posté le 03-08-2014 à 09:18:25

La Fée des houx

Le jour tombait sur le verger dans lequel un vieux paysan et son épouse se reposaient de la fatigue du jour. Au fond de leur champ, se dressait la masse imposante que les gens d'Essé et les autres appellent La-Roche-Au-Fées.

 

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-"Au temps où l'on croyait aux fées , la vie était moins dure soupira la femme.

- La terre était sûrement aussi basse et les bottes de foin aussi lourdes, répliqua l'homme

- Mais les fées offraient des cadeaux à ceux qui les aimaient, et après leur mort, elles leur construisaient de belles et grandes grottes comme celle là, pour abriter leurs cendres.

- Tu as peut être raison, répondit l'homme, pensif, on devrait toujours honorer les fées."

 

 

 

 

Et tandis qu'ils soupiraient sur le temps des anciennes légendes, une petite aurore se mit à luire au milieur des pommiers en fleur. En son centre prenait forme une légère silhouette vêtue de blanc, couronnée et ceinturée de baies rouges. La ravissante créature s'avançà vers eux  et ils entendirent des rires cristallins, des clochetttes invisibles sonner autour d'elle. Enfin, elle parla

-" Puisque vous regrettez les fées, moi la Fée des Houx, je vais récompenser votre fidélité. Voici une bourse emplie de pièces d'or. Vous pourrez les dépenser à votre guise, vous en aurez toujours autant mais jamais plus, jusqu'à la fin de votre vie. Je ne vous demande qu'un service en échange. J'ai là un vase dont le contenu m'est très précieux et que je vais enterrer sous La Roche-Aux-Fées. Je vous charge de veiller sur lui et surtout de ne jamais, au grand jamais chercher à savoir ce qu'il contient."

Elle tendit vers eux un pot sculpté de lignes entrelacées, puis disparut dans une dernière volée de notes argentines.

 

 

L'or était intarissable, comme l'avait promis la fée. Plus de labours, plus de moissons. Les deux vieux se mirent à acheter leur pain, leur viande, leur cidre et de la crème et du beurre. Ils se vêtirent, se meublèrent comme des bourgeois. Le temps passa et après avoir goûté au plaisir de ne rien faire, ils firent connaissance avec l'ennui. Un mauvais conseiller, c'est bien connu. La fermière surtout se plaignait. Au fond, ils n'avaient pas assez d'argent pour faire des affaires et mener grand train à la ville.....Elle se mit à penser au vase caché. Quel excitant secret contenait il?  De l'or sans doute. En emprunter un peu leur permettrait d'acquérir des terres, de gagner plus d'or, elle rendrait alors celui de la fée qui n'y verrait rien! Son mari l'en dissuada fermement. Elle se faufila tout de même sous le monument mais l'envol des dames blanches aux yeux d'or la fit battre en retraite. Alors, elle soutint qu'elle entendait des pleurs sous les grandes pierrres et que des lueurs de feu y glissaient la nuit.

 

 

-"Et si le vase contenait les ossements d'un prisonnier de fées, mort de chagrin?  Ou ceux d'un enfant échangé qui n'aurait pas survécu ?  Nous devons sauver cette âme, lui donner une sépulture."

Mais son mari ne cédait pas. Un soir, elle prit enfin sa décision. Arrivée au Mégalithe, elle déterra en quelques instants la petite jarre. Une poignée de cendres, quelques menus fragments d'os, voilà le pauvre trésor qu'elle découvrit. Toute tremblante, elle remit le récipient en terre, le recouvrit du mieux qu'elle put et rentra chez elle.

 

Le feu était éteint et son mari pleurait, assis dans leur maison qui n'était plus qu'une pauvre masure. Devant  lui, la fée pleurait aussi , sur l'amour inconstant des hommes et sur sa confiance trahie. Sa robe était devenue griset les baies de houx s'étaient flétries à son cou et à sa taille

 


Commentaires

 

josiane/tachka  le 03-08-2014 à 08:17:09  #   (site)

La curiosité est un bien vilain défaut et là le voilà bien décrit !
Bizz et bon dimanche

 
 
posté le 01-08-2014 à 08:25:37

Le chat de Jean Foucault ( Légende bretonne)

Jean Foucault avait toujours eu des chats pour lutter contre les mulots, souris et autres campagnols. Mais à la différence de ses voisins, Jean traitait bien les gardiens de ses récoltes. Ils les nourrissaient, leur donnait un abri et jamais ne les battait. Mieux, il n'était pas en reste d'une bonne claque ou d'un leste coup de pied dans le derrière des garnements surpris à tourmenter un petit félin. Au village, on considérait cette habitude comme une faiblesse d'esprit, mais Jean n'en avait cure.

Pourtant son dernier matou, recueilli au début du printemps, l'inquiétait un peu avec son mauvais caractère et son regard sauvage. Même les rats filaient doux devant ce costaud noir dont les griffes ne semblaient se rétracter qu'à regret. Celui-là justifiait les superstitions des villageois :

- Les chats ont un cousinage avec le diable et une fois l'an ils mènent un grand sabbat, soutenaient les uns...

- Oui, renchèrissaient les autres, ils se réunissent dans les cimetières ou au milieu des pierres levées(ils les aiment parce qu'elles sont aussi païennes qu'eux).

-Et les pires sont bien ceux à qui l'on n'a pas coupé la queue, affirmaient les propriétaires de pauvres bêtes mutilées pour se protéger du Malin.

 

 

Vint la Toussaint où Jean mena grand train à la foire annuelle du bourg voisin. La nuit était avancée lorsqu'il prit la route du retour, réchauffé par l'union sacrée du cidre et du lambig. Il marchait seul et la vue du cercle de pierres qui marquait le centre de la lande le dégrisa d'un coup. Son effroi ne naissait pas des menhirs moussus, mais des centaines d'ombres mouvantes qui grouillaient à leurs pieds, des milliers d'yeux phosphorescents qui se pressaient autour d'elles. Une marée de chats, miaulant, crachant, avançant vers lui, leur queue non coupée! fouettant l'air, leurs crocs bien visibles. Jean voulut faire demi tour mais dût renoncer, derrière lui une deuxième armée féline s'apprêtait à faire jonction avec la première. Le malheureux parvint à se frayer un chemin jusqu'à la pierre la plus haute, pressé par les chats de plus en plus agressifs. Il se rappela alors ces légendes de villageois devenus fous ou morts de peur au pied d'un menhir, pour avoir croisé le sabbat des chats. Il voulut prier, en vain. Incapable de se défendre, le fermier ferma les yeux. Déchireraient ils ses jambes, ses mains ? Viseraient ils d'abord les yeux ?

Il ne vit pas les rangs de la meute s'ouvrir sur un mâle noir, haut sur pattes, les yeux brillant d'une lueur souffrée. A mesure qu'il progressait, l'intensité des feulements décroissait. Prenant conscience que le silence s'était fait, Jean rouvrit les yeux sur le grand matou qui s'était posté devant lui.

 

Et soudain, il le reconnut, c'était son propre chat qui imposait le calme à ses congénères. L'homme s'autorisa un soupir. Le chat se mit en route, sans jeter un regard en arrière, Jean le suivit à travers les pierres dressées, jusqu'à la lisière de la lande, là où l'on voyait briller au loin les lumières du village. Combien dura le chemin ? Des heures pensait l'homme ; quelques minutes savait le chat.
Puis l'animal s'en retourna silencieusement. Jean Foucault jura toute sa vie qu'il l'avait entendu dire sur leur passage :

"Celui là aime les chats, il est à moi, vous n'y touchez pas!"

 

 

 


Commentaires

 

gegedu28  le 13-08-2014 à 12:17:56  #   (site)

Bonjour,
Superbe, histoire où légende ?
Peu importe, j'ai adoré.
A bientôt.
Gégédu28

kryspassions  le 03-08-2014 à 07:00:47  #   (site)

Bonjour Lady Marianne

Contente que cela ait pu te plaire. Je sais que tu viens de chez Tachka, je t'y vois régulièrement.
bisous

LADY MARIANNE  le 02-08-2014 à 13:12:07  #   (site)

une belle légende ! j'ai adoré-
je viens de chez Tachka !
merci !!

kryspassions  le 02-08-2014 à 10:06:04  #   (site)

Coucou,
Contente, qu'elle vous plaise. 9à ne m'étonne pas d'ailleurs vous les mères à chats lol.
Bisous

Dani et ses chats  le 01-08-2014 à 19:50:52  #   (site)


Super ! Bisous Krys

josiane/tachka  le 01-08-2014 à 07:36:31  #   (site)

J'adore ♥ ♥ ♥

 
 
posté le 29-07-2014 à 07:55:51

Légende de Carnac..."L'armée pétrifiée"

 

Comme dans le mythe grec de Persée et de la Méduse , la légende de Carnac immortalise une puissante armée...

 

Les temps étaient durs pour le vieil homme chassé de Rome. Corneille avait été pape, pontife sans autre puissance que celle de sa foi, ardente et de la ferveur de ses disciples. Mais c'était encore trop tôt pour l'empereur , et il avait dû fuir la puissance romaine, toujours plus loin.

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Le mois d'Avril n'était pas loin quand il parvint au bord du Grand Océan d'Armorique. Il savait que les éclaireurs de l'armée romaine étaient sur ses traces et le cherchaient pour le mettre à mort. Etrangement, ce bout du monde, cette mer immense insufflèrent une force nouvelle dans le corps du pieux vagabond. C'est ici, qu'il délivrerait une fois encore son message d'espoir, il voulait vivre pour les hommes de cette terre et même pour les braves animaux qui avaient tiré son attelage jusqu'ici. Des paysans semaient dans l'un des petits champs qui couraient jusqu'au rivage. Corneille interrogea leur chef. Quelle graine confiaient ils au sol ? de l'avoine, affirma l'homme. "Alors prépare toi à la moissonner dès demain", répliqua t'il, bénissant le champs d'un geste ample. Le lendemain au premier soleil, l'avoine mure ondulait sous le vent. Les fermiers commencèrent à la coucher sous leur faux, dans une bonne odeur d'herbe

Un nuage de brume s'éleva à l'horizon, l'armée romaine arrivait dans un tintamarre d'épées et de cuirasses. Les cultivateurs s'immobilisèrent. "Avez vous vu récemment un homme âgé, dans un char mené par des boeufs ?" interrogea l'officier drapé de rouge. " Il est passé pendant que nous semions cette avoine", lui répondit un enfant. Le centurion avisa le paysage désert, la côte, les près et les champs sans relief. "Notre gibier doit être remonté au Nord depuis bien des jours, songea t-il. Malgrè le pas lent de ses boeufs , il aurait donc des mois d'avance sur nous". Le lendemain, il reprit tout de même sa traque -la gloire de Rome exigeait une victoire- mais soudain, au milieu de la lande, des centaines de boeufs, surgis de nulle part, chargèrent sans pitié. Les javelines rebondissaient sur leur cuir, les flèches se brisaient et plus d'un guerrier resta sur le terrain, piétiné par les durs sabots. L'affront devenait intolérable, il fallait exterminer ce Corneille pour l'honneur de Rome. Des renforts arrivèrent de garnisons voisines, la poursuite commença et au bout de quelques heures, les soldats découvrirent leur proie, marchant à côté de sa charrette.
Les Dieux étaient avec eux, car le vieillard s'était engagé sur une mince langue de terre cernée par la marée haute. Le centurion allait ordonner à ses hommes de se déployer pour prévenir la fuite de leur victime quand sa vision s'obscurcit. Ses paupières se fesaient pesantes, et sa bouche peinait à articuler. Sous ses yeux qui perdaient leur lumière, ses hommes devenaient gris, nul souffle ne soulevait leur poitrine. Il ne distinguait plus leurs visages ni leurs corps. Armes et armures, tout se fondit dans une même gangue pierreuse, lourde et mate.

Des paysans qui  passaient par là s'immobilisèrent devant l'inconcevable image qui s'offrait à eux. Là où s'était tenue une importante armée, des pierres s'élevaient sur plusieurs rangées vers l'est, aussi loin que portait le regard. Devant la mer, Corneille élevait ses mains jointes vers le soleil. Le silence pesa interminablement sur ce petit morceau d'Armorique. Enfin, une alouette chanta, les boeufs reprirent leur marche et les fermiers leur route, comme si rien autour d'eux n'avait changé...

 

 Le gigantisme de Carnac, qui compte 3000 pierres réparties sur trois alignements force l'admiration autant que la rêverie. Mais ces silhouettes muettent gardent pour elles leur secret.

 


Commentaires

 

titeflamme  le 29-07-2014 à 09:44:39  #   (site)

Bonjour,
J'ai beaucoup aimé ton billet.
Je ne connaissais pas cette histoire.
A très bientôt de te relire;
Co

josiane/tachka  le 29-07-2014 à 09:39:27  #   (site)

Je n'étais qu'une toute petite fille quand j'ai visité Carnac mais ces menhirs m'avaient frappé, C"était une gamine à peine plus âgée que moi qui racontait la légende !!!
Bisous

PS pourquoi quand tu réponds à un com on n'est pas prévenu ???

 
 
posté le 24-07-2014 à 09:13:00

Le manche de la "Rozell"

 

Menez-Hom(Finistère)

 

 

Jean-René Brélivet, cultivateur à Trégarvan, au pied du Menez-Hom et François Quenquis, son voisin -et un peu son cousin à la mode de Bretagne- avaient toujours vécu en bonne amitié, n'hésitant jamais à se rendre ces menus services qu'on se doit entre gens d'un même quartier. Non seulement chacun pouvait compter sur l'autre pour les gros travaux comme les battages et les charrois, c'était en fait bien peu de chose, mais Francis savait que lorsque sa faucheuse tombait en panne il pouvait compter sur celle de son ami, comme celui-ci savait que lorsqu'il n'avait plus d'avoine pour "faire la soudure" avant la nouvelle récolte, que françois ne refuserait pas de lui en avancer.

 

 

Blason de Trégarvan

 

 

C'est pourquoi le pauvre Jean-René eut bien de la peine en apprenant  la mort de son compère. Cela allait faire un vide dans le village. Le souvenir des bons moments passés ensembles, à boire une bolée autour d'une même table ou à travailler côte à côte, l'emplissait de mélancolie. Il se disposa à se rendre à l'enterrement qui devait avoir lieu le lendemain matin.

 Malheureusement à la campagne, on ne fait pas toujours ce que l'on veut. A cette époque, les paysans cultivaient le chanvre et il ne faut pas que cette plante une fois coupée soit mouillée. Or, ce matin là, de gros nuages annonciateurs de pluie accourraient à l'Ouest. :

- "Les vents ont tourné dit Jean-René à sa femme, il faut que je me dépêche de ramasser le chanvre. Je ne vais pas pouvoir aller à l'enterrement de ce pauvre François.Tu iras sans moi et m'excuseras auprès de la famille".

Sans perdre de temps, il se rendit à sa chénevière qui justement jouxtait le verger de François et n'en était séparée que par un talus couronné de vieux arbres et de broussailles. Tout en ramassant par monceaux les fragiles tiges séchées, il songeait à celui qu'on allait porter en terre et récapitulait en son for intérieur toutes les qualités qu'il lui avait connu :

- "Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont" soupira t'il

Vers neuf heures comme le glas commençait à tomber goutte à goutte du clocher de l'église, il suspendit un instant son travail et se tourna vers la ferme du défunt pour tenter d'apercevoir le convoi.

Quelle ne fut pas sa terreur, lorsque sur le talus séparant leurs deux propriétés, il vit François Quenquis en personne, dans ses vêtements de tous les jours, en sabots de bois et son vieux feutre décoloré sur la tête. Il se faufilait entre les arbres examinait chacun d'entre eux, les tâtait parfois du doigt, l'air préoccupé, il semblait chercher quelque chose.

L'apparition d'un mort est toujours inquiétante, il y a des revenants malveillants et il s'agit donc de se méfier, pensa Jean-René qui se signa en murmurant

-"Doué da bardono an anaon"(Que Dieu fasse miséricorde aux Ames trépassées)

Il se secoua ensuite quelque peu en se disant qu'il avait du être le jouet d'une illusion et qu'il était impossible qu'il ait pu voir son voisin devant lui ou bien qu'alors il y avait eu erreur et que ce dernier n'était pas mort. Il dut pourtant se rendre à l'évidence, l'homme qui parcourait le talus en se livrant à cet étrange manège était bien son ami. Quant à douter de sa mort, cela ne se pouvait d'autant moins que s'élevaient maintenant du chemin de sa ferme les chants des prêtres prouvant bien que le cortège était en marche.

François arrêté près d'un vieil orme dont on avait coupé les grosses branches l'an passé en ne laissant que les jeunes pousses contemplait l'arbre en hochant  la tête, s'appuyant sur le tronc le voilà perché à cinq pieds du sol sans même que Jean-René se soit rendu compte de quoi que ce soit. François à califourchon sur une brindille pas  plus grosse qu'un crayon mais qui cependant ne pliait pas sous son poids se mit alors à regarder en direction de son voisin avec une grande douceur. Jean-René rassemblant tout son courage fit quelques pas vers lui et d'une voix blanche lui demanda :

-"Que fais tu ici mon pauvre Fanch ? Et pourquoi, si tu voulais t'asseoir, as tu choisi cette ramille tout juste assez forte pour supporter un roitelet et non pas  une des maîtresses branches des gros chênes là-bas ?

-Ce n'est pas moi qui est choisi. Dieu marque à chacun sa pénitence et il m'a désigné cette petite branche et non une autre.

-Et tu dois y rester longtemps ?

-Hélàs, je ne dois pas la quitter avant qu'elle ne soit devenue assez robuste pour fournir le bois d'un manche à quelque instrument de travail."

La voix du mort s'est faite si triste que Jean-René en a le coeur serré et qu'il reste un moment sans rien dire baissant la tête tout pensif. Combien longue et dure cette pénitence songe t'il. Soudain il relève la tête, le visage illuminé , il sourit au fantôme.

-"Attends donc Fanch, il ne sera pas dit que j'aurai laissé un ami dans l'embarras. Je file chercher quelque chose et je reviens de suite".

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Prenant ses sabots à la main pour courir plus vite, il rentre chez lui. En revenant il montre à François d'un air malicieux ce qu'il est allé quérir. Ce n'est autre que la "Rozell" de sa femme(sorte de tout petite raclette de bois qui sert à étaler la pâte d'un coup sec du poignet quand on fait des crêpes ou des galettes. Il dit au mort :

-"Tu vas être promptement délivré, ma femme me disait l'autre jour que le manche de sa "Rozell" était fendu et qu'il était temps de le changer. On ne peut pas contester que ce soit un instrument de travail."

 

 

 

Sans plus attendre, il saute sur le talus, sort son  couteau de sa poche et coupe au ras la fameuse ramille puis il se met en devoir de l'ajuster à la "Rozell". Ausssitôt, il entend un joyeux "Merci" . François n'est plus là et une suave odeur de chèvrefeuille et de violette flotte dans l'air. Jean-René a même l'impression d'entendre très très haut dans les nuées comme une musique à peine perceptible.

Tags: #bretonnes
 


Commentaires

 

josiane/tachka  le 29-07-2014 à 09:35:30  #   (site)

Jean-René a été bien inspiré !!!!!

 
 
posté le 22-07-2014 à 09:21:21

Les pierres de Plouhinec (légende bretonne)

Bernez aimait Rozenn qui le lui rendait bien. Mais de mariage entre eux, il ne pouvait être question, car Bernez n'était que valet de la ferme du père de Rozenn.

La veille de Noël, Bernez se joignit à la veillée chez son maître, tout heureux de passer la soirée près de sa bien-aimée. Bouillie de froment arrosée de beurre, lard et boudins, crêpes, miel et cidre râpeux s'étalaient en abondance sur la grande table. Aussi toute l'assemblée accueillit-elle de bon coeur le vieil homme qui s'en vint réclamer la part du pauvre, bien qu'on le sache chapardeur et qu'on le dise sorcier.

 

Lorsque chacun s'en alla dormir, le vieux s'abrita dans la petite étable où Rozenn gardait un vieil âne et un boeuf décharné, compagnons de ses jeux d'enfant. A peine couché dans la paille, l'homme entendit un murmure. Il ne rêvait pas...L'âne et le boeuf se parlaient et il les comprenait ! Un peu docte, le boeuf rappela à son voisin que , cette nuit ils étaient doués de parole en mémoire de leurs lointains parents, gardiens de l'enfant Jésus. Puis, il glissa dans la longue oreille duveteuse de son ami que le Noël de cette année était extraordinaire. En effet, la nuit prochaine, les pierres dressées sur la lande de Plouhinec, à deux pas d'ici, iraient boire à la rivière. Cela n'arrive qu'une fois tous les cent ans, et pendant ce temps , les trésors enfouis à leurs pieds sont offerts à ceux qui osent les prendre. L'âne répliqua illico que les pierres revenaient si vite qu'elles risquaient d'écraser leur voleur, à moins qu'il ne porte sur lui un bouquet de gui et de trèfles à 5 feuilles. Finalement, le boeuf eut le dernier mot en disant que les richesses volées tombent en poussière si elles ne reçoivent pas en dédommagement la vie d'un homme.

Le lendemain matin, notre sorcier s'en alla arpenter les talus et revint vers midi à la ferme, où il s'entretint longuement avec Bernez. On le devine, la promesse de la richesse agitée par la vieille crapule enthousiasma le jeune homme. Rendez-vous fut pris pour le soir, près des pierres dressées. Bernez arrivé en avance, s'occupa à sculpter une croix sur le plus haut des mégalithes. A l'heure dite, le sorcier était là et lorsque le clocher sonna minuit, les deux hommes teriffiés entendirent le grondement de tonnes de pierre s'arrachant du sol et virent passer, en un vol serré tous les menhirs qui filaient vers la rivière. D'un seul élan, ils sautèrent dans les fosses découvertes où l'or brillait sous la lune. A peine avaient ils enfourné quelques poignées de pièces dans leurs poches que retentit un grand vacarme...les pierres revenaient.

"-Nous allons mourir hurla Bernez

 -Toi, oui mais pas moi, mes herbes me protègent!" rétorqua le vieil homme brandissant son bouquet de gui et de trèfle.

 

 

LES PIERRES DE PLOUHINEC

 

 

L'instant d'après, les pierres arrivaient en file indienne. La plus haute d'entre elles, qui les menaient, s'arrêta devant Bernez, l'abritant de sa masse rugueuse marquée d'une croix. Les autres la contournèrent pour rejoindre leur excavation. Bernez sauvé par le signe qu'il avait gravé, était tombé à genoux dans l'ombre de son mégalithe. Enfin l'énorme bloc se souleva d'un bond par-dessus Bernez et plongea sur le sorcier qui agitait frénétiquement ses herbes. Mais la pierre n'obéïssait plus aux anciennes coutumes, elle bouscula l'homme qui tomba dans la fosse où elle l'écrasa de son poids.

Bernez mit un moment à reprendre ses esprits. Et s'il murmura une vague prière devant la dalle d'où rien ne transparaissait du drame, il n'alla pas jusqu'à verser de larmes sur celui qui l'avait condamné en riant. Puis il revint vers la ferme, les poches emplies d'or qui lui gagnerait la main de sa Rozenn.

Tags: #bretonnes
 


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josiane/tachka  le 23-10-2017 à 22:15:25  #   (site)

J'espère que tu vas bien, bien triste de ne plus avoir de tes nouvelles.Je n'ai pas le mot de passe pour tes tubes donc je ne peux y accéder et je n'ai pas réussi à te contacter par ekla-blog.
Peut être à un de ces jours....

 
 
posté le 18-07-2014 à 09:18:44

Le barde Hyvarnion et la belle Rivanone-Légende finistérienne

 

Fontaine de St Ufold- oncle de St Hervé

 

C'est à la fontaine de Landouzan qu'eut lieu la rencontre, annoncée par ses rêves, entre le barde Hyvarnion et la belle Rivanone.
Une nuit, au château du Jugduval, l'excellent musicien eut la vision d'une juvénile et charmante orpheline qui chantait au bord d'une source.
Le lendemain, un jeune homme de lumière entrait dans la chambre du barde et lui affirmait qu'il allait épouser cette jouvencelle de son rêve.
Deux jours plus tard, Hyvarnion apercevait sa promise qui se languissait sur la margelle de la fontaine. Sa robe était blanche et rose était son visage, et elle chantait "quoique je ne sois, hélas, qu'un pauvre iris du bord de l'eau, c'est moi qu'on nomme  la petite reine". Elle aussi avait eu un songe où elle voyait le conjoint prédestiné.
Le mariage fut célébré - chacun des époux fit un voeu - La bienheureuse épouse souhaita que son enfant ne connut rien des fallacieuses jouissances du monde.
9 mois plus tard, lui naissait un beau bébé - aveugle ! on le prénomma Hervé ce qui veut dire "amèreté" -
Dès que le petit Hervé eut atteint l'âge de 5 ans, il perdit son père. Sa mère, Rivanone, et lui se retrouvèrent dans la pauvreté et sans amis.  Dans sa tristesse, elle lui chantait et il grandit en aimant sa poèsie et sa musique. Quand il eut atteint l'âge de 7 ans, elle le confia aux soins d'un saint homme  appelé Athian et elle voulut finir ses jours près de la fontaine où elle avait rencontré son époux.
L'enfant voyagea à travers le pays, chantant et mendiant, guidé par un chien blanc qu'il tenait par une corde.
Lorsqu'il eut 14 ans, avec l'accord de sa mère, il chercha refuge auprès de son oncle, ermite qui tenait en forêt une école monastique. Son oncle lui tranmit tout son savoir et bien vite l'enfant fit preuve de pouvoirs surprenants et excella dans la connaissance au-delà des autres élèves. Il fit jaillir une source en tapant le sol de son baton.
Il avait 15 ans, lorsqu'un loup dévora l'âne de son guide, le nommé Guiharan. Il se mit en prière et le loup s'attela lui-même à la carriole et devint le compagnon du saint. 
Depuis lors, St Hervé est invoqué contre les loups "Vat-t'en par St Hervé, si tu es loup des champs"
Après la mort de sa mère, Hervé sillonna la région en compagnie de son fidèle Guiharan et se retira à Lanrivaoré.A la mort de son oncle, il devint abbé.
Lorsque vint le temps de sa mort, il demanda à sa nièce Kristine :"Tina, prépare mon lit,mais pas comme d'habitude. Prépare-le sur la terre ferme devant l'autel - place une pierre comme oreiller et couvre mon lit de cendres". En pleurant, elle accomplit son voeu et pendant que les moines regardaient vers le lit de mort ils entendirent une musique des choeurs célestes qui l'accueillaient et ainsi mourrut le saint aveugle breton.
Jusqu'à la révolution française, une chapelle (maintenant détruite) possédait la plus inhabituelles des reliques : le berceau dans lequel Hervé avait été bercé.

 

 


Commentaires

 

kryspassions  le 19-07-2014 à 09:23:36  #   (site)

Coucou
Contente que cela te plaise. prends soin de toi surtout.
Alerte aussi ici mais on les attend encore les orages pffffff.
Bisous

josiane/tachka  le 18-07-2014 à 08:43:16  #   (site)

J'adore lire ces légendes ! même d'un seul œil !!! ☺
Bizz pour une belle journée, nous en alerte orages et vents violents !!!

 
 
 

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