Je vous ai présenté l'enclos de Guimiliau, il est donc impensable que je ne vous raconte pas l'histoire d'une jeune fille qui a pris place parmi les personnages représentés sur le grand Calvaire. Il est à noter que l'on peut également la retrouver sur le calvaire de Plougastel-Daoulas.
Deux légendes évoquent le triste sort de Katell Gollet(Catherine la Perdue), les voici :
Katell Gollet était une belle jeune fille de 16 ans qui vivait dans le château de son oncle, à la Roche- Maurice, près de Landerneau.
Sa beauté, malheureusement, n'avait d'égale que la perversité de son esprit. Le comte, voulant se décharger de cette lourde tutelle, espérait bien pourtant lui trouver un mari qui prendrait soin de la raisonner. Néanmoins, la belle préférait se livrer aux plaisirs de la danse et de la fête plutôt que de songer au mariage.
Pour contrer son oncle, elle usa d'un subterfuge, lui faisant déclarer qu'elle épouserait tout homme capable de la faire danser douze heures d'affilée. Nombreux furent les jeunes gens du comté à tenter leur chance. Mais elle les épuisait tant que certains, morts de fatigue, ne voyaient pas le jour suivant.
L'hécatombe était telle que son oncle l'enferma dans une des tours du château. Mais Katell s'en échappa et se rendit au pardon de la Martyre accompagné d'un nouveau cavalier. Gavottes, plinns, jabadaos s'enchaînèrent, les deux danseurs s'en donnant à coeur joie.
Mais le jeune homme non plus ne résista pas à l'infatigable Katell qui, prise dans le feu de la danse et de l'alcool, invoqua les puissances de l'enfer demandant de nouveaux musiciens. C'est ainsi que le diable l'entraîna dans une gigue infernale et lui fit ainsi franchir les portes du royaume des damnés.
Katell Gollet était une ravissante jeune femme qui ne vivait que pour le plaisir et la débauche. De peu de vertu, elle collectionnait de multiples amants. Un jour, l'un d'entre eux, lui demanda de voler une hostie dans le sanctuaire de Dieu. La jeune femme, désireuse de lui plaire, satisfit sa demande. Malheureusement, c'était Satan en personne qui avait revêtu les apparences de l'amoureux et Katell fut condamnée aux tourments éternels de l'enfer.
Le Chateau de Roc'h Morvan à la Roche Maurice
La première mention connue du château date de 1263. Il fut l'une des demeures des vicomtes de Léon jusqu'en 1363, date de l'extinction de la lignée. La forteresse occupait une position centrale qui permettait à ses seigneurs de diriger l'ensemble de leurs fiefs et plus particulièrement l'importante châtellenie de Landerneau riche de trente paroisses et Trèves. La Roche-Maurice fut également, jusqu'au XVe siècle, siège de la juridiction de Sizun-Ploudiry, qui comprenait basse, Moyenne et Haute justice. Des fourches patibulaires se dressaient face au château, sur une colline de la rive droite de l'Elorn. Un ruisseau, au pied de cette colline rappelle cela : Le Justiçou. Le château de la Roche devint possession de la famille de Rohan en 1363, par le mariage de Jeanne de Léon avec Jean de Rohan. Jusqu'au XVe siècle les vicomtes de Rohan y résident habituellement. Ils agrandissent le château vers 1421, mais dès la fin du XVe siècle la forteresse est délabrée.
En 1678, elle fût transformée en geôle, jusqu'en 1694. En 1695, un document remis au roi révèle le mauvais état des château de La Roche et de Joyeuse-garde à la Forest. Au XVIIIème et IXXème siècle, le château sert de carrière, et bien des maisons du bourg et peut-être l'église actuelle furent construites avec ces pierres.