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Titre du blog : Mes passions
Auteur : kryspassions
Date de création : 18-12-2013
 
posté le 14-02-2014 à 08:51:50

La vie de Robert Surcouf

 

 

 

Fils de Charles-Ange Surcouf, sieur de Boisgris, et de Rose-Julienne Truchot de la Chesnais, il est notamment cousin de Duguay Trouin par sa mère  Ses parents, commerçants, le destinaient à la prêtrise, mais il s'engage dès treize ans[ comme volontaire sur l'Aurore en partance vers les Indes. A vingt ans, il est déjà capitaine de La Créole qui fait le trafic d'esclaves. Aucun document ne permet de confirmer qu'il a commandé la Créole.

Surcouf embarque sur l'Aurore en 1789, il n'a pas encore 16 ans. C'est en 1787, à 13 ans et demi, qu'il a accompli son premier voyage sur le Héron.

Surcouf est né à Saint-Malo, rue du Pélicot pour certains, ou rue de la Bertaudière pour d'autres. Ce serait en 1787 qu'il embarque comme apprenti navigant (futur officier) sur le Héron qui part au cabotage.

En 1794, il est enseigne de vaisseau, faisant fonction de second sur la frégate la Cybelle dans l'océan indien. Il connaît son baptême du feu lors du 1er combat de la rivière noire à l'île de France: la Cybelle, la frégate Prudente et la corvette Jean Bart, parviennent à chasser deux petits vaisseaux britanniques de 50 et 44 canons qui assuraient le blocus de l'île. Ce sera le seul combat de Surcouf dans la marine de l'État, refusant toujours par la suite le commandement de frégates. Il va rapidement devenir corsaire et n'aura jamais dépassé le grade d'enseigne dans la marine officielle.

Nommé capitaine à l'âge de vingt ans, il commanda successivement les corsaires la Clarisse, la Confiance et le Revenant.

Quelques jeunes gens de l'île de France armèrent un petit corsaire pour Surcouf, qui fit voile pour les côtes de l'Inde, avec un équipage de Lascars (marins indiens). À l'embouchure du Bengale, où il se dirigea d'abord, il rencontra un petit convoi escorté par un bateau-pilote, armé en guerre ; il aborda le bateau-pilote et le prit ; il s'empara ensuite des bâtiments marchands britanniques, se débarrassa de ses prises, de son propre navire, et passa sur le schooner avec dix-neuf hommes seulement.

Mais Robert Surcouf, le plus célèbre des armateurs malouins, entre dans la légende à vingt-trois ans, en 1796 quand, avec un équipage de 190 hommes, il prend à l'abordage un grand vaisseau britannique, trois fois plus important et plus armé que le sien.

Ce premier succès enhardit Surcouf, qui va tenir la mer, courant après tous les bâtiments qu'il apercevra, en corsaire non autorisé, car il est parti de l'île de France sans ces lettres-patentes, qu'on appelle lettres de marque, qui donnaient au vol sur mer sa légalité.

Peu après, avec son bateau, n'ayant que deux canons, Robert Surcouf met le cap sur un gros trois-mâts : c'était un vaisseau de la Compagnie des Indes, monté par 150 Européens et armé de 26 canons de 12 ; il se nommait le Triton. Il dut son succès à un stratagème faisant cacher tout son équipage pour se faire passer pour un des pilotes du Gange. Surcouf se fit maître du vaisseau, n'ayant eu que deux blessés et un mort parmi les siens. Il fait signer un cartel d'échange à ses prisonniers, les envoie à Madras sur son petit schooner qu'il dépouille de toutes ses armes et mène son importante capture à l'île de France.

Il remet à la mer le plus tôt qu'il peut, pour profiter de la chance qui paraît lui sourire, et cette fois c'est avec un corsaire un peu plus grand.

Chassé par trois vaisseaux de la Compagnie, il parvient au moyen d'une manœuvre habile à les isoler ; puis, les attaquant séparément, il en enlève deux, et contraint le troisième à prendre la fuite.

Après plusieurs courses aventureuses, Robert Surcouf fut sur le point d'être dépouillé du fruit de ses dangers parce qu'il avait écumé la mer sans lettres de marque. Il avait armé en course sans autorisation à sa première croisière ; aussi quand il avait atterri avec le Triton, on avait confisqué sa prise.

Cependant les autorités de l'ile de France consultèrent le Directoire qui, voulant récompenser la bravoure du jeune corsaire, proposa au Corps Législatif de lui décerner, à titre de don national, la valeur de ses prises qu'on avait vendues au profit de la colonie ; il reçut 700.000 francs.

En 1801, il revint alors à à Saint Malo, et M. Blaise de Maisonneuve - armateur - le trouvant assez riche, il épousa celle pour l'amour de laquelle il avait pris une carrière aussi aventureuse. Il pouvait vivre heureux à Saint-Malo ; mais un marin ne renonce pas si aisément à la mer. Surcouf, armateur et capitaine, fit de nouvelles campagnes, heureuses comme les précédentes. Surcouf, riche et considéré, ne resta pas longtemps oisif. Il avait goûté de la mer, comme disent les marins, et la terre semblait fade et monotone. Ses tempêtes, ses courses, ses combats, lui manquaient ; il partit de nouveau.

Par la suite, d'autres corsaires prendront la mer sous son service.

 

 

Blason de Surcouf

 

 

Robert Surcouf est célèbre pour ses activités de corsaire, dont le fait d'armes que constitua la prise du Kent (le 7 ou 31 août  ou encore le 7 octobre selon les sources, capture à la suite de laquelle on le surnomme le « Roi des Corsaires ») 1800 dans le Golfe du Bengale) et pour sa conception de la guerre sur mer contre la Grande Bretagne plus orientée vers la guerre d'usure que l'affrontement d'escadres. Après la paix avec la Grande-Bretagne et alors qu'il participait à un dîner en présence de ses anciens ennemis britanniques, l'un d'eux lui dit : « Enfin, Monsieur, avouez que vous, Français, vous battiez pour l'argent tandis que nous, Anglais, nous battions pour l'honneur… » Surcouf lui répondit d'un ton calme : « Certes, Monsieur, mais chacun se bat pour acquérir ce qu'il n'a pas. » Surcouf, n'était pas seulement valeureux marin, il avait aussi le sens de la repartie. Pour lui, il est plus efficace de saper l'économie de l'adversaire que de détruire ses navires armés. Il finança lui-même l'armement de nombreux navires de guerre légers :l'Auguste, la Dorade, la Biscayenne, l'Edouard, l'Espadon, leVille de Caen, l'Adolphe et le Renard(auquel je consacrerai un article).

Napoléon se déplacera en personne en 1803 pour le convaincre d'accepter une commission de capitaine (de vaisseau) et le commandement d'une escadre, que Surcouf refusera; on doit reconnaître qu'il n'avait pas tellement le sens de la discipline. Plaidant pour l'attaque des lignes de communication, peut-être a-t-il  su convaincre son interlocuteur, puisque deux ans plus tard Napoléon instaurera un blocus économique contre la Grande-Bretagne; mais, après Trafalgar, il n'avait guère d'autre choix.

L'Empire abattu, Surcouf accomplit un autre exploit. Saint-Malo étant occupé par les Prussiens, il se prit de querelle avec eux et défia en duel tous les officiers du régiment concerné. Les Prussiens, se considérant comme experts au sabre, relevèrent l'offre très imprudemment: Surcouf tua ou blessa les 15 premiers à la suite mais laissa aller le dernier (qui était le plus jeune et devait probablement être quelque peu démoralisé par le spectacle auquel il avait assisté) pour qu'il puisse témoigner que tout s'était passé dans les règles. Après avoir disparu quelque temps, Surcouf revint tranquillement chez lui passer entre les siens le reste de sa vie.

Le nom de l'intrépide corsaire était devenu la terreur du commerce britannique dans les parages de l'Inde, et le gouvernement britannique avait cru devoir renforcer de plusieurs frégates sa station dans ces mers. En 1813, Surcouf fut chargé de conduire en France le Charles, vieille frégate, qu'il avait achetée au gouvernement et armée en flûte. Elle portait un très riche chargement. Il échappa par son sang-froid et l'habileté de ses manœuvres aux croisières britanniques et manqua de se perdre en entrant à Saint Malo; mais son frère sauva le navire.

Le frère du capitaine Surcouf, Nicolas Surcouf, intrépide marin comme lui, fut son second pendant près de 15 ans, et contribua à ses succès maritimes et commerciaux .

Surcouf consacra la dernière partie de sa vie à des spéculations commerciales, qui furent pour lui une nouvelle source de richesses. On croit que sa fortune s'élevait à la fin de sa vie à plus de 3 millions de francs.

 

 

Statue de Surcouf sur les remparts de St Malo