Je vais vous conter ce qui n'est pas une légende mais bien un fait réel, imaginé par nos voisins anglo-saxons au temps très lointain des grandes courses(les corsaires malouins ne sont pas étrangers à ce projet machiavélique)
Aquarelle de l'école anglaise du 17ème siècle
Lors de la guerre allumée par la fameuse ligue d'Augsbourg où toutes les puissances d'Europe conspiraient pour l'abaissement de la France, les Anglais , excédés par les attaques des corsaires malouins formèrent un plan pour détruire la cité qui osait méconnaître leur empire sur la mer. Ils de la faire tout bonnement sauter par le biais d'une machine infernale composée d'un bâtiment de 90 pieds de longueur ayant la forme d'une galiote à bombes et qu'ils avaient rempli de poudre, bombes, boulets, grenades etc...
Les Anglais se croyaient si sûrs de leur succès , que le célèbre Adisson chanta d'avance dans ses vers la destruction de Saint Malo. Le dimanche 29 novembre 1693 à huit heures du soir, temps de pleine mer, le bateau piégé toutes voiles dehors s'approcha,sans que nul ne le vit, des remparts. Un coup de vent providentiel le jeta sur un rocher où il s'échoua lamentablement à cinquante pas des murs. Ce naufrage imprévu pressa le capitaine qui ordonna de mettre le feu à bord, l'inventeur de la machine infernale périt avec les quarante marins qui l'accompagnaient dans un canot de sauvetage au moment de l'explosion gigantesque qui se produisit. Toute la ville fut ébranlée, des cheminées tombèrent, les vitres se brisèrent et certaines maison perdirent leur toit mais les remparts toujours intacts narguaient l'ennemi ancré à quelques encablures de là. Un grand nombre de bombes et de carcasses tombèrent cependant dans les ruelles et l'on retrouva même 2 canons dans un grenier. L'invincible cité corsaire n'était que partiellement blessée. La seule victime de ce drame fut, dit-on, un chat mort retrouvé dans une gouttière.
Quand la mer se retira, elle laissa à sec trois cents bombes et autant de barils remplis d'artifice qui ne firent de mal à personne. Au matin du 3O, l'Amiral commandant la flotte anglaise tira un coup de canon et appareilla avec la honte d'avoir échoué dans l'infâme mission qui lui avait été confiée, conçue par la fureur haineuse de son gouvernement.
La bouée qui n'existait pas à l'époque
Je vous l'avais bien dit que Saint Malo n'avait pas forcèment besoin de tous ses forts défensifs. Elle se suffisait à elle-même comme le prouve de nombreuse épaves ennemies éventrées, constituant un véritable cimetière marin dans la baie.
A la suite de cette attaque, l'écueil ayant sauvé la ville pris le nom de la "Roche aux Anglais et croyez moi il ne fait pas bon s'approcher de la bouée verte qui le signale en la prenant du mauvais côté si l'on possède un bateau à fort tirant d'eau.