posté le 15-07-2014 à 03:41:40

ST SERVAN... le berceau de ST MALO, devenu un quartier(fin)

St Servan c'est également la cité d'Aleth...

 

Vue du ciel(trouvée sur le net)

La cité romaine d'Aleth était le centre d'une région agricole : plus de 500 établissements agricoles édifiés à l'époque romaine ont été identifiés dans un rayon de 35 kilomètres. Le petit village maritime devint une cité importante dotée d'une véritable enceinte fortifiée. Elle est en partie abandonnée pour Corseul à la fin du règne d'Auguste(14 ap. J.-C.) mais reprend de l'importance lorsque la crainte des Barbares pousse les Romains à dégarnir Corseul pour regrouper leurs troupes à Aleth. La cité devient la capitale de la civitas (du district) des Coriosolites pendant cent ans. Puis vers 370, les troupes cantonnées à Aleth quittent la ville pour assurer la défense des frontières orientales de l'Empire. C'est à cette époque que les premiers Bretons débarquent. En 420, Aleth est toujours la capitale d'une civitas romaine mais l'administration romaine a déserté la ville.

 

 

 

Des pans du mur d'enceinte de l'ancien castellum romain épais d'un mètre cinquante d'épaisseur sont toujours visibles. Dans le port Solidor, les archéologues ont découvert les restes d'une station de pompage remontant à l'époque romaine qui permettait l'approvisionnement des bateaux en eau douce et qui comprenait une machinerie de 1 500 kilos avec des pistons de bronze et soupapes de cuivre; elle alimentait sept canalisations qui, elles-mêmes, débouchaient sur des fontaines.

La cité continue à être un port actif après le départ des Romains. Elle devient le siège d'un évêché (attesté à partir du VIIIème siècle) et est dotée d'une cathédrale (Saint-Pierre), construite à l'époque carolingienne en style roman, dont subsistent aujourd'hui le chœur et les soubassements.

L'installation des Vikings sur la Rance pendant 30 ans est sans doute à l'origine de la reconstruction de la cathédrale vers 150 sur le rocher voisin de Saint-Malo par l'évêque Jean de Châtillon. En 1255, Guillaume du Mottay conduit une révolte des Servannais contre la prééminence de Saint-Malo.

 

 

 

Aux XVII et XVIIIe siècles, la ville se développe de part et d'autre de l'artère principale, aujourd'hui rue Ville-Pépin, parallèle à la grêve des Bas-Sablons. Au XIXe siècle, un somptueux hôtel de ville est édifié sur la place centrale par Béziers-Lafosse.

 

Sous la monarchie, l'Empire et la troisième République, on construit des bateaux dans l'anse Solidor, à la Cité et à Solidor.

St Servan est en fait  si l'on décide se s'y promener un peu un véritable labyrinthe aux trésors, d'anciens édifices vous ravieront tant par leur authenticité que par leur austérité..

  • Les ruines de la cathédrale carolingienne.

 

  • Le fort de la Cité et les réseaux souterrains allemands.

  • Le barrage de la Rance et l'usine marémotrice.
  • l' Ar Zenith, dundee sénan , môle de l'ancien arsenal.
  • L'embouchure de la Rance (fleuve maritime).
  • Le port de Solidor.
  • L'anse et la plage des Bas-Sablons.
  • Le phare des bas sablons sur le quai de la plage du même nom.
  • Le petit port Saint Père.

  • Ancienne place forte gallo-romaine, la cité d'Aleth. Le chemin des douaniers autour de la Cité d'Aleth.
  • Le cimetière marin du Rosais, face à la Rance.
  • L'église paroissiale Saint Pierre.
  • L'église paroissiale St Jean l'Evangéliste 1963architecte
  • Le jardin du Rosais.
  • Le parc, le jardin botanique et le château de la Briantais.

  • Le grand Aquarium.
  • La Roseraie Sainte Anne.
  • La Malouinièrede la Ballue (lycée où j'ai passé mon bac)
  • Ecole du Petit Trianon 1956,architecte: Murat,fresques de Geoffroy Dauvergne, peintures recouvertes ou enfermées dans un placard, une autre percées de clous.
  • L'ancien commissariat à la marine de Solidor.
  • La statue de la Vierge de Caravanier sur son îlot de la Rance( encore appelé îlot de Bizeux).
  • La chapelle de l'Hôpital général (XVIIIe siècle).
  • L'anse et la plage du Four à chaux.
  • L'ancien hôpital du Rosais (XVIIIe siècle).

Ce quartier de St Malo regorgeant de demeures anciennes tel le domaine de la Ville Huchet(devenu un fort beau camping), ne pourra que vous étonner, n'hésitez pas à demander votre chemin pour vous retrouver devant de somptueuses malounières où les murs vous racontent encore l'histoire de certains riches grands armateurs.

Tags: #bretagne
 


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posté le 10-07-2014 à 07:57:02

La légende de la fée de l'ile du Loch

L'île du Loc'h  est  la plus grande des Glénans, même en déduisant la surface très variable, (4 à 5 hectares au minimum), d'un étang qui occupe le centre de l'île et lui donne son nom. L'eau de cet étang est saumâtre et les bords marécageux n'évoquent guère le souvenir de la Fée du Loch, dont la légende, fort embellie, est racontée par Emile Souvestre.

 

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Jadis, dans le pays de Léon, vivaient Houarn et sa fiancée Bellah ; tous deux s'aimaient tendrement mais ne pouvaient se marier faute d'argent pour se mettre en ménage et acheter une petite vache et un pourceau maigre. La mort dans l'âme, Houarn un jour se résolut à tenter au loin la fortune et se mit en route avec deux reliques que lui donna sa fiancée, la clochette de saint Koledok qui sonne en cas de péril, et le couteau de saint Corentin qui détruit les maléfices. Bellah conserva le bâton magique de saint Vouga pour pourvoir rejoindre Houarn en cas de besoin.

Arrivé à Pont-Aven, le pauvre voyageur entendit parler de la Groac'h de l'île du Loc'h, plus riche que tous les rois réunis de la terre, car un courant diabolique lui apportait les trésors de tous les navires engloutis. Bien des audacieux étaient partis à leur conquête, mais on n'avait jamais revu aucun de ces téméraires. Malgré tous les conseils, Houarn résolut d'aller s'en emparer et se fit conduire à l'île du Loch, Arrivé au bord de l'étang, qui en occupe le centre, il voit se Balancer près du bord un bateau en forme de cygne ; il y monte, mais aussitôt la nacelle s'anime et entraîne l'impudent au fond des eaux.

 

Sans trop savoir comment, le Léonard se trouva dans le palais merveilleux de la Groac'h ; la fée le reçut avec empressement et lui donna à boire cinq douzaines de gobelets d'excellent vin. Ces libations firent oublier au pauvre Houarn ,Bellah et ses serments, et il accepta avec joie l'offre de devenir l'époux de la Sirène. C'en était fait de son âme, quand, grâce au couteau de saint Corentin, un poisson qu'il allait découper, et qui venait d'être pêché par la sorcière, l'avertit que, malgré sa forme, il n'était qu'un ancien fiancé de la fée, et que pareil sort l'attendait lui-même s'il demeurait dans ce palais. Houarn voulut fuir, mais la Groac'h le saisissant avec un filet magique, qu'elle portait toujours à sa ceinture, le transforma en grenouille.

 

 

Heureusement pour l'infidèle, à cet instant la clochette de saint Kolédok tinta jusqu'à Lannilis, et Bellah vola au secours de son fiancé ; grâce à son bâton magique elle parvint en quelques instants à l'étang enchanté. En route, sur les conseils d'une ancienne victime de la Groac'h, elle s'habilla en homme et apprit que, si elle parvenait à s'emparer du filet maudit, la fée deviendrait impuissante.

Le costume de Bellah trompa la sirène, la jeune fille sut la séduire et obtint la faveur de pêcher elle-même les poissons du vivier, mais, à peine en possession du filet magique, elle le ,jeta sur la Groac'h et la métamorphosa en crapaud. Le couteau de saint Corentin rendit la forme humaine à tous les anciens fiancés de la fée, et Houarn et Bellah, chargés de merveilleux trésors, revinrent à Lannilis.

 


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posté le 07-07-2014 à 06:30:33

St Servan, le berceau de St Malo(suite)

 

 

La tour Solidor est un donjon composé de trois tours réunies par de petites courtines et est située au débouché de la Rance.

 Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis juillet 1886;

Son nom est dérivé de "steir" et de "dor" qui en breton signifie "porte de la rivière".

En 1588,les Malouins se sont emparés de la tour pour le compte du duc de Mercoeur,chef de la Ligue de Bretagne.Elle était seulement gardée par cinq ou six hommes.Un capitaine y fut mis en place en 1590 avec trois soldats,une servante et deux chiens de guet.

En 1636,Louis XIII ordonna d'y faire des réparations.

En 1694,la garde de la tour fut confiée aux habitants de Saint-Servan.L'ingénieur Siméon de Garengeau en dressa alors des plans pour en améliorer la défense.

En 1756,on remplaça le pont-levis de l'entrée par un pont en pierre.

L'histoire et l'évolution des technologies militaires ayant rendu son usage initial caduc, la tour fut transformée

en prison pendant la Révolution et l'Empire.Des prêtres,des religieuses et des militaires y furent enfermés.Des graffitis sont encore lisibles sur les portes intérieures qui fermaient les cellules.La tour Solidor est affectée au service de la Marine par un arrété du 29 Germinal An XII.

En 1886,le ministère de la Marine la cède à l'administration des Monuments Historiques.Elle est alors restaurée par l'architecte

Albet Ballu qui la dote de son grand toit actuel.

Elle héberge depuis 1970 un

musée des cap-horniers qui réunit les collections du musée de Saint-Malo sur la navigation au long cours et l'histoire de ces formidables marins (cartes,maquettes,instruments de navigation...). Son aspect actuel est un peu différent de celui qu'il avait au début du XXe siècle, il ne subsiste en effet comme bâtiment que la tour et le corps de garde.

De la cale Solidor, un bac passagers et véhicules traversait régulièrement la Rance vers

Dinard, avant la mise en service du Barrage de la Rance.

On peut repérer à marée basse,les vestiges d'une chaussée en pierre qui menait au port gallo-romain,le niveau de la mer étant de 8 m plus bas qu'aujourd'hui.

 

 

 

Tags: #bretagne
 


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posté le 04-07-2014 à 07:02:02

Les lavandières de la nuit(kannerez-noz ou chanteuses de la nuit)

 

« On appelle lavandière de nuit(kannerez-noz) des femmes blanches qui lavent leur linge en chantant, au clair de lune, dans les fontaines écartées ; elles réclament l'aide des passants pour tordre leur linge et cassent les bras à qui les aide de mauvaise grâce.»

 

En fait le mythe des lavandières de nuit est présent dans de nombreuses régions, sous des noms diverses.

Les lavandières nocturnes appartiennent à la grande famille des dames blanches. Si la raison de leur présence connait de nombreuses variantes, elles ont pour l'essentiel des caractéristiques communes :

Elles ne se manifestent que la nuit, et plutôt les nuits de pleine lune ou de la toussaint. En bretagne, on les trouve au Yeun Ellez(Monts d'arrée)

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Yeun Ellez ou le Marais des Enfers

 

Elles n'apparaissent qu'aux hommes seuls.

Elles sont un mauvais présage et sont dangereuses si on les approche.

Elles sont souvent âgées, d'un aspect pitoyable, mais restent robustes.

Elles sont les fantômes de femmes mortes qui reviennent pour expier une faute dont l'origine varie :

 

 Les mères infanticides

Selon George Sand les lavandières de nuit sont des mères qui sont maudites pour avoir tué leurs enfants:

<dl><dd>
« Les véritables lavandières sont les âmes des mères infanticides. Elles battent et tordent incessamment quelque objet qui ressemble à du linge mouillé, mais qui, vu de près, n'est qu'un cadavre d'enfant. Chacune a le sien ou les siens, si elle a été plusieurs fois criminelle. Il faut se garder de les observer ou de les déranger ; car, eussiez-vous six pieds de haut et des muscles en proportion, elles vous saisiraient, vous battraient dans l'eau et vous tordraient ni plus ni moins qu'une paire de bas. »
</dd><dd></dd></dl>

Les lavandières malhonnêtes

Selon une autre tradition, il s'agit de lavandières qui étaient chargées de laver le linge des pauvres. Par cupidité, elles remplaçaient le savon par des cailloux avec lesquels elles frottaient le linge. Non seulement celui-ci ne pouvait redevenir vraiment propre, mais il était terriblement abimé par ce traitement. Pour les punir de ce forfait, elles ont été condamnées à laver éternellement des linges qui restent sales.

 

Les laveuses de linceuls

Selon une tradition bretonne, il s'agit de défuntes qui ont été ensevelies dans un linceul sale.

 

Les travailleuses du dimanche

Il s'agirait de lavandières qui auraient transgressé la règle religieuse du repos dominical et, de ce fait, seraient condamnées à travailler pour l'éternité.

 

Les risques encourus

 

Lorsqu'un passant s'approche, les lavandières lui demandent de les aider à essorer en les tordant leurs linges ou linceuls. Il faut alors impérativement le tordre dans le même sens qu'elles pour qu'elles se lassent et abandonnent. Malheur à celui qui se trompe, il a les bras happés et brisés par le linge qui finit par l'entourer jusqu'à l'étouffer. S'il refuse de les aider elles l'enroulent dans les linges et le noient dans le lavoir, tout en le frappant avec leurs battoirs.

 

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Voici l'histoire de Job Postic telle que les anciens la raconte :

 

Il y a bien longtemps, Job Postic, la veille du jour des morts, était aller (trop !) boire ; la nuit venue, il se met en chemin ; il rencontre l'Ankou, reçoit plusieurs avertissements, mais continue sa route et croise les lavandières.
Dès qu'elles aperçoivent le joyeux compagnon, toutes accourent avec de grands cris en lui présentant leurs suaires et lui criant de les tordre pour en faire sortir l'eau ;


" Un petit service ne se refuse pas entre amis, dit il gaiement, mais chacune son tour mes belles lavandières, un homme n'a que deux mains, pour tordre comme pour embrasser ".

Il dépose son bâton de marche à terre et prend le bout du drap que lui présente l'une des mortes, en ayant soin de tordre du même côté qu'elle car il avait appris des anciens que c'était le seul moyen de ne pas être brisé. Mais pendant que le linceul tournait ainsi, d'autres lavandières entourent Job, qui reconnaît là sa tante et ses soeurs, sa mère et sa femme. Toutes crient : " Mille malheurs à qui laissent brûler les siens dans l'enfer ! Mille malheurs !"
Et elles secouent leurs cheveux épars, levant leurs battoirs blancs, et criant " Mille malheurs!"

Job sent ses cheveux se dresser sur sa tête ; dans son trouble, il oublit la précaution prise jusqu'alors et se met à tordre de l'autre côté. A l'instant même, le linceul serre ses mains comme un étau, et il tombe broyé par les bras de fer de la lavandière...
Tags: #bretonnes
 


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posté le 30-06-2014 à 07:50:42

ST SERVAN... le berceau de ST MALO, devenu un quartier

ancien blason de St Servan

 

Nous avons dès lors fait le tour de la fameuse cité corsaire du mieux que j'ai pu vous le raconter, il nous reste maintenant un dernier quartier  du Grand St Malo à découvrir. C'est en fait son berceau si l'on revient à la cité d'Aleth et à Maclow(dans des articles précédents). Je vous fais un bref récapitulatif de l'histoire que j'ai déjà contée.

 

Souvenirs de 39-45 à la cité d'aleth

 

Après les guerres incessantes entre Francs et Bretons et les invasions normandes au début du Xème siècle, les habitants de l'antique Alet migrent vers la cité actuelle dont la position permet une défense plus solide. C'est sur cet îlot rocheux qu'accoste en provenance du Pays de Galles, Mac law. Evangélisateur et fin politique celui-ci impose alors sa foi et son autorité sur toute une partie du domaine des Coriosolites. Il donnera au "rocher" son nom : Saint-Malo

En 1146, Jean de Chatillon, évêque d'Alet transfère le siège épiscopal sur l'îlot rocheux. Il étend la ville et la fortifie: des remparts sont élevés, renforcés de nombreuses tours dont "La Découvrance".

A cette époque, à la tombée de la nuit, une milice monte la garde sur les remparts tandis que les "chiens du guet" sont lachés sur les grèves qui les entourent pour protéger les chantiers navals installés aux pieds des fortifications.

St Servan, ville à part entière va faire partie de la réunion de plusieurs villes comme Paramé ou Rothéneuf en 1967 pour ne plus constituer que le Grand St Malo. Le quartier n'en possède pas moins des curiosités à voir et une longue histoire.
Pour nous y rendre, nous allons passé par les passerelles surplomblant les écluses qui séparent les bassins du port  de St Malo de la baie et de l'eau libre.

 

passerelle surplombant les écluses

 

Parfois cocasse et accompagné des mots du capitaine Haddock un éclusage est toujours un spectacle irrésistible(croyez en un marin). On entasse dans un minimum d'espace un maximum de voiliers ou cabin cruiser qui ne font pas toujours bon ménage.

 

Bateaux en attente dans l'écluse pour sortir en mer

 

 Les bonnes manières se perdent un peu à certains moments et les noms d'oiseaux fusent d'un bord à l'autre.

 

Concurrents de la Course du Rhum toujours en attente d'éclusage

 

Le pire est probablement l'éclusage des monstres de la Route du Rhum mais ces grands navigateurs sont plus sereins que l'armada de plaisanciers soucieux de ne pas perdre une minute de navigation durant leur week end. De suite après les quais où reposent les passerelles, nous pénétrons dans St Servan qui possède un peu un double visage, de minuscules ruelles bordées de belles maisons où règne un calme olympien tranchent  avec la rue principale extrêmement commerçante où les bouchons ne sont pas rares surtout depuis qu'elle est devenue quasi piétonne.

 

Rue Ville Pépin

 

Tout juste dans l'avant port, à toucher la gare maritime de la Bourse, la Marina des Bas Sablons a fait son appartition depuis déjà un long moment, j'avoue ne plus me souvenir de sa mise en service. Elle devait permettre de désengorger le Port Vauban devenu beaucoup trop petit face à la recrudescence de la plaisance.

 

Marina des bas sablons

 

 Aucune écluse ici, juste une marche qui empêche les grosses unités de pénétrer où de sortir selon  l'amplitude des marées. Il n'a guère fallu de temps pour que les pontons vides se remplissent et que la liste d'attente pour obtenir une place ne vienne faire concurrence à celle du Port Vauban.

 

Plage des bas sablons

 

Une grand plage de sable fin se trouve à proximité, quant à l'autre côté il donne accès aux commerces de proximité et surtout à une minuscule crique  surplombée par la tour Solidor.

 

Tags: #bretagne
 


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kryspassions  le 01-07-2014 à 06:03:31  #   (site)

Coucou
Et c'est pas fini! lol
Bisous

josiane/tachka  le 30-06-2014 à 19:46:11  #   (site)

Et encore de belles découvertes grâce à toi !

 
 
posté le 27-06-2014 à 09:06:51

Aiguillettes de poulet à l'orange

 

 

 

 

Pour 4 personnes :

 

- 600 grs de blancs de poulet

- 2 oranges

- 1/2 citron

- 40 grs de beurre

- 1 cuillère à soupe de farine

- Cayenne, sel et poivre

 

Prélevez le zeste d'une orange et taillez le en fins bâtonnets. Faites le blanchir 2 minutes dans l'eau bouillante.

Coupez les blancs de poulet en larges lanières dans le sens de la longueur. Salez , poivrez et farinez légèrement.  Faites les sauter à la poêle dans du beurre chaud en les retournant régulèrement. Une fois qu'elles sont bien dorées, mouillez avec le jus des deux oranges. Poursuivez la cuisson 5minutes. Ajoutez les zestes. Relevez avec une pointe de cayenne et un filet de citron.

Accompagnez de blé ou de riz

Tags: #recettes
 


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posté le 24-06-2014 à 06:52:11

L'intra Muros de St Malo

 

 

Plan de l'intra muros

Nous avons donc fait le tour des remparts ce qui nous a permis d'apercevoir juste au pied des murs au niveau de la Grand'porte, les diffférents bassins qui constituent le port de St Malo. Certains servent exclusivement au commerce et on y aperçoit d'énormes cargots le long des quais, chargeant ou déchargeant leurs marchandises. D'autres entourées par les chantiers fourmillent d'une activité incessante, il y a toujours un bateau à remettre en état ou à caréner. Le plus proche de la ville est le bassin Vauban, c'est là que la première marina de St Malo a vu le jour avec sa capitainerie, ses nombreux pontons où peu à peu se sont entassés comme des sardines des voiliers de toutes catégories. C'est ici, également que l'on peut admirer les grands trois mâts qui font escale ou bien encore les monstres participant à la Route du Rhum.

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Les bassins de St Malo

Un peu plus loin juste en contrebas  de la porte de Dinan(la plus proche du môle et de son phare), une cale fort animée en été sert aux navettes qui font la liaison régulière entre St Malo-Dinard-Le Cap Fréhel-Cancale et Cézembre(l'île à la plage d'or). Un peu plus en arrière, on  découvre la gare maritime de la Bourse où vous pourrez embarquer pours les îles anglo normandes ou l'Angleterre.

Et si maintenant,  nous entrions dans la ville corsaire aux immenses maisons de plusieurs étages qui malheureusement ne permettent pas au soleil de s'infiltrer. Pénétrons dans la cité par la porte Saint Vincent, la place est entièrement pavée, devenue depuis quelques années quasi piétonne, ce qui permet aux touristes de profiter de leur balade en toute tranquillité. Sur la droite, sévère et rigide le donjon construit par la duchesse Anne et maintenant transformé en musée surplombe le chateau proprement dit qui abrite l'hôtel de ville. St Malo est une ville touristique et vous ne serez donc pas étonnés par le nombre de restaurants, brasseries, crêperies et hôtels que vous pourrez y découvrir tout au long de votre périple. Une seule et même grande rue traverse la  cité de part en part(de la porte St vincent à la porte de Dinan), tout d'abord rue St Vincent, puis rue Porcon de la Barbinais elle devient subitement rue Broussais au détour d'un angle pour terminer par rue de Dinan.

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Rue Porcon de la Barbinnais

De multiples ruelles sombres et minuscules et autant d'impasses sillonnent la ville dans tous les sens mais ne vous inquiétez pas, difficle de se perdre, les remparts sont toujours apparents et on peut les rejoindre facilement après avoir descendu des escaliers ou des rues escarpées au nom parfois amusants (Rue Canal de mer bonne, rue du Chat qui danse, rue Corne de cerf, rue du Gras Mollet, rue de la Pie qui Boit, rue du Sans pareil et j'en passe...). Bordées de commerces les artères principales grouillent de monde durant les périodes de vacances.

On se sent tout petit lorsque l'on déambule entre les grandes façades des anciens hôtels des armateurs du temps passé. Dominant toutes ces imposantes construction la cathédrale Saint Vincent, datant du 12ème siècle fut quasi détruite durant la guerre puis rénovée mais sa flèche est toujours en cours de travaux , tellement fragile qu'elle a constamment besoin de rénovation.

La vieille ville a beaucoup souffert au cours des ans. C'est toutefois lors du dernier conflit mondial que ses blessures ont été les plus profondes : 80 % des bâtiments furent rasés par les bombardements et l'incendie qui suivit ...

Certains endroits, le plus souvent méconnus des touristes, rappellent encore son passé. Quelques vieux murs côtoient les édifices reconstruits, rares témoins épargnés d'une destruction presque totale. Au détour d'une de ces nombreuses ruelles vous pourrez dans un endroit fort peu fréquenté apercevoir la maison de la Duchesse Anne caractérisée par sa tour éffilée.

 

 

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Pan de mur d'origine

 

En passant d'un quartier à l'autre, vous aboutirez tantôt devant une petite église, tantôt devant une maison au cachet pittoresque.

 

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Anciens quartiers

 

Le calme des anciens quartiers épargnés par la cohue des touristes en mal de souvenirs tranche avec l'animation des rues commerçantes. Partez à leur recherche ! Entrez plus avant dans la ville , foulez plutôt les vieux pavés et pénétrez l'intimité des ruelles ! Vous y ferez des découvertes étonnantes : vieilles pierres, gargouilles tantôt grimaçantes, tantôt riantes, porches ornés d'anciennes pièces de granit parfois sculptées, portes anciennes et parfois monumentales !
Leur origine est souvent incertaine car leur histoire se perd dans la nuit des temps. La patine qui les couvre vous le dira peut-être, si vous la caressez ...

 

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Portail du 16ème

 

 

Mais St Malo c'est aussi des espaces verts, squares et jardins vous permettrons de vous reposer un peu tout en écoutant chuchoter les vieux murs qui en on tant à raconter...

 

 

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Petit square en plein centre ville

 

L'aministration de St Malo, se situe derrière la cathédrale au point le plus élevée de la ville, vous pourrez y accéder par une minuscule ruelle longeant le monument. Là se regroupent commissariat, sous préfecture, poste, tribunal,  hôtel des finances.

Tout au long de votre visite vous serez bien sûr accompagnés par les inévitables goëlands pailleurs, qui causent depuis quelques années des dommages aux cheminées de certains édifices. Très couleur locale, ils vous observent d'un air goguenard et parfois profitent d'un moment d'inattention pour venir vous taxer ce que vous êtes entrain de manger. Voraces et même parfois dangereux, ils leur arrivent d'attaquer pour voler la nourriture convoitée, attention  à leur gros bec crochu qui peut faire plus que pincer.

Pour en terminer avec St Malo et si vous êtes un peu paresseux, vous aurez toujours la possibilité d'emprunter le petit train qui vous emmène visiter la ville(son départ se situe porte St Vincent), il est dommage cependant qu'il ne parcourt que les endroits vraiment touristiques.

Tags: #bretagne
 


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josiane/tachka  le 24-06-2014 à 19:57:06  #   (site)

une belle balade que tu sais rendre très vivante. bisous et merci.

 
 
posté le 22-06-2014 à 08:18:40

François L'Olonnais, le plus cruel des pirates de son époque

 

Jean-David Nau, dit François l'Olonnais, (aussi dit l'Olonnais, l'Olonnois, Lolonois et Lolona) est considéré comme l'un des pirates les plus cruels et sanguinaires toutes époques confondues.

D'origine française, né aux Sables d'Olonne en 1633, il commit ses principaux actes de piraterie en compagnie de Michel Le Basque.

Suite à sa conquête des Amériques Centrale et du Sud, l'Espagne importe le produit des mines d'or et d'argent de son nouvel empire. Ces richesses transitent d'Amérique vers l'Espagne par la Flotte d'Argent. Une aubaine extraordinaire pour la piraterie qui se développe alors dansla mes des Caraïbes. Pays pauvre, l'Espagne tire toutes ses richesses de cet afflux et les Espagnols ne sont pas tendres envers ceux qui s'y attaquent. Ainsi, tousles flibudtiers sans exception, qu'ils soient Français, Hollandais, Anglais ou Indiens, étaient unis inconditionnellement par leur haine des Espagnols.

Certains étaient poussés par une motivation extrêmement forte, comme Daniel Monbars, dit « L'Exterminateur », Bartholoméo le Portugais ou encore Roche Brasileiro, dit « Le Roc ». Mais l'un des capitaines flibustiers les plus connus estle boucanier Jean-David Nau, dit l'Olonnois, et souvent nommé Lolonois ou même Lolona. Arrivé dans sa jeunesseaux Caraïbes, il avait dû subir les trois années d'engagement avant d'être admis dans la société des boucaniers. Les années qu'il connaît alors dans la forêt, avec le danger permanent d'être fait prisonnier par les lanciers espagnols et d'être brûlé vivant, font naître en lui une haine sans limite contre les Espagnols.

Après plusieurs années de chasse, le jeune boucanier décide de prendre la mer comme flibustier. Devenu pirate, l'Olonnois fait la preuve de son courage et de sa décision, si bien que le jour où le capitaine tombe au combat, on l'élit capitaine. Malgré plusieurs prises, il perd son navire dans une violente tempête. Toutefois sa réputation de capitaine corsaire lui permet, avec le soutien de Frédérick Deschamps de la Place, le gouverneur français de l'Ile de la Tortue, d'armer rapidement une nouvelle unité. L'Olonnois commence à acquérir une telle réputation de cruauté vis-à-vis de ses prisonniers que tous les navires espagnols, toutes les villes combattent contre lui jusqu'au dernier homme.

Après plusieurs bonnes prises, il fait naufrage non loin de Campêche au Mexique. Lorsque les Espagnols le débusquent, ils abattent tout l'équipage. L'Olonnois n'échappe à la mort qu'en se barbouillant de sang et en se cachant sous des cadavres. Dès le départ des Espagnols, il revêt l'uniforme d'un Espagnol, gagne Campêche, décide quelques esclaves avec lesquels il s'empare d'un canot et revient à la rame à la Tortue. De nouveau, l'Olonnois parvient, avec l'aide du gouverneur, à armer un navire. Tandis que les Espagnols fêtent leur victoire sur le pirate qu'ils craignaient tant, l'Olonnois guette déjà sur son troisième navire les galionsespagnols devant La Havane.

C'est avec Michel Le Basque, autre grand chef flibustier, que l'Olonnois entreprend en 1666 la première grande expédition de flibustiers contre le continent sud-américain. Les deux hommes réunissent pour cette campagne huit voiliers et un corps de débarquement de 650 hommes sous leurs ordres. Sur le chemin de Maracïbo (aujourd'hui au Vénézuela), objectif de leur raid, ils s'emparent de quelques bonnes prises, dont un grand voilier espagnol chargé de cacao et de 300 000 talers d'argent.

Maracaïbo, située à l'extrémité du lac du même nom, est reliée à la mer par un étroit chenal défendu par un fort. L'Olonnois et le Basque débarquent leurs troupes hors de portée des canons du fort et le prennent d'assaut. Puis ils font route dans le chenal et attaquent la ville, qui comptait alors 4 000 habitants, et qui se défend âprement. Alors qu'ils sont encore occupés à piller, les flibustiers apprennent qu'un détachement espagnol a été envoyé en renfort. L'Olonnois marche à la rencontre de cette troupe avec un groupe de 380 hommes, et les met en pièces non loin de la petite ville de Gibraltar. Les Espagnols perdent 500 hommes, tandis que les flibustiers ne comptent que 40 morts et 30 blessés. L'Olonnois passe six semaines dans la ville de Gibraltar, qu'il met à sac, réunissant un riche butin. Mais une épidémie se déclare dans les rangs des pirates. Ils mettent alors la ville en feu et reviennent vers Maracaïbo, qu'ils pillent à nouveau, cette fois radicalement. Le butin des flibustiers s'élève à 260 000 pièces de huit réaux et environ 100 000 couronnes d'objets de culte et de bijoux.

Après la prise de la ville vénézuélienne, l'Olonnois envisage de dévaster et de piller un pays tout entier,le Nicaragua espagnol. Fort de son succès à Maracaïbo, il rassemble six navires et 700 flibustiers. Le premier objectif de la campagne est le cap Gracia a Dios (aujourd'hui au Honduras), mais la flottille est prise par la tempête et les courants poussent les flibustiers dans le golfe du Honduras. Ils décident de « nettoyer » les côtes du golfe, c'est-à-dire de les piller jusqu'à ce que les conditions météo leur permettent de poursuivre leur expédition. Leurs victimes sont de petites agglomérations de pêcheurs de tortues, généralement des Indiens. Les flibustiers détruisent leurs cabanes et volent leurs embarcations, sapant ainsi les bases de l'existence de ces Indiens. Leur butin est maigre, mais la haine qu'ils éveillent est puissante.

Leur première proie, de quelque importance, est un voilier espagnol armé de 20 canons, à Puerto Caballo. L'Olonnois se décide à marcher vers l'intérieur des terres. Il force des prisonniers à lui servir de guides vers la ville de San Pedro. La progression est difficile pour les flibustiers, non seulement à cause des obstacles naturels, mais aussi du fait des attaques incessantes des Espagnols qui ont été informés des projets de l'Olonnois. Au cours de cette marche, rapporte Alexandre Olivier Exquemelin (ou Oexmelin ou Exmelin), l'Olonnois exerce contre les prisonniers espagnols la cruauté qui lui est usuelle :

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- « II avait pour habitude de tailler en pièces et d'arracher la langue aux personnes qui n'avouaient rien sous la torture. S'il l'avait pu, il aurait aimé procéder de même avec tous les Espagnols. Souvent, il arrivait que quelques-uns de ces malheureux prisonniers, sous la torture, promettent de montrer l'endroit où se cachaient leurs compatriotes avec leurs richesses. Ensuite, s'ils ne retrouvaient pas cet endroit, ils mouraient d'une mort plus cruelle que leurs camarades ».
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Oexmelin affirme même dans son livre que l'Olonnois ouvrit un jour la poitrine d'un Espagnol d'un coup de sabre et lui arracha le cœur encore palpitant.

Oexmellin, qui a été chirurgien des Frères la Côte au 17ème, rapporte aussi l'anecdote suivante. À la tête d'une vingtaine d'hommes, il vint mouiller devant Cuba où il s'empare d'un vaisseau espagnol qui devait lui livrer la chasse. Il apprend qu'à son bord se trouvait un bourreau spécialement engagé par le gouverneur pour le faire pendre ainsi que tous ses hommes.

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- «L'Olonois, à ces mots de bourreau et de pendre, devint tout furieux ; dans ce moment il fit ouvrir l'écoutille par laquelle il commanda aux Espagnols de monter un à un ; et à mesure qu'ils montaient, il leur coupait la tête avec son sabre. Il fit ce carnage seul et jusqu'au dernier.»
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Après une forte résistance des soldats espagnols, San Pedro(Mexique) tombe entre les mains des flibustiers. Mais la plupart des habitants se sont déjà enfuis, et ont eu le temps de mettre leurs biens en sécurité. Sans grand butin, l'Olonnois fait mettre le feu à la ville et revient à la côte, fortement affaibli. Bien que l'insatisfaction soit grande chez les flibustiers après cette longue période sans succès et très coûteuse en vies humaines, l'Olonnois, en faisant miroiter l'espoir d'une riche prise, parvient encore à conserver en main ses hommes.

Lorsque le navire espagnol attendu arrive enfin, après trois mois, il s'avère que c'est un adversaire difficile, avec 41 bouches à feu et 130 hommes. Mais les flibustiers veulent leur butin et attaquent, téméraires. Tandis que les grands bâtiments prennent l'Espagnol sous leur feu, les flibustiers s'approchent de l'autre bord, répartis en quatre canots, et le prennent. Ils n'y trouvent ni or ni argent : le navire espagnol est chargé de papier et d'acier. Cette nouvelle déception est si forte que les flibustiers en perdent leur cohésion. Une partie de la troupe repart à la Tortue sous le commandement d'un nouveau capitaine élu, Vauquelin. Une seconde partie, sous les ordres de Pierre le Picard, poursuit sa quête de butin indépendamment, d'ailleurs avec peu de succès. L'Olonnois reste avec 300 hommes dans le golfe du Honduras, et attend des prises qui ne viennent pas. La chance a quitté le capitaine si heureux jusqu'ici.

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Il échoue son navire sur un banc de sable. L'équipage est affamé. Malgré tous les efforts (on débarque les canons et le gréement), le navire ne se remet pas à flot. Pendant six mois, l'Olonnois doit se défendre contre les attaques incessantes des Indiens, puis, avec 150 hommes seulement, il atteint, à bord de barques à fond plat qu'ils ont construites, l'embouchure du Rio San Juan, qui mèneau lac Nicaragua. Mais les Indiens et les Espagnols les repoussent. Il continue à la voile le long des côtes du golfe de Darièn. Descendu à terre pour trouver des vivres et de l'eau douce, il est fait prisonnier par les Indiens Bravos. Il s'agissait certainement de cannibales, puisque le récit d'Oexmelin se termine par ces mots : « Ils le hachèrent par quartiers, le firent rôtir et le mangèrent ».

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Tags: #pirates
 


Commentaires

 
 
 
posté le 18-06-2014 à 06:56:14

Les portes de St Malo

Porte St Thomas
Cinq immenses portes principales permettent de pénétrer à l'intérieur des murs quelque soit l'endroit où vous vous trouviez. 
Tout l'abord la porte St Thomas située au nord du château et s'ouvrant sur la plage de l'Eventail dont je vous ai déjà parlé puisque c'est de là que l'on parvient au fort national. Avec la Grand'Porte elle est l'une des plus anciennes de la ville. 

Porte St vincent
 A l'opposé du donjon  Quic-en-Groigne (construit sur les ordres d'Anne de Bretagne) et du château, la porte St Vincent s'ouvre vers l'extérieur sur la rue du Sillon et le casino. Elle est rapidement devenue la plus importante de toutes les portes. Actuellement semi piétonne, elle donne accès à la  rue principale de la ville bordée de magasins hétéroclites. Ainsi qu'on peut le voir sur le plan, la rue St Vincent, puis rue de Porcon de la Barbinais et enfin rue de Dinan traverse la ville de part en part.

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Grand'porte

En longeant les remparts, on parvient ensuite à la Grand'Porte dont l'importance fut supplantée à l'apparition de la porte St Vincent. C'est à cette endroit qu'était desservi le port, en effet elle s'ouvrait à l'origine à une dizaine de mètres du niveau des grèves et une cale permettait un accès facile aux navires à charger et à décharger. A l'intérieur des murs, elle est surplombée par une statue de la vierge Marie mais sous la plate forme du rempart Notre Dame de Bonsecours, vierge tutélaire de St Malo est vénérée par l'ensemble des malouins. La légende raconte qu'elle fut trouvée flottant au large par un navire malouin. En 1552, jugeant sa défense insuffisante on lui adjoignit 2 immenses tours massives que l'on peut admirer à l'heure actuelle.

Porte St Louis

Un peu plus loin, donnant sur le rue de toulouse, la porte St Louis donne accès au bassin Vauban où se situe la premère marina pour voiliers de St Malo.

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Porte de dinan
A l'opposé de la porte St Vincent, nous nous trouvons devant la porte de Dinan, plus récente que les autres elle donne actuellement accès à l'embarcadère des vedettes qui font la navette entre St Malo, Dinard, Dinan, Le Cap Fréhel et Cézembre. Ancienne porte de la Marine, on la nommait également porte de l'évêque car les évêques de St malo devaient obligatoirement passée par elle lors de leur première entrée dans la ville. Elle permet également l'accès au môle des Noires.
Au pied de chacune d'entre elles se trouvent des escaliers obscures et raides qui permettent de monter à l'air libre sur les remparts.
Plusieurs autres ouvertures de moindre importance s'ouvrent également sur l'extérieur à différents endroits stratégiques ou non de la cité.
Par la porte des Champs Vauverts relativement récente, on accède facilement à la plage de Bonsecours ainsi qu'aux deux Bès.

Porte des Bés

La porte des Bès fut ouverte en 1884 dans la tour Notre Dame ou tour de la Découvrance afin de faciliter les communications avec le Petit Bé au pied duquel une cale avait été aménagée pour accueillir les vedettes à vapeur venant de Dinard. C'est depuis le poste de guet de le Découvrance qu'en 1693 les guetteurs virent mouiller sous leurs yeux ébahis toute une flotille anglaise prête à attaquer.

Enfin la porte St Pierre qui date de 1871 et amène sur la grève de bonsecours  fut créée pour remplacer la poterne de la ville alors condamnée
Trois poternes ont également été creusées facilitant ainsi l'accès à différents endroits.

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Porte St Pierre

 

La poterne d'Estrées dont les escaliers mène à la grève du Môle. A marée haute par vents forts il n'est pas inhabituelle de voir l'eau s'engouffrer dans la rue.
La poterne aux Normands qui par la la ville haute nous fait rejoindre l'esplanade de la Reine.
Et enfin la poterne Jean de Châtillon, condamnée en 1871, elle reprit de l'activité en 1958; elle donne sur la grève de Bonsecours .
Comme vous le constatez, la Cité Corsaire n'est pas démunie d'ouvertures pour une belle visite.
Le prochain article sera consacré aux remparts et aux fameuses statues des grands malouins coureurs des mers
Tags: #bretagne
 


Commentaires

 

josiane/tachka  le 18-06-2014 à 08:01:51  #   (site)

Quelques souvenirs me reviennent!!! J'ai visité mais j'étais une gamine !!!!!
Bisous

 
 
posté le 14-06-2014 à 08:58:08

La femme du loup gris

 

 

Il y avait une fois un roi qui avait trois filles.
Les deux aînées lui plaisaient plus que la cadette, et il leur achetait toutes sortes de beaux vêtements et de parures et ne leur refusait jamais rien. C'était tous les jours pour elles des fêtes, des bals et des parties de plaisir.
Et pendant ce temps-là, leur cadette restait à la maison et n'avait d'autres vêtements que ce dont ne voulaient plus ses sœurs. Elle se tenait toujours à la cuisine, avec les domestiques, et s'assoyait sur un escabeau, au coin du foyer, le soir, pour écouter leurs chansons et leurs contes. Aussi ses sœurs l'avaient-elles surnommée Luduennic, c'est-à-dire Cendrillon, et ne faisaient aucun cas d'elle.
Le vieux roi aimait beaucoup la chasse. Un jour, il s'égara dans une grande forêt. Il rencontra un vieux château, qu'il ne connaissait pas et frappa à la porte. La porte s'ouvrit et il se trouva en présence d'un énorme loup gris. Il recula d'effroi et voulut fuir. Mais, le loup gris lui dit :
— N'ayez pas peur, sire ; entrez dans mon château, pour y passer la nuit ; j'ai à vous parler, et demain, on vous remettra sur le bon chemin, pour vous en retourner chez vous, car on ne vous fera pas de mal, ici.
Le roi entra, bien que peu rassuré.
Rien ne manquait, dans ce château. Il soupa avec deux loups, qui s'assirent à table comme des hommes, puis on le conduisit à une belle chambre à coucher, où il y avait un excellent lit de plume.
Le lendemain matin, quand il descendit de sa chambre, les deux loups l'attendaient près d'une table magnifiquement servie. Après qu'ils eurent mangé et bu, un des loups (ils étaient frères) dit au roi :
— Or ça, roi de France, parlons maintenant d'affaires. Je sais que vous avez trois filles, et il faut qu'une d'elles consente à m'épouser, ou il n'y a que la mort pour vous ; bien plus, mon frère et moi et les nôtres nous mettrons tout votre royaume à feu et à sang. Demandez d'abord à votre fille aînée si elle consent à me prendre pour époux, et venez demain me rapporter sa réponse.
Voilà le roi bien embarrassé et bien inquiet. — J'en parlerai à ma fille aînée, répondit-il. Les deux loups le remirent alors sur le bon chemin pour s'en retourner chez lui, et le quittèrent, en lui recommandant bien de ne pas manquer de revenir le lendemain.
— Hélas ! Se disait-il tout en marchant, jamais ma fille aînée ne voudra prendre un loup pour mari ; je suis un homme perdu !…
En arrivant à son palais, il vit d'abord Cendrillon, qui l'attendait, près de la porte, triste et les yeux rouges, d'avoir pleuré, dans la crainte qu'il ne fût arrivé malheur à son père. Dès qu'elle l'aperçut, elle courut à lui pour l'embrasser. Mais, le roi ne fit pas attention à elle et il se hâta de se rendre auprès de ses deux aînées. Celles-ci étaient, comme toujours, occupées à se parer et à se mirer.
— Où donc êtes-vous resté passer la nuit, père ? Vous nous avez fait vous attendre, hier soir, et causé de l'inquiétude.
— Hélas ! Mes pauvres enfants, si vous saviez ce qui m'est arrivé !…
— Quoi donc ? Dites-nous vite, père.
— Je me suis égaré, dans la forêt, en chassant, et j'ai passé la nuit dans un vieux château, où deux loups m'ont donné l'hospitalité.
— Deux loups, père ? Vous plaisantez, sans doute, ou vous avez rêvé cela. Et que vous ont-ils donc dit, ces
loups ?
— Ce qu'ils m'ont dit ?… Hélas ! Rien de bon, mes pauvres enfants.
— Mais encore ? Dites-nous vite, père.
— Un d'eux, mes pauvres enfants, m'a dit qu'il lui faut une de mes trois filles pour femme, ou sinon il n'y a que la mort pour moi, et de plus, ils mettront tout le royaume à feu et à sang. Le voulez-vous prendre pour mari, ma fille aînée ?
— Il faut que vous ayez perdu la tête, mon père, pour me faire une pareille demande ; moi, prendre un loup pour mari, quand il y a tant de beaux princes qui me font la cour !
— Mais, ma fille, s'il me fait mourir, et s'il met tout le royaume à feu et à sang, comme il l'a promis ?…
— Et que m'importe, après tout ? Pour moi, je ne serai jamais la femme d'un loup, croyez-le bien.
Et le vieux roi se retira là-dessus, triste et soucieux.
Le lendemain, il retourna au château de la forêt, comme on le lui avait recommandé.
— Eh bien ! Lui demanda le loup gris, que vous a répondu votre fille aînée ?
— Hélas ! Elle m'a répondu qu'il faut que j'aie perdu la tête pour lui faire une proposition semblable.
— Ah ! elle vous a répondu cela ? Eh bien ! Retournez chez vous, et faites la même demande à votre seconde fille.
Et le roi s'en retourna encore, le cœur plein de tristesse et de douleur et fit la même demande à sa seconde fille.
— Comment, vieil imbécile, lui répondit celle-ci, pouvez-vous me faire une pareille demande ? Je ne suis pas faite pour être la femme d'un loup, je pense.
Et elle tourna le dos à son père et alla se mirer. Le lendemain, le roi retourna au château de la forêt, la mort dans l'âme.
— Que vous a répondu votre seconde fille ? Lui demanda le loup gris.
— Comme son aînée, répondit le malheureux père.
— Eh bien ! Demandez, à présent, à la cadette si elle consent à me prendre pour mari.
Le roi retourna encore chez lui, accablé de douleur et se croyant perdu.
Il fit appeler dans sa chambre Cendrillon, qui, comme d'ordinaire, était à la cuisine, avec les domestiques, et lui dit :
— Je veux vous marier, mon enfant.
— Je suis à vos ordres, mon père, répondit la jeune fille, étonnée.
— Oui, vous marier à un loup.
— A un loup, mon père !… s'écria-t-elle, tout effrayée.
— Oui, mon enfant chérie, car voici ce qui m'est arrivé : le jour où je me suis égaré dans la forêt, j'ai passé la nuit dans un vieux château où je n'ai trouvé pour habitants que deux énormes loups, dont l'un, un loup gris, m'a dit qu'il lui faudrait avoir une de mes filles pour femme, sinon il n'y avait que la mort pour moi, et que de plus il mettrait tout mon royaume à feu et à sang. J'en ai déjà parlé à vos deux sœurs aînées, et toutes les deux elles m'ont répondu que, quoi qu'il dût arriver, elles ne consentiraient jamais à prendre un loup pour mari. Je n'ai donc plus d'espoir qu'en vous, ma fille chérie.
— Eh bien ! Mon père, répondit Cendrillon, sans hésiter, dites au loup que je le prendrai pour mari.

 

 


Le lendemain, le roi retourna, pour la troisième fois, au château de la forêt, et il n'était plus aussi triste, cette fois.
— Eh bien ! Que vous a répondu votre fille cadette ? Lui demanda le loup gris.
— Elle a répondu qu'elle consent à vous épouser.
— C'est bien ; mais, il faut alors faire les noces sans perdre de temps.
Les noces furent célébrées huit jours après, et il y eut beaucoup d'invités et de grands festins, et de belles fêtes. Le nouveau marié et son frère étaient à table en loups, ce qui étonna tout le monde, et les sœurs de Cendrillon riaient et plaisantaient sur une union si étrange.
Quand les festins et les fêtes eurent pris fin, le nouveau marié et son frère firent leurs adieux à la société et retournèrent à leur château, au milieu des bois, en emmenant Cendrillon.
Cendrillon était heureuse avec son mari, et tout ce qu'elle désirait, elle l'obtenait de lui. Au bout de deux ou trois mois, le loup gris (car il était toujours loup) lui dit, un jour ;
— La noce de votre sœur aînée a lieu demain. Vous y irez, et mon frère et moi nous resterons à la maison. Voici un anneau d'or pour mettre à votre doigt, et vous ne verrez pas son pareil à la fête. Quand vous sentirez qu'il vous piquera légèrement le doigt, vous reviendrez à la maison aussitôt, quelle que soit l'heure et quelques efforts que l'on fasse pour vous retenir.
Le lendemain, Cendrillon se rendit donc à la noce de sa sœur, dans un beau carrosse tout doré, et magnifiquement parée. Tout le monde fut ébloui par sa beauté et la richesse et l'éclat de ses vêtements et de ses parures.
— Voyez donc la femme du loup ! Disaient ses sœurs avec dépit et jalousie, car nulle ne pouvait rivaliser avec elle de beauté ou de toilette. On l'accablait de questions : si son mari se portait bien ; pourquoi il n'était pas venu à la noce ; s'il couchait avec elle en loup ; si elle était heureuse avec lui, et autres semblables.
Après le festin, il y eut des danses et des jeux de toute sorte, et Cendrillon y prit aussi part et s'amusa beaucoup. Vers minuit, elle sentit sa bague qui lui piquait légèrement le doigt. Elle dit aussitôt :
— Il faut que je m'en aille immédiatement à la maison, mon mari m'attend.
— Déjà ? Restez encore un moment, lui dirent ses sœurs et tous ceux qui l'entouraient et la pressaient de questions. Amusez-vous, pendant que vous y êtes, vous aurez toujours assez de la société de votre loup.
Et elle resta encore un peu. Mais, sa bague la piqua plus fort, et elle se leva brusquement, sortit de la salle de bal, monta dans son carrosse et partit.
Quand elle arriva au château, elle trouva son mari étendu sur le dos, au milieu de la cour, et près de mourir.
— Ô mon mari bien-aimé, que vous est-il donc arrivé ? s'écria-t-elle.
— Hélas lui répondit le loup, vous n'êtes pas revenue à la maison, aussitôt que vous avez senti votre bague vous piquer le doigt, et de là vient tout le mal.
Elle se jeta sur lui et l'embrassa et l'arrosa de ses larmes, et le loup se releva alors, soulagé, et rentra avec elle au château.
Environ deux ou trois mois plus tard, le loup gris dit encore à Cendrillon :
— Votre seconde sœur se marie demain, et vous irez encore à la noce. Mais, prenez bien garde d'y rester trop tard, comme l'autre fois, et de ne pas revenir à la maison, dès que vous sentirez votre bague vous piquer le doigt, autrement vous ne me reverriez plus.
— Oh ! répondit-elle, cette fois je reviendrai, à la première piqûre que je sentirai, soyez-en certain.
Et elle monta dans son beau carrosse doré, plus parée et plus belle encore que la première fois, et partit.
On ne parlait que d'elle et de son mari, à la cour de son père, pendant les fêtes. Elle était enceinte, et ses sœurs et toutes celles qui la jalousaient lui disaient :
— Dieu ! Ne craignez-vous pas de donner le jour à un petit loup ?
— Dieu seul le sait, répondait-elle, et il arrivera ce qu'il lui plaira.
Il y eut encore de la musique, des danses et des jeux de toute sorte, et l'on s'amusait beaucoup. Vers minuit, Cendrillon sentit sa bague qui la piquait légèrement. — Oui, pensa-t-elle, il est temps que je m'en aille, car, cette fois, je ne veux pas rentrer trop tard,
Mais, elle était si bien entourée et on lui adressait tant de questions sur son mari, on vantait tant sa beauté et ses diamants et ses parures, qu'elle s'oublia encore, et même plus tard que la première fois.
Quand elle rentra, elle trouva encore son loup étendu sur le dos, dans la cour, les yeux fermés, la bouche ouverte et ne donnant plus aucun signe de vie. Elle se jeta sur lui, le pressa contre son cœur, l'arrosa de ses larmes, en s'écriant :
— Ô mon pauvre mari, je me suis encore oubliée, et je m'en repens vivement !…
Et elle pleurait à chaudes larmes et le serrait contre son cœur ; mais, hélas ! Il ne parlait ni ne bougeait ; il était froid et roide comme un cadavre. Elle le prit dans ses bras, le porta dans la maison, le déposa sur la pierre du foyer et alluma un bon feu dans l'âtre. Puis, elle le frictionna tant et si bien qu'il remua un peu, puis entr'ouvrit les paupières et la regarda avec tendresse. Enfin, il lui parla de la sorte :
— Hélas ! Vous n'avez pas encore obéi assez tôt à l'avertissement de votre bague, et vous êtes revenue trop tard à la maison ! A présent, il me faut vous quitter, et vous ne me reverrez plus. Je n'avais plus longtemps à rester sous cette forme de loup : dès que vous m'auriez donné un enfant, j'aurais recouvré une forme première, celle d'un beau prince, comme je l'étais auparavant. Maintenant, je vais habiter sur la montagne de Cristal, par delà la mer Bleue et la mer Rouge, et vous ne me reverrez que lorsque vous aurez usé en me cherchant une paire de chaussures de fer et une paire de chaussures d'acier.
Et il jeta sa peau de loup à terre et partit, sous la forme d'un beau prince. Son frère le suivit.
La pauvre Cendrillon était désolée et elle pleurait, et s'écriait :
— Ô restez ! Restez, ou emmenez-moi avec vous !…
Mais, voyant qu'il ne l'écoutait pas, elle courut après lui en criant :
— En quelque lieu que vous alliez, je vous suivrai, fût-ce jusqu'au bout du monde !
— Ne me suivez pas ! Lui cria-t-il.
Mais, elle ne l'écoutait pas, et se mit à courir après lui.
Il lui jeta une boule d'or, pour l'attarder, pendant qu'elle la ramasserait. Cendrillon ramassa la boule d'or, la mit dans sa poche et continua sa poursuite. Son mari laissa tomber une seconde boule d'or, puis une troisième, qu'elle ramassa également, sans cesser de courir. Elle courait mieux que lui, et, la sentant sur ses talons, il se détourna et lui envoya un coup de poing en pleine figure. Le sang coula en abondance, et trois gouttes en jaillirent sur la chemise blanche du prince, qui reprit sa course, de plus belle. Hélas ! La pauvre Cendrillon ne pouvait plus le suivre, ce que voyant, elle lui cria :
— Je souhaite que personne ne puisse effacer ces trois gouttes de sang sur votre chemise, jusqu'à ce que j'arrive pour les enlever moi-même !
Le prince continua sa course, et Cendrillon, qui s'était assise au bord du chemin, dit, quand son nez eut cessé de saigner :
— Je ne cesserai de marcher, ni de jour ni de nuit, que lorsque je l'aurai retrouvé, dussé-je aller jusqu'au bout du monde !
Alors, elle se fit faire une paire de chaussures de fer, et une paire de chaussures d'acier, s'habilla en simple paysanne, prit un bâton à la main et se mit en route.
Elle marcha, marcha, nuit et jour ; elle alla loin, bien loin, plus loin encore… Partout elle demandait des nouvelles de la montagne de Cristal, située par delà la mer Bleue et la mer Rouge, et personne ne pouvait lui en donner.
Voilà sa paire de chaussures de fer usée. Elle met alors ses chaussures d'acier et continue son chemin… Bref, elle marcha tant et tant, allant toujours devant elle, que ses chaussures d'acier étaient aussi presque usées, quand elle arriva au bord de la mer. Elle vit là, à l'angle de deux rochers, une hutte de l'apparence la plus misérable. Elle s'en approcha, poussa la porte, et aperçut à l'intérieur une petite femme, vieille comme la terre, et dont les dents étaient longues et aiguës comme celles d'un râteau de fer.
— Bonjour, grand'mère ! Lui dit-elle.
— Bonjour, mon enfant ; que cherchez-vous par ici ? répondit la vieille.
— Hélas ! Grand'mère, je cherche mon mari, qui m'a quittée et s'est retiré sur la montagne de Cristal, par delà la mer Bleue et la mer Rouge.
— Et vous avez fait beaucoup de chemin et souffert beaucoup pour venir jusqu'ici, mon enfant ?
— Oh ! Oui, mon Dieu, beaucoup de chemin et bien du mal !… et peut-être en pure perte ?… J'ai déjà usé une paire de chaussures de fer, et les chaussures d'acier que j'ai aux pieds sont aussi presque usées,.. Pouvez-vous me dire, grand'mère, si je suis encore loin de la montagne de Cristal ?
— Vous êtes sur la bonne route, mon enfant ; mais, il vous faudra encore beaucoup marcher et souffrir, avant d'y arriver.
— Au nom de Dieu, venez-moi en aide, grand'mère.
— Vous m'intéressez, mon enfant, et je veux faire quelque chose pour vous. Je vais appeler mon fils, qui vous fera passer la mer Bleue et la mer Rouge et vous mettra, en peu de temps, au pied de la montagne de Cristal.
Elle poussa un cri perçant, sur le seuil de sa porte, et, un instant après, Cendrillon vit venir à elle, à tire-d'ailes, un grand oiseau qui criait : Oak ! Oak !… C'était un aigle. Il descendit aux pieds de la vieille et lui demanda :
— Pourquoi m'appelez-vous, mère ?
— Pour faire passer la mer Bleue et la mer Rouge à cette enfant et la déposer au pied de la montagne de Cristal.
— C'est bien, répondit l'aigle ; qu'elle monte sur mon dos, et nous allons partir.
Cendrillon s'assit sur le dos de l'aigle et celui-ci s'éleva avec elle en l'air, bien haut, traversa la mer Bleue et la mer Rouge et déposa son fardeau au pied de la montagne de Cristal ; puis il s'en alla. Mais, la montagne était haute, la pente roide et glissante, et la pauvre Cendrillon ne savait comment s'y prendre pour arriver jusqu'au faîte. Elle aperçut un renard qui jouait avec des boules d'or, semblables à celles que lui avait jetées son mari, dans sa fuite précipitée, et qu'elle avait encore dans ses poches. Le renard faisait rouler ses boules d'or du haut de la montagne, puis il venait les reprendre, en bas. Il aperçut Cendrillon, et lui demanda ce qu'elle cherchait par là.
Cendrillon lui conta son histoire.
— Ah ! Oui, répondit-il, vous êtes Cendrillon, sans doute, la fille cadette du roi de France ? Votre mari doit se marier demain avec la fille du maître du beau château qui est sur le haut de la montagne de Cristal.
— Mon Dieu ! Que me dites-vous là ? s'écria la pauvre fille. Je voudrais bien lui parler ; mais, comment gravir cette montagne ?
— Prenez-moi la queue avec les deux mains, tenez bien, et je vous ferai monter jusqu'au sommet, répondit le renard .
Cendrillon prit, avec ses deux mains, la queue du renard et put monter ainsi jusqu'au sommet de la montagne. Le renard lui montra le château où était son mari et retourna ensuite à ses boules d'or.
Comme Cendrillon se dirigeait vers le château, elle aperçut des lavandières qui lavaient du linge sur un étang. Elle s'arrêta un moment à les regarder. Une d'elles tenait une chemise sur laquelle paraissaient trois taches de sang, et elle faisait de vains efforts pour les effacer. Voyant que c'était peine perdue, elle dit à sa voisine :
— Voici une chemise fine qui a trois taches de sang que je ne puis venir à bout d'enlever, et pourtant le seigneur veut la mettre demain, pour aller se marier à l'église, car c'est sa plus belle.
Cendrillon entendit ces paroles, et, s'étant approchée de la lavandière, elle reconnut la chemise de son mari et dit :
— Si vous voulez me confier la chemise, un instant, je crois que je viendrai à bout d'en faire disparaître les taches.
La lavandière lui donna la chemise ; elle cracha sur les trois taches, trempa le linge dans l'eau, frotta, et les taches disparurent.
Pour reconnaître ce service, la lavandière invita Cendrillon à venir avec elle au château, où on lui trouverait de l'occupation, tout le temps que dureraient la noce et les fêtes.
Le lendemain, au moment où le cortège était en marche pour l'église, Cendrillon se trouva sur son passage, et près d'elle on remarquait une belle boule d'or placée sur un linge blanc. La belle fiancée vit la boule d'or, en passant, l'admira et témoigna le désir de la posséder. Elle envoya sa femme de chambre pour la lui acheter.
— Combien voulez-vous me vendre votre belle boule d'or ? demanda-t-elle à Cendrillon.
— Dites à votre maîtresse que je ne donnerai ma boule d'or ni pour de l'argent ni pour de l'or.
— Ma maîtresse a pourtant bonne envie de l'avoir, reprit la chambrière.
— Eh bien ! Dites-lui que si elle veut me laisser coucher cette nuit avec son fiancé, elle l'aura ; mais pour rien autre chose au monde.
— Jamais elle ne voudra consentir à cela.
— Alors, elle n'aura pas ma boule d'or ; mais, allez lui rapporter ma réponse.
La femme de chambre revint vers sa maîtresse et lui dit :
— Si vous saviez, maîtresse, ce que demande cette fille pour sa boule d'or ?…
— Combien en demande-t-elle donc ?
— Combien ?… Oh ! Elle ne demande ni de l'argent ni de l'or.
— Quoi donc ?
— Il lui faudra, dit-elle, coucher cette nuit avec votre fiancé, sinon vous n'aurez pas sa boule d'or.
— Coucher avec mon mari, la première nuit de mes noces !… Quelle effrontée !
— Elle est bien décidée à ne pas céder sa boule à moins.
— Il me la faut, pourtant, coûte que coûte. Je ferai boire un narcotique à mon mari, avant de se coucher, de façon à le faire dormir profondément, toute la nuit, et il n'y aura pas de mal. Allez dire à cette fille que j'accepte, et apportez-moi la boule.
La femme de chambre retourna vers Cendrillon et lui dit :
— Donnez-moi votre boule d'or et m'accompagnez au château, ma maîtresse accepte.
Voilà la princesse en possession de la boule d'or et heureuse. Pendant le repas du soir, elle versa du narcotique dans le verre de son mari, sans qu'il s'en aperçût, et tôt après, il fut pris d'un sommeil si irrésistible, qu'il fallut le conduire à son lit, avant que les danses commencèrent.
Un moment après, Cendrillon fut aussi conduite dans sa chambre.
Elle se jeta sur lui, dans son lit, et l'embrassa, en pleurant de joie et en disant :
— Je vous ai donc enfin retrouvé, ô mon époux bien-aimé ! Ah ! Si vous saviez au prix de combien de peine et de mal !
Et elle le pressait contre son cœur et arrosait son visage de ses larmes. Mais lui dormait toujours profondément et rien ne pouvait le réveiller. La pauvre femme passa toute la nuit à pleurer et à se désoler, sans pouvoir arracher ni une parole ni un regard à son mari. Au point du jour, la femme de chambre de la princesse vint lui ouvrir la porte et la faire sortir secrètement.
Ce jour-là, après dîner, on alla se promener dans le bois qui entourait le château. Cendrillon avait encore étendu un linge blanc sur le gazon et placé dessus une seconde boule d'or, et elle se tenait debout auprès.
La princesse remarqua encore la boule d'or, en passant, et envoya de nouveau sa femme de chambre pour l'acheter.
— Combien votre boule d'or, aujourd'hui ? demanda-t-elle.
— Le même prix que hier, répondit Cendrillon. La femme de chambre rapporta la réponse à sa maîtresse.
— Eh bien ! dit celle-ci, dites-lui que j'accepte, et qu'elle vous donne sa boule d'or.
Pendant le repas du soir, le prince, à qui l'on avait encore versé du narcotique dans son verre, s'endormit à table et fut porté à son lit, pendant que l'on dansait et s'amusait dans tout le château, et, comme la veille, la pauvre Cendrillon passa toute la nuit auprès de lui, à pleurer et à gémir, sans pouvoir le réveiller.
Cependant le frère du nouveau marié, qui avait sa chambre à côté, entendit les gémissements de la pauvre femme et ces paroles, qui l'étonnèrent beaucoup : « Ah ! Si tu savais tout le mal que j'ai eu à venir jusqu'ici !… Je t'ai épousé, quand tu étais loup et qu'aucune de mes sœurs ne voulait de toi, et maintenant, tu me reçois de cette façon !… Ah ! Que je suis malheureuse !… Je viendrai encore passer une nuit auprès de toi, la dernière, et si je te trouve toujours endormi et que je ne puisse t'éveiller, nous ne nous reverrons plus jamais !… »
Et elle pleurait et se désolait, à fendre l'âme.
Le frère du nouveau marié comprit, à ces paroles, ce qui se passait, et le lendemain matin, il dit à son frère :
— Cendrillon est ici ! Voici deux nuits qu'elle passe près de toi, dans ta chambre, à pleurer et à se désoler, et toi, tu dors comme un rocher, et tu ne l'entends pas, parce que ta fiancée te verse du narcotique dans ton verre. Mais moi, je l'ai entendue, et ses larmes et sa douleur m'ont vivement ému. Elle passera encore cette nuit dans ta chambre, mais pour la dernière fois. Garde-toi donc bien de boire, ce soir, le vin que te versera ta fiancée, afin de pouvoir rester éveillé, car si tu dors encore, cette nuit, tu ne la reverras plus jamais.
Après le repas de midi, on alla encore ce jour-là, se promener dans le bois, et Cendrillon était encore là avec sa troisième boule d'or placée sur un linge blanc, et, pour abréger, elle la céda à la princesse aux mêmes conditions que les deux premières.
Mais, cette fois, pendant le repas du soir, le prince ne but pas le narcotique ; il le jeta sous la table, sans que la princesse s'en aperçût. Pourtant, il feignit de succomber encore à un sommeil irrésistible, et fut porté dans sa chambre et couché dans son lit. Mais, il ne dormait pas, quand Cendrillon fut introduite auprès de lui, pour la troisième fois. Ils s'embrassèrent avec transport, en pleurant de joie et de bonheur. Puis, Cendrillon raconta à son mari les différents épisodes de son voyage, et toute la peine et tout le mal qu'elle avait éprouvés à sa recherche. Il vit clairement qu'elle l'aimait par-dessus tout au monde et fit serment de retourner avec elle dans son pays et de quitter sans regret son autre femme, qui ne l'aimait pas.
Le lendemain matin, on donna de beaux vêtements à Cendrillon, et elle s'habilla en princesse, ce qu'elle était en effet. A dîner, le prince la fit asseoir à table à côté de lui, et il la présenta à la société comme une de ses proches parentes. Personne ne la connaissait, et tous les regards étaient fixés sur elle, ceux de la princesse surtout, qui n'était pas sans inquiétude et n'augurait rien de bon de la présence de cette étrangère.
Vers la fin du repas, on chanta, selon l'habitude, des chansons vieilles ou nouvelles, on raconta de beaux et rares exploits, quelques plaisanteries assez lestes même, et chacun contribua de son mieux à divertir et à égayer la société.
— Et vous, mon gendre, ne nous chanterez-vous pas quelque chose aussi, à moins que vous ne préfériez nous conter quelque belle histoire ? dit le maître du château.
— Je n'ai pas grand'chose à dire, beau-père, répondit le prince. Il y a pourtant une chose qui m'embarrasse, et sur laquelle je voudrais avoir votre avis et celui des hommes sages et expérimentés qui sont ici. Voici : J'avais un charmant petit coffret, avec une clef d'or dessus. Je perdis on coffret et j'en fis faire un nouveau. Mais, aussitôt que je fus en possession du nouveau coffret, je retrouvai l'ancien, de sorte que j'en ai deux aujourd'hui, et un seul me suffit. Lequel des deux dois-je garder, beau-père, l'ancien ou le nouveau ?
— Respect et honneur toujours à ce qui est ancien, répondit le vieillard ; gardez votre vieux coffret, mon gendre.
— C'est aussi mon avis : gardez donc votre fille ! Quant à moi, je retourne dans son pays, avec ma première femme, que voici, et qui m'aime plus que l'autre !
Et il se leva de table, au milieu du silence et de l'étonnement général, prit Cendrillon par la main et partit avec elle.
Les deux loups du vieux château de la forêt étaient des princes, fils d'un roi puissant. Ils avaient été obligés de revêtir des peaux de loups, en punition de je ne sais quelle faute.
Leur père mourut, peu de temps après leur retour en leur pays, et le mari de Cendrillon lui succéda sur le trône, de sorte que Cendrillon devint reine.
Ses deux sœurs avaient fait de mauvais mariages. Comme elle était toujours bonne, elle oublia leurs torts à son égard, et les appela auprès d'elle, à la cour, et les remaria convenablement.

 


Commentaires

 

chezlunedesreves  le 15-06-2014 à 18:09:48  #   (site)

Bonjour
Je découvre votre blog avec grand plaisir. Ce très joli conte est très féerique. C'est un doux moment d'évasion au fond d'un rêve. Merci infiniment pour cette superbe lecture. J'aimerais bien vous inviter dans mon univers: les heures bleues de la poésie, voici mon lien : http://merveillespoetiques.forumperso.com/
J'ai plusieurs autres rubriques a part la poésie dont une sur les contes et une autres sur les légendes.
Je serais enchantée de votre présence et espère vraiment que vous accepterez mon invitation. Mes amitiés, Jane

 
 
 

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