit celle-ci, pouvez-vous me faire une pareille demande ? Je ne suis pas faite pour être la femme d'un loup, je pense.Et elle tourna le dos à son père et alla se mirer. Le lendemain, le roi retourna au château de la forêt, la mort dans l'âme.— Que vous a répondu votre seconde fille ? Lui demanda le loup gris.— Comme son aînée, répondit le malheureux père.— Eh bien ! Demandez, à présent, à la cadette si elle consent à me prendre pour mari.Le roi retourna encore chez lui, accablé de douleur et se croyant perdu.Il fit appeler dans sa chambre Cendrillon, qui, comme d'ordinaire, était à la cuisine, avec les domestiques, et lui dit :— Je veux vous marier, mon enfant.— Je suis à vos ordres, mon père, répondit la jeune fille, étonnée.— Oui, vous marier à un loup.— A un loup, mon père !… s'écria-t-elle, tout effrayée.— Oui, mon enfant chérie, car voici ce qui m'est arrivé : le jour où je me suis égaré dans la forêt, j'ai passé la nuit dans un vieux château où je n'ai trouvé pour habitants que deux énormes loups, dont l'un, un loup gris, m'a dit qu'il lui faudrait avoir une de mes filles pour femme, sinon il n'y avait que la mort pour moi, et que de plus il mettrait tout mon royaume à feu et à sang. J'en ai déjà parlé à vos deux sœurs aînées, et toutes les deux elles m'ont répondu que, quoi qu'il dût arriver, elles ne consentiraient jamais à prendre un loup pour mari. Je n'ai donc plus d'espoir qu'en vous, ma fille chérie.— Eh bien ! Mon père, répondit Cendrillon, sans hésiter, dites au loup que je le prendrai pour mari.

 


 
 
posté le 07-06-2014 à 08:23:40

Le cheval enchanté

Il était une fois un jeune homme du nom de Tag possédant douze juments qui donnèrent naissance ensembles à onze jolies pouliches alezanes et un affreux gringalet bleu.

 


 
 
posté le 14-05-2014 à 10:59:36

La légende des pierres de Plouhinec

Bernez aimait Rozenn qui le lui rendait bien. Mais de mariage entre eux, il ne pouvait être question, car Bernez n'était que valet de la ferme du père de Rozenn.

 


 
 
posté le 12-05-2014 à 08:53:49

La Légende de Louënn KERMENOU

Il y avait un marchand, nommé Jean Kerménou, qui avait gagné une grande fortune. Il avait plusieurs navires sur la mer, et il allait dans les pays lointains avec des marchandises de son pays, qui lui coûtaient peu de chose, et qu'il revendait très avantageusement. Il n'avait qu'un fils, nommé Louenn, et il désirait le voir devenir marchand et homme de mer, comme lui. Aussi, un jour, lui parla-t-il de la sorte :— Voici que je me fais vieux, mon fils, et, après avoir beaucoup travaillé, toute ma vie, et m'être donné beaucoup de mal, je voudrais rester enfin tranquille, à la maison, pour attendre la mort, quand il plaira à Dieu de me l'envoyer. Mais, vous, qui êtes jeune et plein de force et de santé, je voudrais vous voir travailler et voyager, comme je l'ai fait, car tout homme, dans ce monde, doit travailler pour vivre. Je vais donc vous donner un navire, chargé de marchandises du pays, que vous irez vendre dans les pays lointains ; vous reviendrez avec une autre cargaison de marchandises étrangères, et apprendrez ainsi le commerce et augmenterez votre avoir.Louenn, qui ne désirait rien tant que de quitter la maison de son père et de voyager au loin, entendit ces paroles avec une grande joie. On lui chargea donc un navire de toutes sortes de marchandises et il partit, muni de lettres pour les pays où il se rendait. Les vieux matelots de son père étaient avec lui, et, après une longue navigation, avec toutes sortes de temps, et du bon et du mauvais, il arriva dans une ville dont je ne sais pas le nom. Il présenta les lettres de son père, reçut bon accueil, vendit bien sa cargaison et en fit beaucoup d'argent.Un jour qu'il se promenait par la ville, il vit un rassemblement de curieux et entendit des aboiements de chiens. Il s'approcha, et fut fort étonné de voir le cadavre d'un homme livré en pâture à un troupeau de chiens. Il demanda ce que cela signifiait, et apprit que cet homme avait beaucoup de dettes, et qu'après sa mort, son corps avait été livré en pâture aux chiens, selon la coutume du pays, à l'égard de ceux qui mouraient insolvables. Louenn eut pitié de ce pauvre mort et dit :— Chassez les chiens ; je paierai ses dettes et lui ferai rendre les derniers devoirs.On arracha le cadavre aux chiens, et Louenn fit publier par la ville que tous ceux à qui cet homme devait quelque chose n'avaient qu'à venir le trouver et ils seraient payés.Il se présenta beaucoup de monde, et il lui fallut une grande somme d'argent pour les désintéresser tous ; puis, quand personne ne réclama plus rien, le cadavre fut enseveli et mis en terre avec les honneurs convenables.Quelques jours après, Louenn Kerménou remit à la voile, pour revenir dans son pays, avec le peu d'argent qui lui restait, et sans acheter d'autres marchandises. Comme il était en mer avec ses matelots, ils aperçurent un navire tout tendu de noir :— Que signifie ceci ? Se demandèrent-ils ; il faut aller voir.Et ils se dirigèrent vers le navire tendu de noir, et, quand ils furent auprès, Louenn cria à ceux qui le montaient :— Pourquoi êtes-vous ainsi tendus de noir ? Vous est-il arrivé quelque malheur ?— Oui, il y a malheur assez ! Lui répondit-on.— Qu'est-ce donc? Parlez, et si nous pouvons vous être utiles, ce sera avec plaisir.— Il y a un serpent qui habite dans une île, près d'ici, et, tous les sept ans, il faut lui livrer une princesse du sang de notre famille royale.— La princesse est-elle avec vous ?— Oui, elle est avec nous et nous la conduisons au serpent, et voilà pourquoi notre navire est tendu de noir.Louenn, à ces mots, monta sur le navire tendu de noir et demanda à voir la princesse. Quand il vit combien elle était belle, il s'écria :— Cette princesse ne sera pas la proie du serpent !— Hélas ! répondit le maître du navire, il nous faut la lui conduire, ou il mettra tout le royaume à feu et à sang.— Je vous dis qu'elle ne sera pas conduite au serpent, et qu'elle viendra avec moi. Je vous donnerai en échange beaucoup d'argent, et vous pourrez acheter ou enlever, quelque part ailleurs, une autre princesse, que vous livrerez au serpent.— Si vous nous donnez assez d'argent…— Je vous en donnerai à discrétion.Et il leur donna tout l'argent qui lui restait et emmena la princesse sur son navire.Les gens du navire tendu de noir allèrent alors chercher une autre princesse, et Louenn Kerménou s'en retourna dans son pays, avec celle qu'il leur avait achetée. Mais, il n'avait plus d'argent, ayant tout donné.Quand le vieux marchand apprit que le navire de son fils était rentré au port, il se hâta de s'y rendre et lui demanda :— Eh bien ! Mon fils, avez-vous fait un bon voyage ?— Oui, vraiment, mon père, il a été assez beau, répondit-il.— Que rapportez-vous ? Faites-moi voir, Louenn conduisit le vieillard à sa cabine et lui dit, en lui montrant la princesse :— Voyez, mon père, voilà ce que je rapporte.— Oui, une belle fille, comme il y en a beaucoup dans ces pays-là ; mais, vous avez de l'argent aussi, puisque vous n'avez pas de marchandises ?— J'ai eu beaucoup d'argent, il est vrai, mon père; mais je n'en ai plus.— Qu'en avez-vous donc fait, mon fils ?— J'en ai employé une moitié, mon père, à racheter et à faire ensevelir convenablement le cadavre d'un pauvre homme jeté en pâture aux chiens, parce qu'il était mort sans pouvoir payer ses dettes; et j'ai donné l'autre moitié pour cette belle princesse, que l'on conduisait à un serpent, pour être dévorée par lui.— Il n'est pas possible que vous ayez fait tant de folies, ou vous n'êtes qu'un sot, mon fils !— Je ne vous dis que la vérité, mon père.— Eh bien ! Disparaissez de devant mes yeux, et ne remettez jamais les pieds dans ma maison, ni vous ni votre princesse; je vous maudis.Et le vieillard s'en alla, furieux.Louenn était fort embarrassé ; où aller avec sa princesse, puisque son père ne voulait pas le recevoir, et qu'il n'avait plus d'argent ? Il se rendit chez une vieille tante qu'il avait, dans la ville, et lui conta tout : comment il avait employé son argent à payer les dettes d'un homme mort insolvable et à racheter la belle princesse qu'elle voyait auprès de lui, et que l'on conduisait à un serpent; et comment enfin son père leur avait donné sa malédiction à tous deux, en leur défendant de remettre jamais les pieds dans sa maison.La tante eut pitié d'eux, et leur donna l'hospitalité.Mais, bientôt Louenn voulut épouser la princesse. Il se rendit auprès de son père, pour solliciter son consentement.— La fille est-elle riche ? Lui demanda le vieillard.— Elle le sera, un jour, mon père, puisqu'elle est fille de roi.— Oui da ! Quelque drôlesse, qui vous aura fait croire qu'elle est fille de roi : faites comme il vous plaira, du reste ; mais, vous n'aurez rien de moi, si vous l'épousez.Louenn s'en retourna tout triste et raconta à la princesse et à sa tante la réception que lui avait faite son père. Quoi qu'il en soit, le mariage fut célébré, la tante en fit les frais et céda aux jeunes époux une petite maison, qu'elle possédait, non loin de la ville, et où ils se retirèrent.Environ neuf ou dix mois après, la princesse donna le jour à un fils, un fort bel enfant.Un oncle de Louenn, un frère de sa mère, avait aussi des navires sur la mer, pour aller faire du commerce dans les pays lointains. Il se faisait vieux, il était riche aussi et ne voulait plus naviguer. Il confia à son neveu un beau navire, chargé de marchandises, pour aller les vendre dans les pays où le soleil se lève. Quand la princesse apprit cela, elle dit à son mari qu'il fallait mettre leurs portraits à tous deux et celui de leur enfant, bien ressemblants, à l'avant du navire. Ce qui fut fait. Louenn fit alors ses adieux à sa femme, embrassa tendrement son enfant, et mit à la voile. Il fut jeté par le vent, sans qu'il en sût rien, dans la ville où habitait le père de sa femme. Les gens de la ville accoururent pour voir son navire, et, quand ils virent les trois portraits sculptés à l'avant, sous la misaine, ils reconnurent dans l'un d'eux la fille de leur roi, et allèrent en avertir celui-ci. Le roi courut aussitôt au navire, et, dès qu'il vit le portrait, il s'écria :— Oui, c'est bien ma fille ! Serait-elle donc encore en vie ? Il faut que je m'en assure, à l'instant.Et il demanda à parler au capitaine du navire. Quand il vit Louenn, il reconnut facilement que c'était l'homme dont le portrait se trouvait avec celui de sa fille, à la proue du navire, et il lui dit :— Ma fille est sur votre navire, capitaine ?— Excusez-moi, seigneur, lui répondit Louenn, il n'y a ni fille ni femme sur mon navire.— Je vous dis qu'elle est ici, quelque part, et il faut que je la voie, à l'instant.— Croyez-moi, seigneur, votre fille n'est pas sur mon navire.— Où donc est-elle ? Car vous la connaissez, sans doute, puisque son portrait est près du vôtre, sur l'avant de votre navire.— Je ne saurais vous dire, seigneur, où est votre fille, car je ne la connais pas.Louenn ne voulait pas avouer, de crainte qu'on ne lui enlevât sa femme. Le roi était fort en colère, et dit :— Nous verrons bien, tout à l'heure; et quant à toi, tu auras la tête tranchée.Et il visita tout le navire, avec ses deux ministres et quelques soldats, qui l'accompagnaient, et, comme ils ne trouvèrent pas la princesse, Louenn fut jeté en prison, en attendant qu'on lui fît tomber la tête, le lendemain, et son navire fut livré en pillage au peuple, et ensuite incendié.Louenn, dans sa prison, conta ses aventures à son geôlier, qui paraissait s'intéresser à son sort. Il lui dit comment son père l'avait chassé de sa maison, parce qu'il avait employé tout l'argent qu'il avait eu de sa cargaison à racheter un homme mort qui avait été jeté en pâture aux chiens et à lui faire rendre les derniers devoirs, et à délivrer une belle princesse d'un serpent auquel on la conduisait, laquelle princesse il avait épousée et lui avait donné un fils ; un frère de sa mère lui avait confié un navire pour aller commercer dans les pays lointains, du côté du Levant, et il avait mis sur l'avant de ce navire le buste de sa femme, le sien .propre et celui de leur enfant, sculptés en bois et fort ressemblants. Le roi prétendait reconnaître, dans le buste de sa femme, celui de sa fille, qu'il croyait avoir péri, victime du serpent, et, comme il ne la retrouva pas sur le navire, puisqu'il est vrai qu'elle n'y était pas, étant restée à la maison avec son enfant, il l'avait fait jeter en prison, et son navire avait été pillé par le peuple, puis incendié.— Ainsi donc, répondit le geôlier, vous avez sauvé du serpent la fille du roi, et elle est, à présent, votre femme?— Je l'ai achetée au capitaine d'un navire qui la conduisait à un serpent, dans une île, et, selon ce qu'elle dit, elle serait fille d'un roi, mais je ne sais de quel roi.Le geôlier courut faire part au roi de ce qu'il venait d'entendre. Le roi donna l'ordre d'amener, sur-le-champ, le prisonnier en sa présence, et, quand il eut entendu son histoire, il s'écria :— C'est sûrement ma fille ! Où est-elle ?— Elle est restée à la maison, dans mon pays, avec son enfant, répondit Louenn.— Il faut me l'aller chercher, vite, pour que je la voie encore, avant de mourir !Et l'on donna un nouveau navire à Louenn, pour aller chercher la princesse et la ramener à son père. Les deux premiers ministres du roi reçurent aussi l'ordre de l'accompagner, dans la crainte qu'il ne revînt pas. Ils arrivèrent sans encombre dans le pays de Louenn, et s'en retournèrent aussitôt, ramenant la princesse et son enfant.

 


 
 
posté le 04-05-2014 à 11:51:25

La légende de la Fée de l'île du Loch

L'île du Loc'h  est  la plus grande des Glénans, même en déduisant la surface très variable, (4 à 5 hectares au minimum), d'un étang qui occupe le centre de l'île et lui donne son nom. L'eau de cet étang est saumâtre et les bords marécageux n'évoquent guère le souvenir de la Fée du Loch, dont la légende, fort embellie, est racontée par Emile Souvestre.

 


 
 
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