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Titre du blog : Mes passions
Auteur : kryspassions
Date de création : 18-12-2013
 
posté le 06-05-2014 à 08:23:55

La côte d'Emeraude...St Coulomb et son histoire

En franchissant la Pointe du Nid(frontière de Cancale à l'Ouest), nous pénétrons dans la petite commune de St Coulomb située un peu en retrait du littoral. Village rural , St Coulomb posséde non seulement un patrimoine naturel et architectural d'une belle richesse  mais également un passé historique que je ne peux manquer de vous relater avant de reprendre notre circuit côtier.

 

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Point de vue du Chemin des Douaniers

 

Le peuplement du site est très ancien. Au second âge de fer, vers 450 avant JC, sur la Pointe du Meinga, un éperon barré formait un retranchement d'environ 15ha, il subsiste encore un fragment du mur d'enceinte. On trouve également trace de la présence romaine en divers endroits de la commune(îlot du Guesclin).

Vers 580, Saint Colomban, moine irlandais, débarque sur la plage(actuelle Anse Du Guesclin). Au contraire d'autres chefs comme Maclow qui fonde Saint-Malo, Colomban ne fait que passer en Armorqiue. Après avoir créé un petit monastère que la tradition situe au lieu dit l'Hermitage, il part vers le Nord Est et fonde l'abbaye de Luxeuil, il se rend en Suisse puis en Italie où il meurt en l'an 615.
Une croix marque l'emplacement présumé de cette arrivée.

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Croix de St Colomban

 

Si Saint Colomban n'a pas laissé de traces matérielles de son passage sur nos terres, il a laissé son nom à la commune. Colomban ou Colombanus est en effet la traduction latine que les moines firent de Koulman, diminutif du mot breton « Koulm » qui signifie Colombe. En gallo, la colombe mâle porte le nom de « Coulomb » A l'entrée du bourg, une sculpture représente le Saint avec une colombe sur l'épaule.

Selon la légende, au VIIIème siècle, un roi sarrasin, Acquin, tentant d'échapper aux armées carolingiennes, débarqua sur une plage du littoral armoricain et s'installa sur un rocher appelé Le Glay avec femmes, enfants et esclaves. Il y resta 30 ans. A l'annonce de l'arrivée imminente de Charlemagne, il quitta précipitamment l'îlot, abandonnant dans sa fuite un enfant. Charlemagne recueillit celui-ci et lui donna le patronyme de Glay Acquin. Au fil des siècles, Glay Acquin se transforma en Guarplic, puis Du Guesclin. Les descendants de cet enfant régnèrent alors sur la seigneurie de Saint-Coulomb. Vers l'an 800, les ancêtres du Connétable de France édifièrent sur l'îlot à l'est de la plage une 1ère forteresse, probablement sur les ruines d'une construction romaine. Les seigneurs du Guarplic y régnèrent jusqu'en 1250. Vers1254, ils firent ériger une bâtisse plus facile à défendre à l'intérieur des terres, Le Plessis Bernard. Au Moyen age, cette seigneurie étendait sa juridiction sur les paroisses de St Coulomb, Cancale et les communes avoisinantes jusqu'au pied des remparts de St Malo. On peut encore voir les ruines du château, démantelé en 1598; du Plessis Bernard dépendait le plus ancien moulin à mer de Bretagne, dont on peut assurer qu'il existait déjà en 1200(seule la digue subsiste à l'heure actuelle).

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Forteresse du Plessis Bernard

 

Au XVIIème siècle, les riches armateurs malouins, à l'étroit à l'intérieur des murs de Saint-Malo, firent construire dans l'arrière-pays,les Malouinières au style fortement marqué par l'architecture militaire de Garangeau, disciple de Vauban qui procédait alors à la mise en défense des îlots de la baie de Saint-Malo. On compte près de vingt malouinières sur la commune, toutes habitées et entretenues par des propriétaires passionnés. Il faut bien évidemment faire un détour pour voir une de ces célébres demeures : 

La propriété de la Ville Bague fut achetée en 1660 par une famille de riches armateurs malouins qui avaient de nombreux comptoirs à l'étranger.

 

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Malouinière de la Ville Bague

 

Si la révolution épargna son Saint Patron(la commune prit alors le nom de Coulomb rocher), il n'en fut pas de même de ses hommes. En témoigne le drame de la Fosse Hingant, malouinière marquée par la trahison, en mars 1793, d'un proche du marquis de La Rouërie, un des événements déclencheurs de la Chouannerie.

Aux XIXème et XXème siècles, les Colombanais furent nombreux à partir sur les bancs de Terre-Neuve pêcher la morue. L'économie locale était alors assurée par la culture des légumes primeurs.

C'est en 1911 que la marquise de Morny, plus connue sous le nom de Missy, acheta, au nom de son amie, Sidonie-Gabrielle Colette, une villa située sur la plage de la Touesse, Roz Ven. Colette y séjourna entre 1911 et 1926. La maison accueillit alors de nombreux artistes et auteurs tel Théophile Briant, poète et éditeur qui séjournait à la Tour du Vent, à Saint-Malo Elle y écrivit en particulier « Le Blé en Herbe » qui conte les amours de deux adolescents dans le décor rustique du Saint-Coulomb d'alors.

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Villa Roz Ven

 

Dans les années 60, Léo Ferré et sa célèbre gueunon Pépé habitèrent l'ilôt Du Guesclin. La brutale mort de cette dernière entraîna le départ du chanteur pour la toscane où il demeura jusqu'à sa mort.

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Ilot Du Guesclin

 

Aujourd'hui, Saint-Coulomb se développe au sein de la communauté  "Saint-Malo Agglomération" ; poumon vert du littoral d'Ille et Vilaine, l'endroit attire de nombreux touristes.

Dans le prochain article, nous reprendrons le fameux chemin des Douaniers que nous avions quitté l'espace d'un petit cours d'histoire afin de découvrir la beauté du bord de mer colombanais. Nous descendrons de la Pointe du Nid afin de poser le pied sur cette première plage qui n'est autre que le berceau de la commune.