posté le 10-02-2014 à 10:04:20

Poème de Paul Verlaine - "Marine"

 

 

 

 

"Marine"

 

L'Océan sonore

Palpite sous l'oeil

De la lune en deuil

Et palpite encore,

 

Tandis qu'un éclair

Brutal et sinistre

Fend le ciel de bistre

D'un long zigzag clair,

 

Et que chaque lame,

En bonds convulsifs,

Le long des récifs

Va,  vient, luit et clame,

 

Et qu'au firmament,

Où l'ouragan erre,

Rugit le tonnerre

Formidablement.

Tags: #poèmes
 


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posté le 08-02-2014 à 08:56:04

La légende de MONA, fille de la terre

 

 

 

 

Un peuple marin hante les profondeurs ouessantines : les Morgans. Ce sont des hommes et des femmes d'une grande beauté. Seule, Mona Kerbili, une jeune Ouessantine qu'on disait belle comme une Morganès, vit leur palais au plus profond de l'océan.

Le roi des Morgans, ébloui par la beauté de Mona Kerbili, saisit l'adolescente et l'emporta au fond de l'eau. Dans le palais, au milieu des richesses abyssales, Mona, resplendissait. Le vieux roi en était fou amoureux. Son fils aussi... Le vieux Morgan refusa l'alliance des deux jeunes gens. Il força son fils à se marier avec l'enfant unique d'un des grands de sa cour. La noce fut belle : on mangea, on but abondamment.

 

 

 

 

Or, le soir de la fête, le père cruel décida de mettre à mort Mona, la fille de la terre. F-M. Luzel, dans l'un de ses contes, décrit la scène...

 "Vers minuit, les nouveaux mariés se retirèrent dans leur chambre nuptiale, magnifiquement ornée, et le vieux Morgan dit à Mona de les y accompagner et d'y rester, tenant à la main un cierge allumé. Quand le cierge serait consumé jusqu'à sa main, elle devait être mise à mort. La pauvre Mona dut obéir. Le vieux Morgan se tenait dans une chambre contiguë, et, de temps en temps, il demandait :

- Le cierge est-il consumé jusqu'à votre main ?
- Pas encore répondait Mona.
Il répéta la question plusieurs fois. Enfin, lorsque le cierge fut presque entièrement consumé, le nouveau marié dit à sa jeune épouse :
- Prenez, pour un moment, le cierge des mains de Mona, et tenez-le, pendant qu'elle nous allumera un feu.

La jeune Morganès, qui ignorait les intentions de son beau-père, prit le cierge. Le vieux Morgan répéta au même moment sa question :
- Le cierge est-il consumé jusqu'à votre main ?
- Répondez oui, dit le jeune Morgan.
- Oui, dit la Morganès.
Et aussitôt le vieux Morgan entra dans la chambre, se jeta sur celle qui tenait le cierge, sans la regarder, et lui abattit la tête, d'un coup de sabre; puis il s'en alla." Le lendemain, lorsqu'il s'aperçut de sa méprise, le roi entra dans une grande colère. Puis il s'apaisa et donna son consentement au mariage de son fils et de Mona".

Mais Mona s'ennuyait de son île bretonne. Elle obtint enfin l'autorisation de retourner dans sa famille. Elle y fit sensation. Puis le vent chassa jusqu'au moindre souvenir de ses aventures sous-marines. Jusqu'au jour où le jeune roi vint la chercher. La jeune fille se jeta dans ses bras... et on ne la vit plus, à jamais..."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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posté le 06-02-2014 à 08:49:55

Origine et histoire de la piraterie

 

 

 

La piraterie est sans doute aussi vieille que l'histoire de la navigation. Les Vikings, les Crétois et autres Ciliciens – tous pirates au sens large – n'étaient pas des révoltés. Car il fut un temps où prendre la mer était le moyen le plus sûr et le plus rapide d'avoir l'avantage sur son voisin, où navigation rimait avec guerre, guerre avec piraterie et piraterie avec navigation. Alors, on pillait à tour de bras, souvent au nom de sa patrie ou de sa race, comme Barberousse  le faisaient pour le sultan du Maroc ou le roi de Tunis. Il en allait tout autrement pour les flibustiers: écumeurs des mers, contrebandiers, marins, aventuriers qui   furent des figures extraordinaires nées du Nouveau-Monde et d'un rêve de liberté. Des hommes venus de tous les horizons, avec en commun qu'ils étaient tous rebelles et parias. Apôtres de la liberté absolue, les pirates – et en particulier les flibustiers – ont généré une communauté  qui vécut pendant deux siècles selon des règles  marginales et égalitaires.

On tente généralement de différencier les corsaires des flibustiers ou des pirates, mais au gré des alliances, des guerres et des intérêts de chacun, les frontières entre ces multiples facettes d'une même activité furent en réalité bien floues. Quelles que soient leur condition et leur origine, tous ces hommes avaient un compte à régler avec la société. La vie en marge, peu à peu organisée au sein d'un monde neuf, prometteur de richesse et de liberté, était leur point de ralliement. Il s'agissait sans nul doute d'une révolte obstinée et désespérée. Cette portion d'histoire unique se distingue donc par son cadre géographique et le despotisme de ses acteurs, mais également par ses enjeux politiques, économiques et religieux. Car l'aventure démarre à la fin du XVe siècle déjà, dès la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Réponse à la mainmise des Espagnols et des Portugais sur ces nouveaux territoires, elle est avant tout politique et économique ; mais, riposte aussi des Huguenots massacrés par la couronne d'Espagne, elle a indéniablement un arrière-goût de guerre de religion.

 

 

 

 

La révolte des pirates semble donc surtout affaire d'individus avant d'être une rébellion collective. Chacun avait ses raisons personnelles d'être pirate. Certains avaient été amenés aux Caraïbes de force, d'autres prirent la mer pour tenter de s'enrichir, ou encore pour fuir l'Europe et ses contraintes. Dès lors, il paraît bien improbable de pouvoir tirer un portrait global de ces forbans, affirmer qu'ils étaient ceci ou cela, formant un groupe uni et soudé par les mêmes valeurs. Comment parler d'une conception du monde, de l'ordre social et de l'individu, commune à tous ces hommes venus d'horizons si différents ?!  Dans la mesure où tous étaient hostiles, d'une façon ou d'une autre, à l'autorité des nations européennes, il s'agissait bien d'un mouvement de révolte ; une réaction à la misère, à l'injustice et à l'oppression. Ils étaient colons ou planteurs, conquistadors ou marins, esclaves ou hommes libres, Noirs ou Blancs, flibustiers ou pirates, mais tous étaient en quête d'une seule et même chose : la liberté ! Et c'est bien là le cœur du mouvement, le sujet de cette histoire fantastique. La quête d'une vie meilleure, d'un monde plus libre, d'une existence choisie et non subie.

Être cruel et sanguinaire, homme au destin de violence et de mort, le pirate partage bon nombre de traits de caractère avec certains malfaiteurs plus modernes(Bonnot, Mesrine..), qui avaient eux aussi un idéal de liberté. Eux aussi, tout comme les pirates, menaient une vie en marge de la société, plongée dans le banditisme, un parcours jonché de violence et de sang, le désespoir chevillé à la révolte. Envoûtante, fascinante, exotique, la piraterie a laissé ses traces indélébiles dans les imaginations. En revanche, elle n'a pas eu la chance d'être retenue par les manuels d'histoire. Une Histoire avec un grand H, mais qui néglige ce qu'elle ne comprend pas, ce qu'elle ne peut assimiler, ce qu'elle ne parvient pas à récupérer. Restent alors les clichés… On boit du rhum, on monte à l'abordage le sabre entre les dents, on enterre son trésor dans une île absente des cartes marines ! Aujourd'hui seulement, on voit l'apparition d'historiens, d'écrivains et de philosophes qui se penchent sérieusement sur le sujet. On commence seulement à percevoir la réalité de ces aventuriers et de leur quête impossible. Furent-ils de vulgaires bandits assoiffés d'or, les précurseurs d'un capitalisme sauvage qui trouvera son apogée en Amérique du Nord, ou tout au contraire des idéalistes libertaires en quête d'un espace pour installer un monde meilleur ? Difficile à dire ; probablement un peu tout ça à la fois ! Après des siècles d'oubli, l'histoire tente donc de mettre en lumière ces hommes et leur destin. On parle alors d'une contre-société, hors des normes et des lois de l'époque, d'une communauté obéissant à ses propres règles, ayant institué la contrebande comme système économique et le code de conduite des "Frères de la Côte" comme loi suprême. Car c'est vrai, les flibustiers surent se créer un cadre de vie égalitaire et démocratique. Les capitaines étaient choisis pour leurs seules qualités de navigateur ou de chef de guerre et le butin était toujours partagé équitablement. Une autogestion de principe régnait à bord, où les Noirs étaient libres et leur couleur de peau respectée. D'abord et avant tout militaire, la flibuste fut fortement structurée, à travers autorisations, règlements, mode de financement et autres commissions de course. Sur le terrain, bien entendu, les hommes en firent largement à leur guise étant donné le peu de moyens dont disposaient alors les États pour les contrôler. Se développant en parallèle de la course à l'or et aux épices des Indes occidentales, ce mouvement débuta par l'arrivée de corsaires dans les Caraïbes, qui trouvèrent là de nouvelles richesses après avoir écumé l'Atlantique nord et la Manche. Puis la flibuste se mit en place dans ce nouveau terrain de jeu, offrant des perspectives d'indépendance et de liberté aux marins, alors humiliés et exploités. De là, le mouvement versa ensuite dans une piraterie pure et dure, puis s'exila vers le Pacifique et, enfin, dans l'océan Indien lorsque les choses devinrent trop difficiles aux Amériques.

 

 

 

 

Les pirates semblent bien avoir installé, tant dans les Caraïbes que dans l'océan Indien, une contre-société. C'est en tous les cas ce point de vue qui est défendu par des auteurs et historiens. Ces termes d'égalité étaient en effet adoptés pour l'organisation des campagnes et le partage du butin. De retour sur terre ferme, chacun repartait où il voulait pour dépenser sa part, se réengager pour une autre aventure ou s'installer avec femme et enfants. Certains de ces pirates instaurèrent pourtant de véritables sociétés également à terre, à l'image des boucaniers de Saint-Domingue, des bûcherons de Campêche et, plus tard, des frères Laffite dans les bayous de la Louisiane. Parmi ces modèles de démocratie, celle qui ressembla le plus à une véritable république organisée fut sans doute Libertalia(elle fera l'objet d'un autre article).

Qu'ils soient aventuriers, flibustiers ou pirates, tous ces hommes libres et incontrôlables ne pouvaient pas défier les autorités sans pouvoir se cacher. Il leur fallait jouer sur du velours avec les forces en présence, se dissimuler, exploiter le moindre îlot pouvant offrir un abri sûr. Se constituèrent de ce fait des zones indépendantes et autonomes où le mode de vie des communautés de forbans pouvait s'exprimer sans contraintes. Ces places flibustières retirées du monde, qu'ils appellent des " îles en réseau " ou bien encore TAZ (Zone d'autonomie temporaire) se manifestent  à qui sait les voir, « apparaîssant et disparaîssant » pour mieux échapper au contrôle de l'État.

Pour le sens commun, la piraterie c'est la dissidence et la rébellion ; l'incarnation de l'esprit de révolte, qui refuse lois et contraintes. La piraterie, la flibuste, deviennent alors synonymes d'une forme de société obéissant à ses propres lois, égalitaires par définition. Mais peut-on vraiment parler de société, ou plutôt de contre-société où l'on  voudrait imposer l'image d'un flibustier à l'origine du « liberté, égalité, fraternité » qui viendra quelque temps plus tard ? Affirmer cela, c'est oublier que la révolte est la plupart du temps individuelle, même si les individus peuvent mettre ensemble leurs revendications pour gagner en efficacité. La liberté est cause commune,  mais au final, chaque esclave se bat pour supprimer son maître, chaque serf pour remplir son assiette de soupe. Et puis, comment mettre sur un même plan des hommes comme l'Olonnais qui termina son destin dans le ventre de cannibales, Henry Morgan et Woodes Rogers qui devinrent gouverneurs et participèrent activement à tuer le mouvement dont ils étaient issus ? Comment parler d'esprit fraternel et égalitaire lorsque Morgan et Avery truandent leurs propres hommes pour leur seul bénéfice, lorsque John Hawkins et Van Horn sont marchands d'esclaves de première classe, tandis que la fortune de Laffite provient essentiellement de son activité de négrier ? Et combien de contre-exemples pourrions-nous trouver pour chaque flibustier un peu digne de cet esprit libertaire dont tous sont censés avoir été animés.

 

 

 

 

Les essais de Bey (de son vrai nom Peter Lamborn Wilson) nous prouvent, si besoin est, que l'histoire des flibustiers et des pirates n'est pas dénuée d'intérêt pour notre ère moderne. Loin d'être un simple fantasme exotique destiné à faire rêver petits et grands, elle trouve sa place dans le monde d'aujourd'hui. Et puis la flibuste permit aux Pays-Bas de s'émanciper de la couronne espagnole, puis de s'assurer un quasi-monopole sur le sucre et les épices. L'Angleterre, quant à elle, utilisa la piraterie pour développer sa marine et combattre ses ennemis. S'assurant pour un temps le contrôle du monde, elle en profita pour façonner une géopolitique toujours d'actualité. Car que seraient les États-Unis aujourd'hui sans la contrebande et l'économie parallèle développée par les flibustiers ? À quoi ressemblerait l'Europe si la Hollande ne s'était pas soulevée contre le royaume d'Espagne ? Quelle structure aurait le monde, si la toute-puissance espagnole n'avait pas été ruinée par Francis Drake, si l'Angleterre n'avait pas conquis les mers du globe et, partant, fondé l'un des empires les plus puissants que le monde ait connu ? Aujourd'hui encore, le groupe britannique Lloyd's contrôle, à travers les assurances et le transport, quelques 95 % du trafic maritime mondial ! Une hégémonie commerciale née au XVIIe siècle, en plein boom flibustier, lorsqu'un certain Edward Lloyd créa un modeste café dans Tower Street pour les marchands du bord de la Tamise. En marge du sommet de Guadalajara, en juin 2004, José Steinsleger dressait l'arbre généalogique de cette Europe descendante des conquistadors et des flibustiers. Son intervention nous rappelle que la flibuste fait partie intégrante de l'Histoire. Quelle que soit l'opinion que l'on peut avoir de la piraterie, il est impossible d'en nier les implications sur le monde d'aujourd'hui ; les rapports entre pays européens ou le découpage du Moyen-Orient et de l'Asie, doivent tout à cette période trouble et sanglante.


 

 

 

 

 

 


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posté le 04-02-2014 à 07:50:21

L'Armorique romane - fin

Ainsi que je vous l'avais précisé en démarrant ce chapitre sur l'art Roman, la Bretagne possède une quantité impressionnante de hauts lieux datant de cette époque. J'ai donc choisi de mieux vous faire connaître en détail deux d'entre eux. Cependant avant de passer au Gothique qui apparaît  à la fin XIIème siècle pour s'épanouir totalement dès le XVème, il est impensable que je ne vous glisse pas juste un petit mot sur quelques autres joyaux d'architecture romane afin de vous donner l'envie de faire un détour pour les admirer si vous passez un jour en Bretagne.

 

 

L'église de Daoulas(finistère)

 

 

 

 

 

Ancienne Abbatiale construite vers 1167, elle possède un cloitre qui avec ses colonettes et ses magnifiques chapiteaux de kersanton reste un témoin exceptionnel de cette époque.

 

 

 

 

Une "vasque aux ablutions" octogonale, richement ornée se dresse en son centre tandis qu'à l'est apparaît  le mur de la salle capitulaire avec ses deux fenêtres romanes géminées.

 

 

 

 

 

L'église de Loctudy (finistère)

 

 

 

 

La mieux conservée de Bretagne , elle a subi l'influence de l'Abbaye bénédictine de Saint Gildas de Rhuys. Sa façade et son clocher ont été restaurés au XVIIIème , il n'en reste pas moins que son choeur vouté en cul-de-four, son déambulatoire vouté d'arêtes et ses absidioles sont du plus bel effet.

 

 

La nef éclairée par de hautes fenêtres avec ses piliers cruciformes

 

 

 

L'église Ste croix de Quimperlé(finistère)

 

 

 

 

L'originalité de l'église Sainte-Croix vient de son plan circulaire. Cette structure est inspirée de l'église de Saint-Sépulcre à Jérusalem. L'édifice est organisé autour d'une rotonde centrale haute de 17,20 mètres, délimitée par quatre énormes piliers. L'abside avec ses arcatures, ses colonnes, ses chapiteaux et ses fenêtres est un très bel exemple d'art roman en Bretagne.

 

 

 

 

La crypte abrite deux tombeaux du XIème siècle. Son mobilier apparaît très riche : un Christ du XVIIème siècle, un retable Renaissance de 1541 et également une magnifique mise au tombeau du XVIème siècle.

 

 

 

 

 

Le département du Morbihan n'est pas en reste avec quelques magnifiques spécimens telles que les églises de Merlevenez et de Ploerdut qui bien que restaurées ont conservé  des éléments très significatifs de l'art roman.

 

 

L'église St Pierre de Ploërdut

 

 

 

 

 

 

 

Avant de quitter le Morbihan, passez donc dans la presqu'île de Rhuys, un lieu mythique vous y attend...

 

 

 

 

C'est au début du VIe siècle, qu'un moine nommé Gweltas (Gildas) fuit la Grande Bretagne et fonde l'abbaye celtique en Presqu'île. Tout commence à prendre vie : les forêts impénétrables sont entamées, les salines creusées, les premiers moulins à marée commencent à moudre le grain des moissons. Ni Sarzeau, ni Arzon ni Suscinio, ni le Port du crouesty n'existent encore, mais l'Abbaye de St Gildas de Rhuys porte son rayonnement bien au-delà des frontières de la Presqu'île.

 

 

 

 

Le premier monastère fut pillé par des pirates Normands au Xème siècle. Au siècle suivant à la demande du duc Geoffroy Ier, l'abbaye fut reconstruite par un moine(Félix) que l'on arracha à son ermitage d'Ouessant. Le célébre Abélard vécut ici une dizaine d'année au XIIème siècle. Remaniée au XVIIème siècle par les bénédictins, l'église a cependant conservé quelques éléments de l'abbatiale.

 

 

 

Pour en terminer, je vous emmène maintenant en Ille et Vilaine, plus précisément à Redon. L'église St Sauveur fut jadis celle de l'abbaye bénédictine.Son clocher central du XIIème possède trois étages d'arcatures à angles arrondis. C'est le seul clocher roman de cette importance en Bretagne et probablement le seul en France à angles arrondis. A l'extérieur, l'abside est flanquée d'une chapelle fortifiée. L'intérieur du sanctuaire montre que l'église fut remaniée au fil des siècles cependant la longue nef, le carré du transept et quelques fresques sont d'époque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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posté le 01-02-2014 à 10:03:52

La légende de St Mélar

 

 

 

 

La légende de Saint-Mélar est des plus touchantes. Son père, Saint Miliau, était roi de la Domnomée, principauté qui comprenait les deux régions du Léon et du pays de Tréguier. Miliau fut assassiné par son frère Rivot, comte de Cornouailles, qui voulait régner à sa place. Rivot était un de ces tyrans à l'âme perfide qui font disparaître ce qu'ils jugent être un obstacle à leur domination. Déjà Mélar, âgé seulement de sept ans, lui faisait ombrage. Celui-ci était le portrait vivant de son père, que les Bretons regrettaient vivement. Sa piété laissait entrevoir à défaut d'une couronne, l'auréole des saints.

Son oncle Rivot, acheta à prix d'or les services de ses gouverneurs qui tentèrent d'empoisonner le jeune prince. Mais la trahison fut révélée et ceux-ci se jetèrent alors à ses pieds et lui jurèrent fidélité. Mélar leur pardonna. Rivot loua ensuite les services d'assassins pour éliminer le jeune Mélar, mais ceux-ci, touchés par la grâce de l'enfant, renoncèrent à leur macabre besogne, et implorèrent la clémence du tyran. Rivod décida de laisser la vie à l'enfant, mais commanda qu'on lui coupât la main droite et le pied gauche afin de le rendre incapable de monter à cheval et de tenir une épée, et donc de régner.

Alors la Puissance divine éclata en faveur de l'innocence. Les blessures de Mélar guéries, on lui confectionna une main d'argent et un pied d'airain, dont il se servit bientôt avec la même aisance que ses membres naturels. Prodige encore plus étonnant, ils grandissaient en même temps que son corps. Cependant Rivot, par un raffinement d'hypocrisie, nia son forfait devant la noblesse du pays rassemblée à Carhaix, et tenta de se faire confier la garde de son neveu avec le secret dessein de régner à sa place. Mais ses ruses furent déjouées. Le jeune prince fut confié à l'évêque de Cornouaille et au comte Kéryoltan.

La colère de Rivod fut loin de se calmer. Celui-ci gagna la confiance de Keryoltan par de fallacieuses promesses, entre autres celle de lui donner tous les domaines qu'il verrait du sommet du mont Frugy, le jour où il apporterait la tête de Saint-Mélar.

Emue de pitié, Rarisia, la femme de Keryoltan, prévint le jeune prince et favorisa sa fuite. Il put se réfugier chez le comte Budic qui demeurait en un château que la tradition situe à environ un kilo-mètre à l'ouest de la ville de Lanmeur.

 

Mécontent de cette trahison, Keryoltan partit en Domnomée, suivi de son fils Justan, et se justifia d'avoir agi sous la contrainte de Rivod. Mélar, heureux de les revoir accepta de se promener avec eux.

A Lanmeur , ils prirent repas dans une hôtellerie. Mélar y fut assassiné et décapité par Justan.

Lors de leur fuite Justan fit une chute mortelle. Keryoltan apporta la tête de Mélar à Rivod, qui tint sa parole ; c'est alors que Keryoltan se rendit sur le mont Frugy pour y voir son royaume, il ferma les yeux et, lorsqu'il les rouvrit, ne vit rien : il devint subitement aveugle puis mourut. Rivod épouvanté par les remords décéda peu de temps après.

 Le Prince Conomor  fit embaumer Mélar et voulut le faire conduire près de ses ancêtres à Léxobie  mais malgré toutes tentatives les chevaux tirant le char funéraire se dirigèrent  vers Lanmeur.

 Sur la grande place le chariot se brisa, on dit que Dieu aurait décidé qu'il serait inhumé en ces lieux. St Samson, évêque de Dol, le fit donc inhumer à l'endroit même de l'incident.


 


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posté le 31-01-2014 à 08:25:49

L'Armorique romane - La chapelle de Kernitron

 

 

 

 

 

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Avant de quitter Lanmeur, n'hésitez pas à vous arrêter à la chapelle de Kernitron. Un peu en retrait du bourg, elle fut construite au 12ème siècle par les moines bénédictins de St Jacut de la Mer sur les ruines d'un monastère édifié au 6ème siècle par St Samson(l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne.

 

 

 

 

L´église dédiée à la Vierge(Kernitron signifie maison de la dame)  pourrait être un ancien prieuré dépendant de l´abbaye de Saint-Jacut .L'édifice a subi des modifications aux 14 et 15e siècles. Le chevet, de plan rectangulaire avec chapelle latérale au Nord et bas-côté au Sud, est probablement une construction du 14e siècle. . Une inscription en lettres gothiques gravée sur une plaque à cet endroit indiquait, lorsqu´elle était encore lisible, l´année 1444 selon L. Le Guennec, 1446 selon Abgrall. La partie ouest semble pouvoir être attribuée au milieu du 15e siècle :

la façade comporte un porche à gâble en forte saillie sur le mur et une baie à meneaux, disposés entre deux épais contreforts.


Après la Révolution les anciens bâtiments du prieuré, décrits comme une «vieille construction divisée en petites cellules », ont été abattus. Ce corps de bâtiment se trouvait au Nord de l´église et communiquait avec celle-ci par deux portes situées dans le transept, aujourd´hui murées.

 

 

 

 

 

 

Célèbre pour le pardon qui s'y tient chaque année le 15 aout, le bâtiment a conservé un tympan roman exceptionnel. Avec ses motifs floraux et végétaux, sa décoration intérieure est remarquable. Devant la chapelle se trouve un grand parc paysagé qu'agrémente une superbe fontaine en granit. L'ancienne Kerfeunteun(lanmeur) n'avait pas volé son nom.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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posté le 30-01-2014 à 09:00:10

L'Armorique romane - La Crypte de Lanmeur

 

 

 

Non loin de cet endroit mythique qu'est le temple de Lanleff, plus précisément dans les environs de Morlaix(finistère), un petit village à la frontière des deux départements vous attend. A Lanmeur, construit sur l'emplacement de Kerfeunteun(ville de la fontaine) détruite par les Normands aux IXème siècle, vous allez découvrir l'un des plus vieux sites du christianisme en Bretagne, La Crypte de St Mélar , unique dans la région. Située dans les soubassements de l'église actuelle, elle n'était pas souterraine à l'origine puisque dotée de meurtrières permetttant aux pélerins d'apercevoir le tombeau de ce jeune prince martyr de la dynastie bretonne.

 

 

 

 

On accède à la chapelle par un escalier. Divisée en trois petites nefs par deux rangs de quatre colonnes, la crypte fait à peine deux mètres de haut. Les deux piliers les plus proches des reliques fort différents des autres sont sculptés de curieux motifs que l'on a pu identifié comme étant des serpents/plantes. A la droite de l'entrée, une petite fontaine aurait servi jadis aux baptemes druidiques. Elle possède une particularité puisqu'elle ne s'écoule nulle part inondant le sol de la crypte lors de grandes pluies. Il s'agit en fait du modeste bassin de rétention d'un petit ruisseau qui longe la façade de l'édifice. La tradition lui associe le premier nom de la commune.

 

 

 

 

Cette fontaine a suscité de nombreuses croyances. Les jeunes femmes qui souhaitaient se marier déposaient une épingle à cheveux à la surface de l'eau. La flottaison des épingles était interprétée comme un bon signe. La tradition prétend que la source débordera un dimanche de la Trinité, amenant la destruction de l'église.

 

 

 

 

 

 

 

 

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posté le 28-01-2014 à 07:47:28

L'Armorique romane

L'aspect extérieur des édifices religieux reste identique à celui du carolingien. Les mêmes matériaux sont utilisés d'où toujours cette impression de robustesse et d'austérité. L'origine des décorations(gréco-romaine, nordique, orientale, musulmane, irlandaise) fait apparaître moultes chevrons, entrelacs, festons, torses... Du 12ème siècle, il reste peu de châteaux ou demeures, tout juste quelques vestiges, cependant à Dol de Bretagne(ille et vilaine) la maison des Plaids, seul spécimen d'architecture civile de l'époque, a fièrement traversé les siècles.

 

 

Maison des Plaids

 

 

 Les 5 départements possèdent un large patrimoine d'églises romanes(je reviendrai plus tard sur les châteaux et monastères construits depuis le moyen age), il ne m'est donc pas possible de vous parler en détail de tous ces hauts lieux aussi ai je choisi quelques exemples qui m'ont paru intéressants.

 

 

Le temple de Lanleff

 

 

 Non loin de Tréguier(à quelques kilomètres de St Brieux-Côtes d'Armor), un petit village du nom de Lanleff possède une construction étrange et mystérieuse. Il s'agit d'un temple circulaire quasi détruit dont l'origine a intrigué nombre de générations. Formé d'une double enceinte de murailles, séparées par un déambulatoire, il est construit en granit rose. De ses trois chapelles d'origine il ne reste plus qu'une. Douze arcades mettent le mur intérieur(1O m de diamètre) en communication avec le cercle extérieur(19,5 m) lui meme percé de 16 ouvertures.

 

 

 

 

Au siècle passé, certains ont pensé que cet édifice pouvait être un temple gallo romain tandis que d'autres penchaient pour l'hypothèse d'un baptistère mérovingien. Les romantiques, quant à eux qualifiaient le bâtiment de sanctuaire d'origine celte(les celtes ont toujours eu un profond respect pour le symbolisme du cercle). Aujourd'hui les chercheurs se rejoignent pour dater la construction de cette curiosité à la fin du XIème siècle. De style roman, de la période la plus reculée comme le montrent les chapiteaux des piliers, il serait en fait inspiré du St Sépulcre de Jérusalem.Deux versions existent quant à son ou ses constructeurs. La première étant qu'un seigneur du pays revenant de la première croisade aurait fait batir cette église en souhaitant ainsi perpétuer l'honorable souvenir de la conquête

 du tombeau de Jésus Christ. La seconde version qui semble plus vraisemblable attribuerait cette construction orientale aux Templiers. En effet, en 1160, ces derniers possédaient des biens dans cette partie de l'évêché de Tréguier. Les spécialistes ont fait le rapprochement entre 4 églises en Angleterre et Lanleff. Témoins du passage des Templiers en Grande Bretagne, elles possèdent la même architecture(surtout la plus ancienne) que notre édifice breton.

 

 

 

 

Une légende court sur le temple de Lanleff et sa fontaine...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un troc avec le diable

 

 Une légende est liée au temple de Lanleff.

 Une pauvre et affreuse femme fit un troc avec le diable : son enfant en échange de pièces d'or. Lucifer conclut l'affaire et déposa une poignée de pièces sur la margelle de la fontaine, sise près du temple. Puis il saisit l'enfant et l'emporta. Quant la mère indigne voulut récupérer son butin, elle se brûla gravement : les pièces sortaient tout juste des flammes de l'enfer. Dans un cri de douleur, elle lâcha l'or si convoité et les pièces s'incrustèrent à tout jamais dans le granit de la margelle. Si vous passez par Lanleff, rendez-vous à la fontaine. Vous mouillerez la margelle et 14 pièces apparaîtront.

Mais réfléchissez bien avant de les saisir et de les empocher...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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posté le 26-01-2014 à 08:58:46

Suisses au café

 

 

 

Suisses au café pour 4 personnes
- 6 petits suisses
-2 oeufs-
-3 cuillerée à soupe de sucre semoule
- 1 dl de crème fraîche
- 1cuillerée à soupe de café soluble
quelque grains de café en sucre

Mettre dans une jatte les petits suisses, les jaunes d'oeuf, le sucre, la crème et le café. Travailler le tout vivement au fouet pour obtenir un appareil homogène et mousseux.
Battre les blancs en neige et les incorporer délicatement au mélange.
Répartir dans des coupes, décorer des grains de café et mettre au frais 


 

Tags: #recettes
 


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posté le 24-01-2014 à 09:18:39

Le lac de Grand lieu

 

 

 

 

Non loin de la célèbre église de Saint Philbert se cache le lac de Grand Lieu. En plein coeur du pays de Retz, à quelques kilomètres de Nantes, ce lac qui est l'un des plus grands de France possède une physionomie unique dans notre pays. Il s'apparente en effet aux lacs tropicaux du fait de sa faible profondeur(1m en été et 3 m en hiver). De plus, il a la particularité d'etre parsemé de forêts flottantes appelées "levis". Difficilement accessible, ce lac mystérieux se cache derrière une luxuriante végétation composée d'arbres et de rosières. Véritable trésor, l'approche en est strictement réglementée depuis une vingtaine d'années, époque à laquelle il devint propriété de l'Etat. Cette réserve naturelle accueille une faune et une flore exceptionnelle. Peu de solutions s'offrent aux promeneurs pour découvrir cet endroit secret et authentique. Cependant chaque 15 aout, une jolie "Fête du Lac" permet aux curieux et aux passionnés de la nature de parcourir en barque sur quelques centaines de mètres les premiers abords de l'eau libre. D'autre part, l'observatoire de Passay(une des 9 villes riveraines) permet de s'élever au dessus des rosières tout comme le clocher de Sainte Lumine de Coutais qui dégage une vue impressionnante sur la quasi totalité de la zone dite humide.

 

 

 

 

 

 

L'importance du site ne pouvait échapper aux légendes...

 

La légende d'Herbauges

 Au VIème siècle à l'emplacement du lac se trouvait une importante cité gauloise :Herbauges; St Martin voulut évangéliser ce lieu où régnait la débauche. Fort mal accueilli, il fut roué de coups et perdit connaissance. Recueilli par Romain et sa femme, il se rétablit mais Dieu en colère décida de punir la méchanceté des hommes. Avertis de l'imminensce d'une catastrophe, St Martin, Romain et l'épouse de celui ci quittérent les lieux avec la recommandation de ne se retourner sous aucun prétexte. A peine sortis de l'enceinte de la ville, ils furent immobilisés par un terrible fracas. Trop curieuse la femme de Romain se retourna et fut immédiatement transformée en pierre tandis qu'en même temps la cité maudite disparaissait sous les eaux de ce qui est maintenant le lac de Grand Lieu. Depuis lors, tous les 24 Décembre, on peut entendre aux alentours de minuit, le carillon d'Herbauges. La légende veut que lorsque Nantes disparaitra, Herbauges renaîtra.

 

La légende de l'ile Dun

 

Située à la pointe nord du lac en face de St Aignan, l'île possède un gouffre dont l'entrée est fermée par une pierre. A l'intérieur vit un géant dont les colères provoquent de terribles tempêtes.La légende veut que seule une jeune vierge venant le délivrer calmera l'irrascible géant

 

 

 

 


Commentaires

 

wolfe  le 26-01-2014 à 07:58:03  #   (site)

Bonjour
Cela m'a l'air d'être un endroit charmant!
J'ai adoré les légendes!
Bonn journée!

 
 
 

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